Just Play 2 (Terminé)

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SAM

—Non...Je crois pas...Je sais plus...

—Quoi ?

Elle baisse les yeux, et comme une petite fille elle ramène ses mains devant elle pour les tordre nerveusement.

—Laisse tomber, marmonne-t-elle.

Je l'observe en essayant de la comprendre.
Elle a vraiment dit qu'elle savait pas si elle m'aimait encore ?

Non je rêve, j'ai mal compris. C'est pas possible qu'elle ai dit ça.

—Regarde-moi.

—Non.

—Bébé, je gronde en tentant de calmer ma voix prête à exploser.

Tout doucement, elle relève la tête pour braquer ses yeux honteux sur moi.

—Tu peux m'expliquer calmement ce que t'as voulu dire ?

—Non.

—Tu l'aimes, putain ?

—Non !

—Alors quoi ? Explique-moi !

Elle penche la tête vers le sol crasseux en fourrant une mèche de ses cheveux dans sa bouche.

—J'en ai marre Jeanne, vraiment marre.

J'avance d'un pas nerveux pour me placer en face d'elle. Toute la station essence doit entendre mes éclats de voix, mais je m'en bats les couilles.

—Jusqu'à là j'ai été très patient, je poursuis en crispant mes poings. J'ai rien dit et t'ai laissé tranquille comme tu me l'a demandé.

—Sam s'il te plaît...

—Non putain ! Je me tairai plus ! Tu dis, et tu fais n'importe quoi ! Et si les autres pensent qu'Alex est capable de briser cette putain de malédiction, moi je dis STOP !

Elle sursaute à mon dernier mot, et croise ses bras contre sa poitrine de manière effrayée.

—On a vécu tellement de choses ensemble et toi tu les balayes en cinq jours ! Cinq jours merde, alors qu'on est mariés !

—Je sais...

—Tu sais quoi ? T'es consciente au moins de ce que tu fais avec lui ? Tu te rends le compte de ce que tu m'as dit avant ?

—...

—Ça va être simple, Jeanne. Très simple. Si c'est lui que tu veux autant me le dire tout de suite.

—C'est pas ça...

—ALORS QUOI ?

Quelqu'un vient toquer à la porte et se met à crier des mots incompréhensibles.

Je prends Jeanne par le coude, et la tire pour l'emmener à l'extérieur. Ma colère est telle, que l'air frais va nous faire du bien.

D'un geste brusque j'ouvre la porte des toilettes avec fracas, ignore l'employé qui continue de gueuler je sais quoi, et entraîne Jeanne dehors.

Alors que la nuit noire nous entoure, je marche jusqu'à nous arrêter devant nos 4x4. Je capte les regards intrigués du reste du groupe qui nous observent de la station essence. Je contourne les voitures pour être à l'abri de ces paires d'yeux curieux.

Jeanne n'a pas décroché un mot. Le visage baissé, ses yeux sont cachés par ses cheveux.
Je libère enfin son coude et allume une clope en faisant les cent pas devant elle.

—J'attends ta réponse, claque ma voix froide. C'est lui ou moi ?

—Je sais plus ! gémit-elle dans un sanglot.

Je m'avance vers elle en tirant nerveusement sur ma cigarette.

—Regarde-moi. S'il te plaît regarde-moi.

Ses petits yeux se relèvent pour me contempler avec pleins de larmes.

—Je sais que j'ai fais le con. Plein de fois et je regrette. Je regrette tellement, putain. Mais regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne m'aimes plus. T'as juste à me le dire et je te laisse avec lui.

Elle pleure sans s'arrêter, mais ses larmes sont silencieuses. Elles coulent le long de ses joues rosies en me regardant d'un air désemparé.

Ma clope se termine et toujours aucun mot n'est sorti de sa bouche.

Cette situation me rend dingue. J'ai envie de la secouer pour qu'elle retrouve ses esprits, mais je vois bien qu'elle est ailleurs. Son esprit est perdu dans des contrées que je ne comprends plus.

Elle a tiré sur Alex, merde.

À bout de forces de me battre avec elle, je la serre dans mes bras. Je dois lui prouver une dernière fois tout l'amour que je lui porte. Qu'elle n'est pas seule à combattre cette malédiction, et que je resterais à ses côtés quoiqu'il arrive.

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