Just Play 2 (Terminé)

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SAM

Ça fait dix minutes que Jeanne pleure dans mes bras.
Assis sur un banc devant l'hôtel, j'entends ses sanglots étouffés qui me démontent l'estomac. Elle a assez vécu d'horreur ces dernières 48h.

Toute cette histoire va trop loin. C'est trop pour elle.
Elle a pété un câble, c'était obligé.
Je sais pas ce que cette pouffiasse a fait pour la mettre dans un état pareil, mais je jure devant Dieu que je vais m'occuper d'elle.

Je pose mon menton sur ses cheveux en essayant de la calmer. Mes mains caressent doucement son dos, exercent de tout petits cercles, et petit à petit je la sens se détendre.
Je jette un coup d'œil aux Players qui raccompagnent la connasse et le binoclard à leur voiture, pendant que Jean et Blaise s'installent sur le banc d'à côté.

Putain comment va se terminer cette histoire ?

Qui sont tous ces gens qui en veulent à Jeanne ?

On pensait avoir à faire à Naume, on découvre que ses amis sont aussi louches que lui.
Un mauvais pressentiment me gagne en constatant que tout part en couille. Chaque jour qui passe, une nouvelle merde nous tombe sur la tête.

Je pose un regard tendre sur mon ange qui ne pleure plus. Elle semble reprendre des forces dans mes bras. La gorge nouée, je continue d'effectuer des toutes petites caresses dans son dos, en maudissant le destin qui s'acharne sur elle.

Il lui faut un break. Je dois absolument l'éloigner de tout ça, jusqu'à que ça se calme.

—Qui es-tu ? lance-t-elle soudain d'une petite voix.

Surpris, je la fixe les yeux grands ouverts.

Elle se dégage lentement de mes bras, pour s'asseoir sur le banc à côté de moi. Ses yeux sont rouges, affreusement gonflés par toutes les larmes qu'elle a versé.

—Qui es-tu Sam ? répète-t-elle d'une voix tremblante.

Son regard est triste, abattu, complètement perdu.

—Bébé, dis-je peiné de la voir aussi mal, pourquoi tu me demandes ça maintenant ?

J'approche mes mains de son visage, mais elle a un mouvement de recul.
Je commence à paniquer.

—Je sais pas qui tu es, poursuit-elle le visage grave. Je sais plus qui est Mary. Qui est Constantin. Je sais plus rien.

Elle se lève brusquement du banc, des larmes envahissant de nouveau ses yeux.

De plus en plus anxieux, je respire un bon coup, avant de me lever pour m'avancer d'un pas prudent vers elle.
Il ne faut pas qu'elle parte. Elle est dans un état émotionnellement instable, et j'ai trop peur qu'elle fasse une autre connerie.

Sans la quitter du regard, je m'arrête juste devant elle, me forçant à ne pas la toucher.

—Je sais que tout ça est dur pour toi bébé, mais...

La mâchoire serrée, je marque un temps de pause pour chercher les bons mots.

—Je te promets que ce sera bientôt fini.