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JEANNE

La porte de la chambre s'ouvre sur Sam.

Mon dieu, qu'il est beau. Un simple jean, mais un pull bleu ciel à tomber par terre. Son magnifique cou légèrement parsemé de stries blanches et rouges est mis en évidence. Pas de gants.
Sam est méconnaissable.

Je remonte lentement les yeux sur son visage pour y découvrir un sourire...timide ?
L'éclat de ses yeux noirs est magnifique. Certes sa mine est fatiguée, mais son regard toujours aussi éblouissant. Subjuguant. J'arrive pas à croire qu'il se tient debout devant moi. La dernière image que j'ai de lui est son corps tombant brusquement sur le sable.

On est vivants.
Bien vivants.
Et il s'approche doucement de moi.

Les battements de mon cœur grimpent en flèche. Je suis moins triste, terriblement soulagée de le voir en chair et en os.
Aussi troublé que moi, il vient s'asseoir sur mon lit avec les yeux émus.

—Bébé, souffle-t-il en déposant sa main sur ma joue.

Quelques larmes viennent taquiner mes yeux, mais ce sont des larmes de joie. De soulagement qu'on s'en soit enfin sortis.

Son regard ébène se mêle au mien avec une intensité bouleversante. J'ai pas de mots pour décrire cet instant qui scelle nos retrouvailles.
Tout doucement il se penche pour m'embrasser le front, avant de glisser ses doigts entre les miens et de ramener nos mains contre son cœur.

—Je t'aime, souffle-t-il bouleversé. Je t'aime tellement.

Je colle ma main libre, celle qui n'est pas perfusée, sur sa joue, pour toucher son visage. J'ai tellement peur que tout ceci soit encore une hallucination de mon esprit.

—Dis quelque chose, murmure-t-il les yeux brillants.

—Je t'aime mon coeur, je réponds en caressant sa barbe. J'ai cru que t'étais mort.

Ma voix se brise à la fin. Le souvenir de l'apocalypse qui nous est tombé dessus juste avant que je perde connaissance est encore trop douloureux.

—Je suis là, réplique-t-il en serrant fort nos doigts entrelacés. Avec toi.

J'esquisse un grand sourire, quand soudain ses yeux se troublent.

—Bébé, tu te souviens de ce qui s'est passé ?

—Quand ?

Il crispe la mâchoire comme s'il était mal à l'aise. Il repose nos mains emmêlées sur le lit, son regard intense se plante dans le mien.

—Avant que Naume et ses hommes débarquent.

—Oh ! je m'exclame le coeur s'agitant comme un fou.

Déstabilisée, je baisse les yeux sur nos doigts. Contempler sa main sans aucun gant me fait bizarre. On se trouve de nouveau en pleine société, et le fait qu'il n'ait plus la barrière de ses vêtements me rempli d'une grande joie.

—Alors ? demande-t-il d'un murmure inquiet.

—Oui je m'en souviens.

Je suis un peu gênée qu'il me parle déjà de notre union dans la cave.
Je pensais qu'il avait oublié.
Ou qu'il en parlerait plus tard.
Qu'il me demanderait plutôt comment je vais. Comment j'arrive à gérer tout ça. Mais non, il préfère tout de suite aborder notre...mariage ?

—Putain ! grogne-t-il en se levant brusquement du lit.

Les yeux arrondis, je le fixe en train de se ruer sur la sonnette pour appeler les infirmières.

Just Play 2  (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant