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Décroche, s'il te plaît décroche.

Ça fait deux minutes que j'ai réussi à me réfugier dans un placard d'une chambre.
J'ai pas trouvé Alex, alors j'ai opté pour la meilleure solution possible : me cacher.

Les bips incessants qui résonnent dans le vide augmentent ma pression cardiaque. Comment puis-je sortir de cet appartement sans tomber sur le couple...je n'ai plus de noms pour les qualifier.

Mes doigts s'activent alors sur le clavier :

[Sam, stp réponds. J'ai besoin de toi]

Silence.
À part les basses de la musique qui proviennent du salon.

[Marysa et l'autre taré sont là et je sais pas comment sortir d'ici]

[Par pitié Sam, arrête de faire la gueule et viens me chercher]

[Bon je sais pas trop où je suis, mais je suis sûre que tu peux localiser mon portable]

La sonnerie de mon téléphone me fait sursauter. Je décroche vite fait avec les mains tremblantes.

—T'es où ? s'inquiète la voix d'Alex.

Mon cœur se brise.
Il saigne.
Les larmes que je retenais coulent silencieusement sur mes joues.

—Jeanne bordel, réponds !

—Dans le placard.

—Quel placard ?

—Dans une chambre.

—Bouge pas, j'arrive.

Il raccroche.

Je sèche mes larmes, assaillie par les doutes.
Est-ce que Sam m'a vraiment laissée à Alex ?
On ne part plus en Pologne demain ?

Je jette un coup d'œil sur l'heure de mon téléphone.
2h46.
Tel un robot je me lève et ouvre la porte du placard.

Je suis même pas abattue, ni triste. Mon cœur vient de se refermer.
J'attends Alex qui arrive deux minutes plus tard, et sans un mot on sort de la chambre.

Son bras entoure mes épaules d'un geste rassurant, et la tête baissée je le laisse m'entraîner vers la porte d'entrée. Mon âme est si noire que je ne crains plus de tomber sur le couple de pervers.

J'ai qu'une envie : oublier ma vie de merde.

Une fois dans la rue, je m'effondre dans les bras d'Alex

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Une fois dans la rue, je m'effondre dans les bras d'Alex. Je pleure pas, j'ai juste besoin de me blottir contre lui. Il m'accueille, toujours sans dire un mot, se contentant de me serrer dans ses larges épaules.

—On n'a pas assez bu, je parviens à articuler après de longues minutes.

—Hm hm, ronronne-t-il comme s'il était d'accord avec moi.

Tout doucement, il attrape mon menton pour me forcer à le regarder.

—Laisse-moi t'embrasser.

Sa voix pâteuse semble aussi désespérée que la mienne.

D'un mouvement tendre, sa main se pose sur ma joue, avec douceur son pouce contourne mes lèvres. Des tout petits frissons viennent se nicher dans mon ventre, et quand ses lèvres se collent aux miennes, toute envie de le repousser s'évapore.

Son baiser est aussi agréable que la première fois. Il a la saveur de vodka fraîche. Mais il n'est pas aussi lumineux que les baisers de Sam. Je ne ressens pas cette connexion intense que je ressentais à chaque fois qu'il m'embrassait.
Non c'est une toute autre décharge électrique qui s'empare de mon corps. Car c'est précisément mon corps qui réagit avec un naturel déconcertant à celui d'Alex. Il se presse contre le mien avec une envie que je qualifierais de torride.

Je me surprends à gémir contre ses lèvres et à passer mes bras sous sa doudoune pour atteindre son torse musclé. Aussitôt il grogne entre mes lèvres en intensifiant ses baisers. Une chaleur étrange se répand dans mes muscles. J'ai jamais ressentie une envie aussi sensuelle.

Je prends peur et stoppe les caresses que j'effectuais sur ses abdominaux.

À bout de souffle, il s'écarte de mes lèvres pour me contempler avec les sourcils froncés.

—Putain Jeanne, pourquoi tu me fais ça ?

Ses yeux bleus paraissent aussi troublés que les miens.

Il vient de se passer quelque chose entre nous, cela nous pétrifie. Incapable de sortir un mot, mes yeux restent désespérément plantés dans les siens.

—On est dans la merde ? me questionne-t-il dépité.

—Je crois oui...

Déstabilisé, il laisse tomber son front sur le mien.

—Pourquoi c'est si compliqué ? souffle-t-il.

Sans savoir pourquoi, mes mains passent sous sa doudoune pour se poser sur son torse chaud. Je le sens frémir sous mes doigts, je ferme les yeux.

—Qu'est-ce qu'on fait ?

Sa voix n'est qu'un lointain murmure. Il est aussi paumé que moi.

—On va oublier ? je propose d'une toute petite voix.

Il se retire de mon front pour fixer ses yeux intensément bleus dans les miens.
D'un léger hochement de tête, il passe son bras autour de ma taille, et on remonte à l'appart.

•~•~•~•

« Tu ne peux pas faire la même erreur, car la deuxième fois, ce n'est pas une erreur,
c'est un ... »

•~•~•~•

Just Play 2  (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant