Just Play 2 (Terminé)

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—Lâchez-la !

Sam ?

Je relève mes yeux baignés de larmes pour apercevoir une silhouette gisant par terre, deux mètres devant nous, et Sam juste devant.
Les deux gars qui me tiennent fermement par les coudes, ne bougent pas.

J'aimerais tellement essuyer mes larmes pour comprendre ce qui se passe, mais je peux me fier qu'à la silhouette et à la voix de Sam que j'aperçois à travers la semi-obscurité de ce couloir morbide.

Je tente de calmer mon rythme cardiaque pour reprendre mes esprits, quand un second coup de feu résonne de manière terrifiante.

Je sursaute de peur.
Un deuxième corps tombe brusquement à terre en grognant.
Les deux hommes me lâchent instantanément.

—Rhabillez-la, maintenant ! ordonne Sam en s'approchant nerveusement vers nous.

Les gars s'activent en me redressant comme ils peuvent, pour enfin remonter ma culotte et mon pantalon.

—J'ai rien fait ! s'élève une voix paniquée à côté de moi.

—Alex ? je réussis à marmonner à bout de forces.

Il retire sa cagoule, ses yeux bleus terrifiés croisent les miens.

—Pardonne-moi Jeanne ! pleure-t-il en respirant bruyamment. J'ai jamais voulu ça !

—Ta gueule ! hurle Sam hors de lui.

Alors que j'essuie mes larmes et ma bouche avec la manche de mon sweat, Sam me rejoint à grandes enjambées. À travers la lueur verte des sorties de secours, je perçois la haine qui déforme les traits de son visage. La rage de ses mains qui tiennent un pistolet noir.

Il scelle deux secondes son regard au mien, avant de passer un bras autour de mon dos pour m'aider à me relever.

—La sortie ! gueule-t-il en braquant son arme sur les trois gars qui restent. Vite !

Alex s'avance en premier comme s'il avait peur d'être tué comme les deux autres gars au sol.

C'est seulement quand on passe à côté d'un corps arrondi gisant dans une énorme marre de sang, que je reconnais Naume.

—Il est mort ? je demande ahurie à Sam qui me serre d'un geste protecteur contre lui.

Il hoche la tête, avant d'accélérer les pas.

—Tu l'as tué ? je continue complètement hallucinée.

—Marche bébé. C'est bientôt fini.

—Mais comment ?

—Plus tard.

Un immense soulagement prend possession de mon cœur. Quelqu'un est mort juste devant moi, mais je peux pas m'empêcher de sourire. De sentir une joie extraordinaire que cette ordure soit enfin morte.

Je pars dans un grand éclat de rire nerveux, atrocement libérateur, soulagée que tout soit terminé. Que Naume soit enfin mort pour de bon.

C'est incroyable, comment Sam a fait ça ?
Il avait un pistolet sur lui ?
Non, je l'aurais vu. Je l'aurais senti quand on était dans les bras de l'un et de l'autre tout ce temps-là dans la cave. Ou il me l'aurait dit. Donc il a réussi à saisir le pistolet d'un des gars qui le traînait devant moi.

Mon Dieu, mon mari est un héros ! Un super héros !
Mon mari ?
Oups, on est pas morts.
On s'est vraiment mariés ?

Le soleil qui nous aveugle tout d'un coup m'eblouit.
J'enfouis ma tête contre l'épaule de Sam pour cacher mon visage.