Just Play 2 (Terminé)

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Troublée, ma mère rive son regard sur les gants de Sam.

—Vous êtes son copain ?

—Exact, répond-il d'une voix assurée.

Merde, merde, et merde.

C'est la première fois que mes parents rencontrent un de mes petits amis.
Nerveuse, j'observe mon père qui me sourit aussi. J'ai pas le courage de regarder Sam. Je suis trop stressée par le fait qu'il partage notre table.

Le serveur vient prendre notre commande, et je constate que les deux potes de Sam, ainsi que Mitch et le métisse, se sont installés à une autre table à côté de nous.

—Ce sont tes amis ? me questionne ma mère.

Je déglutis et tourne la tête pour planter mon regard dans celui de Sam.

Euh...?

—On a tous fait connaissance ce weekend au chalet, réplique-t-il en posant sa main sur ma cuisse.

Il exerce une petite pression m'indiquant de me calmer. De nerfs, je remuais les jambes.
Mais sa paume sur ma cuisse me procure l'effet inverse. Il me touche devant mes parents !

Je crois que je vais m'évanouir.

Un petit coup d'œil à mon père, je vois qu'il sourit toujours. Heureusement qu'il ne le prend pas mal. Ou alors il n'a pas vu la main de Sam sur moi ?

Je pose mes coudes sur la table pour cacher ce fichu bras qui est tendu et posé sur moi. Vite, un verre d'eau car je sens que je vais exploser de gêne, d'embarras, de ce trop plein d'émotions.

—Ton weekend s'est bien passé ma chérie ? me sourit ma mère en regardant Sam et moi.

—Très bien oui, je marmonne d'une voix étouffée.

—Alors Sam, intervient mon père, que faites vous dans la vie ?

Sam ? Il connaît son prénom ?
À trop stresser, j'ai même pas suivi leur conversation. Ils ont parlé ?

Mon dieu Jeanne calme-toi, et respire.

—Je suis électricien, répond calmement Sam avec sa main toujours posée sur ma cuisse.

Je déglutis, et le serveur nous ramène quatre assiettes de spaghettis bolognaise.
Sam retire sa main, je peux de nouveau respirer.

Mais lorsque mon père nous sert du vin rouge, à tous les quatre, un pic d'anxiété me gagne.
Depuis quand j'ai le droit de boire avec eux ?
D'autant plus, qu'ils n'ont pas bu une seule goutte d'alcool depuis l'accident de ma sœur à cause de ce Naume bourré qui a brisé nos vies.

Je plante mon regard inquiet dans celui de mon père. Il me fait un petit signe de la tête comme quoi tout va bien, avant de lever son verre.

—À Jeannie, s'exclame-t-il heureux. À ma fille chérie qui est parmi nous.

Quelques larmes coulent sur les joues de ma mère, alors que ma gorge se noue. D'une main tremblante, je trinque avant de vite boire une gorgée de vin.

Discrètement, je me colle un peu plus à Sam, sans le regarder. Je meurs d'envie de croiser ses yeux, de comprendre pourquoi il s'est assis à table avec nous, mais je suis trop bouleversée, trop gênée, pour le faire.

—Vous travaillez dans l'entreprise de vos parents ? demande mon père à Sam en commençant à manger.

—J'ai grandi à l'orphelinat, Monsieur.

Choquée, je me tourne pour voir s'il ment ou pas.
Ses yeux fusionnent avec les miens.

C'est vrai ?