5- L'ambiance

2.7K 108 24
                                    


Dix-neuf heures quarante cinq ; nous étions actuellement en taxi. Le trajet n'était pas long. Alisha avait insisté pour le prendre, et par conséquent, le payer.
Elle s'était mise sur son trente et un, elle était splendide comme à chacune de ses soirées. Comment voulez-vous qu'à ces côtés, je puisse bien me sentir dans mon corps ? Et en plus de ça, la nature avait été clémente avec elle car elle était parfaitement fine ! Elle n'avait pas ces poignées d'amours, que moi, j'avais en masse. Je déprimais par rapport à mon corps.

Sa robe noire à paillettes, lui arrivant juste au dessus des genoux, s'accordait parfaitement avec le teint basané de sa peau. En far à paupière, elle avait opté pour du noir à paillettes également ; un joli coup d'eye-liner faisait ressortir son regard de modèle.
Elle en jouait souvent avec la gente masculine, de son regard. Avec, elle parvenait à obtenir tout ce qu'elle voulait ; des deux sexes y comprit. D'ailleurs, c'est ainsi qu'elle m'avait pour la nourriture ; lorsqu'on allait faire les courses. Un simple battement de cil, et j'acceptais qu'elle bourre notre chariot de bonbons et de gâteaux tous aussi gras les uns que les autres.
Ah oui, chose cruciale que j'allais pourtant oublier ; cette fille ne prenait pas un kilo, alors qu'elle mangeait toutes sortes de conneries. C'était l'une des nombreuses choses que je lui enviais à vrai dire. Mais je ne pense pas qu'elle se doutait de quoi que ce soit.

De mon côté, je baissais mon regard vers ma tenue.
Pitié.
C'est le premier mot qui traversait mon esprit lorsque j'observais ma robe rouge, évasé au niveau de la taille ; pour tenter de me mincir. Un collant noir brillant recouvrait mes grandes jambes ; l'unique partie de mon corps contre laquelle je ne me battais pas constamment. Mes cheveux étaient détachés, et je n'avais uniquement que du mascara, et du rouge à lèvres.

Le taxi s'arrêtait, et je quittais le véhicule tandis que ma pote payait. Il m'avait dit qu'il était au quatrième étage ; je tenais la porte à Alisha qui me rejoignait, elle était en galère avec ses talons rouges de dix centimètres ; contrairement à moi, qui avait opté pour mes baskets blanches. Ce n'était pas très joli, mais c'était les seules chaussures où je me sentais parfaitement à l'aise.

— Ah... je prends l'ascenseur, remarqua Alisha en l'appelant. On se retrouve en haut ?

J'acquiesçais rapidement, avant de me précipiter vers l'escalier. Autre chose à propos de moi, j'avais la phobie des ascenseurs ; étant claustrophobe depuis mon enfance. Mieux valait être prévoyant avec ses machines ; on ne sait jamais.
Évidemment, lorsque j'arrivais au quatrième étage, essoufflée, toute rouge, suant, et que je remarquais qu'Alisha venait tout juste de sonner ; mon complexe d'infériorité se décupla. Elle se retournait aussitôt vers moi, m'aidant à remettre mes cheveux en place.

— Là tu es bien, lança-t-elle, visiblement satisfaite d'elle.

Au même instant, la porte s'ouvrait sur Théodore : le garçon du parc. Je lui offrais mon plus beau sourire ; qui se tordait aussitôt en une grimace. En effet, à peine avait-il ouvert la porte, qu'il n'avait de yeux que pour Alisha. En même temps, je ne pouvais pas lui en vouloir ; elle était tellement belle, toute grande et fine avec des allures de mannequin.

— Théodore, souffla-t-il alors qu'elle se présentait à son tour.

Il ne jetait pas un seul regard dans ma direction, et je me sentais silencieusement humiliée. La plupart des garçons se retournaient tous sur le passage de ma pote, et moi qui passait juste derrière, je me sentais invisible. C'en était quasiment insultant. Néanmoins, je faisais bonne figure. Je n'allais pas me laisser démonter par ce petit inconvénient.

Après avoir traversé le couloir, qui me paraissait être interminable, on arrivait enfin dans le salon. Il était bondé de monde, des jeunes de notre âge voir plus. Ils fumaient, buvaient et dansaient ; la musique étant à son maximum.
Rapidement, je perdais ma pote de vue. Alors, je me retrouvais toute seule, dans cette immense pièce. Je ne savais pas quoi faire de mon corps encombrant. Je me sentais tellement découragé. Je pensais pouvoir passer une bonne soirée, faire plus ample connaissance avec Théodore, mais au lieu de ça, je me retrouvais une nouvelle fois toute seule. Je commençais à broyer du noir, heureusement que mon regard croisait le buffet. Je commençais réellement à avoir faim. Je m'y hâtais, avant de goûter plusieurs amuses-bouches.
Je parcourais alors du regard la pièce ; Alisha discutait avec trois garçons, dont un aux cheveux blonds platine ; avant de les inciter à la suivre. Elle commençait alors à danser de manière très sexy sur la piste de danse. Je faisais les gros yeux, étant irrité par son comportement. Ne comprenant pas pourquoi elle possédait ce besoin de toujours se donner en spectacle.
Je me sentais bousculée, par de nombreux garçons qui se hâtaient vers elle ; afin de la voir danser de plus près. Je les observais, dégoûté. On aurait dit des animaux ; limite, je pouvais observer de la bave couler le long de leurs lèvres. J'étais verte de rage, ce tableau dressait devant moi me donnait la nausée.
C'en était trop pour moi.
Et puis, à quoi jouait-elle ? Ce n'était quand même pas une bête de foire ! J'avais envie de lui hurler d'arrêter de les aguicher mais je préférais m'abstenir ; sinon j'aurais encore le droit à « De toute façon, tu fais rien pour te mettre en valeur, t'es qu'une coincée du cul ! » de sa part.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant