Just Play 2 (Terminé)

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SAM

Je me gare sur un terrain vague, à côté de toutes les autres voitures. Le soleil qui est en train de se coucher, illumine les immenses falaises qui donnent sur une mer calme.

Une crotte de mouette atterrit sur le pare-brise, je grogne.
Je le sens pas. Pas du tout.

Je claque ma portière, Warwick fait pareil.
Je me tourne vers lui.

—Combien d'hommes t'a mobilisé ?

—Vingt.

Un sourire rassurant apparaît au coin de ses lèvres. Sa main se pose sur mon épaule.

—Ça va aller, fils. Tout va bien se passer.

Je fixe la crotte de mouette sur ma voiture et soupire.

On se met à marcher vers la foule qui semble attendre le début de la course un peu plus loin.

—Elle est où ?

—Elle se prépare. Djibril va faire la course avec elle. Y a aucun risque.

—Hé oh ! nous appelle Mitch avec un signe de main. Par ici !

Avec sa petite Vaïna dans ses bras, il parait aussi excité que mon paternel. Il a une veste de motard sur le dos, et sa fille pareil. Ils portent tous les deux des casquettes rouges à l'effigie des Riders, l'équipe de Jeanne.

Warwick rigole à côté de moi, je me crispe encore plus. J'allume une clope en jetant un coup d'œil aux alentours. Le soleil décline encore plus, mais je repère cinq têtes cagoulées de notre district, cachées à différents endroits. Pas moyen que du sang coule ce soir. Pas moyen qu'une merde nous tombe encore dessus.

Mitch me claque une bise, serre la main du boss, avant de sautiller sur place.

—Elle est là-bas ! Regarde !

Il prend la petite main de sa fille pour me pointer des dizaines de motos, alignées les unes derrières les autres.

La silhouette de Jeanne est reconnaissable entre mille. Son corps a pris de jolies formes, plus féminines et affirmées. Même si elle se trouve à une bonne dizaine de mètres de mes yeux, je perçois sa concentration. Les deux mains sur le guidon, sa moto paraît dix fois plus grande qu'elle.

Elle arrive à conduire ce genre d'engin ?

Mon cœur bat plus fort. Mon ange a changé. Elle est plus forte, plus sûre d'elle, et putain je crève d'envie d'aller la voir.

—Combien de temps avant le début de la course ?

Warwick tourne son poignet pour regarder sa montre.

—À peu près quinze minutes.

—Ça y est gros, intervient Mitch enthousiaste, tu vas la récupérer ?

Ses yeux brillent tellement que sa fille émet un gloussement pour accompagner l'excitation de son père.

—Je reviens.

J'enjambe la barrière de sécurité, retombe de l'autre côté pendant que Mitch s'exclame :

—Vas y gros ! Va retrouver ta Juliette !

Je grogne sous ma barbe. Je déteste qu'il l'appelle comme ça. On connaît tous la fin de cette histoire, et ce sera pas la notre.

Je me dirige à grandes enjambées vers la fille qui hante mon coeur, et plus je m'approche, plus je la vois crispée. Ses mains ne tiennent plus le guidon, mais quelque chose qu'elle fixe au creux de ses paumes liées. Son casque est posé à l'arrière de sa bécane, son regard est concentré, ses jolies lèvres bougent comme si elle parlait toute seule.