Just Play 2 (Terminé)

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D'une humeur sombre et distante, je descends les escaliers pour rejoindre mon père et Sam qui m'attendent dans le salon.

Mon cœur est si en colère contre moi-même, contre Sam, et contre Alex, que mes au revoir avec mon père ne sont pas aussi chaleureux que je le voudrais.
La dernière fois que je suis partie loin de chez moi, ma vie a basculé.

Si on m'avait dit il y a trois semaines que j'irai dans un pays étranger pour briser une malédiction parce que je risque la mort, j'aurai rigolé.
Pourtant c'est la réalité.
Mes six traits sont toujours présents sur mon poignet, mais ils se sont raccourcis. Je l'ai tout de suite constaté en me douchant. À force de l'observer cent fois par jour, je connais ma tâche par cœur. Et elle a changé d'aspect.

C'est la raison qui m'a poussée à aller en Pologne. Je dois vivre pour mon père. Peut-être que ma vie sentimentale est un vrai chaos, mais je dois me battre pour que mon père voit sa fille grandir. Aller à l'université. Peut-être marier.

L'atmosphère est lourde et pesante dans la voiture. J'évite tout contact avec Sam alors que je sens son regard préoccupé sur moi.
Je suis incroyablement heureuse et soulagée d'être avec lui. Qu'il soit venu me chercher cette nuit dans l'appartement de la tentation.
Mais mon coeur est noir. Comme ma tâche. Je suis en train de perdre le contrôle de moi-même, et j'ai l'impression que Sam ne sait pas quoi faire.

Une fois à l'aéroport, il sort nos deux valises et on rentre à l'intérieur. Dès que j'aperçois la petite troupe, je commence à stresser.

On va vraiment partir dans un pays lointain dont on connaît rien ?

Mitch et Sonya m'accueillent à bras ouverts, mais je reste distante dans les embrassades. Ils étaient dans le coup pour la soirée d'hier avec Alex, et je leur en veux.
Quand une tête brune apparaît derrière Blaise et Jean, je me tends encore plus. J'intercepte le regard bleu d'Alex, et instinctivement je glisse ma main dans celle de Sam. J'ai besoin de lui, là maintenant, pour me protéger de ce Séducteur qui joue avec mon coeur.

Sam me lance un regard interrogateur, et comprend quand il suit mes yeux qui sont accrochés à ceux d'Alex. Toutes les émotions que j'ai ressenties avec lui me reviennent en pleine face.

De la douleur et de la passion.
De la tristesse et de l'envie.
Nos baisers de plus en plus profonds au fil de la nuit.

Perdue dans tous ces sentiments qui crient en moi, je me blottis contre mon homme, en rompant enfin le contact visuel avec Alex.

—Salut.

Sa voix assurée qui résonne devant moi, me fait comprendre qu'il va tenir sa promesse d'aller jusqu'au bout avec moi.

Il se penche pour poser ses lèvres sur ma joue, quand Sam le repousse violemment par les épaules.

—Ne la touche plus, gronde-t-il.

Les garçons viennent aussitôt les séparer, alors que je garde la tête cachée dans l'épaule de Sam.

—Elle a succombé, déclare fièrement Alex. Tu le sais ?

—Dégage ou je t'en colle une, le menace froidement Sam en me serrant contre lui.

Je retrouve enfin la sécurité et le sentiment de protection dans ses bras. Mon cœur s'apaise d'une douce chaleur qui me fait du bien.

—Tu n'as plus ton mot à dire, renchérit Alex avec fougue. C'est à elle de choisir maintenant.

—Bon on y va ? lance Mitch d'un ton grave pour éviter une dispute.

Blaise et Jean passent leur bras autour des épaules d'Alex et l'entraîne devant nous. Je reste fermement attachée au torse de Sam.

—Bébé ? me demande-t-il doucement. T'es prête ?

J'hoche la tête, et on se met à marcher.

Sam galère à tirer les deux valises derrière lui, avec moi qui m'accroche désespérément à ses bras, si bien que Sonya vient en prendre une pour que ce soit plus facile de marcher.

Tout le reste se déroule dans un silence stressant. L'enregistrement des bagages, l'attente dans la salle d'embarquement, et enfin la montée dans l'avion. J'ai pas osé regarder ni Sam ni Alex dans les yeux.

Quand je m'installe à mon siège côté hublot, mon esprit s'obscurcit davantage. Sam s'assoit à côté de moi en respectant mon besoin de solitude.

Pendant le vol, je parviens à m'endormir le coeur perdu et criblé de douleur.

Deux heures quinze plus tard, on atterrit à Varsovie.

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