Just Play 2 (Terminé)

- 16 -

___

{ On a tous besoin de croire en quelque chose. Moi je crois que je vais rentrer chez moi. }

___

Main dans la main, Marysa et Constantin nous regardent avec un grand sourire aux lèvres.

Les quatre garçons à côté de nous, bondissent de leurs chaises.
Mes parents n'y prêtent pas attention et se lèvent pour les accueillir chaleureusement.

Je lance un regard sidéré à Sam qui contracte sa mâchoire. Il les fusille du regard, avant de tourner la tête vers les garçons en leur ordonnant de se rasseoir.

Quand j'intercepte le regard pétillant de Constantin, mon corps est parcouru par un frisson désagréable.
Pourquoi semble-t-il si heureux ?
Pourquoi tient-il la main de Marysa ?

Seigneur, est-ce que j'ai sauté dans une autre dimension ?

—On doit y aller ma chérie, déclare mon père en me souriant. Mary et Constantin je compte sur vous pour bien prendre soin de notre Jeannie.

Mon ancienne meilleure amie m'observe les yeux troublés, pendant que le connard aux lunettes affiche un sourire triomphant et sadique.

C'est pas possible. C'est pas possible qu'ils soient tous les deux là et que je reparte avec eux.

Mes parents m'embrassent avec chaleur et émotion, avant de m'annoncer qu'on se retrouve chez les Durand. Qu'ils sont déjà au courant et qu'ils nous attendent impatiemment.

Toujours en état de choc, d'hallucination totale, je dis au revoir à mes parents d'une voix étouffée.

Deux minutes plus tard, les quatre garçons se lèvent de table et empoignent violemment Constantin pour le sortir du restaurant.
Marysa pousse un cri de surprise, alors que je me blottis dans les bras de Sam.

—On y va, annonce-t-il énervé.

Son bras autour de mon épaule, il m'emmène d'un pas nerveux dans le couloir.

Je jette un coup d'œil à Marysa qui étrangement reste silencieuse. Habillée d'une minijupe noire avec un pull rose et de longues bottes, elle nous suit sans dire un mot.

Quand on s'engouffre dans l'ascenseur, je me demande ce qu'on fait. On remonte dans notre chambre ?

Sam est si fébrile qu'il ne me regarde pas. Il fixe les boutons de l'ascenseur avec des yeux furieux.

—Ça va ? je lui demande d'une petite voix.

Perdu dans ses pensées assassines, il ne répond pas.
Je fais abstraction de Marysa qui est à côté de nous, et pose la main sur son torse.

—J'aime pas quand tu te braques dans ton silence, je marmonne.

Il enroule ses bras autour de ma taille pour me tirer contre lui. Il baisse la tête, son regard se mêle au mien. Il me contemple d'une lueur torturée mais douce à la fois. Je vois très bien qu'il est en colère que Constantin ait osé venir ici comme si rien n'était, et qu'il essaye de se contenir pour se maîtriser.

Il se penche, embrasse mon front, et le ding de l'ascenseur retenti. Il relève son bras pour le passer autour de mon épaule, et d'un pas toujours aussi nerveux il m'entraîne hors de l'ascenseur.

On marche vite, très vite, jusqu'à qu'il s'arrête devant la chambre de mes parents.

—Reste ici, m'ordonne-t-il en ancrant son regard déterminé dans le mien.