Le soir même, après cette agréable après-midi passée au côté de Simon, Théo m'avait envoyé un message pour nous dire de passer chez eux, et que Simon était le bienvenu. Sur la route qui menait à eux, il décida enfin à me dire ce qui l'avait poussé à se faire du mal dans la forêt.
— Parfois, je perds vraiment le contrôle de mes actions, soupira-t-il tandis qu'il conduisait. C'est un peu comme s'il y avait quelque chose en moi, quelque chose de beaucoup plus puissant que ma raison. Tu vois ce que je veux dire ? Quelque chose qui contrôle mes pensées et qui me met de fausses réalités en tête.
— Tu en as déjà parlé à quelqu'un ? Demandais-je doucement.
— Non jamais, souffla-t-il en secouant négativement la tête. À qui pourrais-je me confier ? Je serais de toute manière, considéré comme un fou.
— Ne dis pas ça, soupirais-je. Tu n'es pas fou Simon Duncan.
Il roulait des yeux en me jetant un coup d'œil perplexe avant de hausser ses épaules.
— En tout cas, ce soir là, je l'ai été.
Je laissais échapper un soupir. Il ne m'écoutait pas. J'observais qu'il tapotait nerveusement sur le volant.
— Tu veux parler de tes fausses visions de la réalité ?
— Préfère pas. C'est débile. Complètement débile.
— Comme tu voudras, si tu veux en parler, je suis là Sim-Sim.
Il me remerciait alors qu'on arrivait enfin chez Théo. C'est Alisha qui ouvrit la porte à ma plus grande surprise, et elle se jeta aussitôt dans mes bras, pour ensuite enlacer Simon. J'étais ravie de la revoir sobre. Elle avait de lourdes cernes sous ses yeux, qui trahissait sa fatigue. Elle m'indiquait qu'elle venait tout juste d'arriver chez les gars.
— Idriss m'a dit que vous étiez sorti de l'hôpital, expliqua-t-elle en me tenant la main. Comment tu vas Simon ?
Ce dernier se contentait de hocher de la tête.
— Bien et toi ?
— Un mal de crâne encore présent, mais ça peut aller.
Ken arriva presque aussitôt et je percevais de la gêne dans son regard lorsqu'il observa que Alisha était là aussi. Je me souvenais alors du lien qui avait unit ma pote et Théo et je rompais mon lien avec Alisha afin de rentrer dans le salon. C'est avec horreur, que j'observais qu'il y avait plusieurs personnes que je ne connaissais pas. Hakim arrivait pour me saluer.
— Ne me dit pas que vous organisez encore une fête, soupirais-je après avoir claqué mes joues contre les siennes.
— Que veux-tu ? Plaisanta Hakim en croisant ses bras sur son torse. On boit pour oublier.
Puis il alla dans la cuisine se servir un verre d'alcool comme pour affirmer ses dires.
Lorsque je faisais signe à Simon de me rejoindre, dans le salon, les dialogues qui enveloppaient chaleureusement la salle, s'évaporaient rapidement. Laissant place à des murmures incandescents. Je me sentais très mal à l'aise vis à vis de lui. Simon, malgré sa grande silhouette, 1 mètre 82, baissait brusquement le regard en tentant de se frayer un quelconque chemin parmi la foule.
Les gens ne cachaient pas le fait qu'ils étaient tous entrain de parler sur lui. La foule me semblait si longue.— Regarde-le, il me fait toujours autant pitié, lança à voix haute un garçon à côté de moi. Avec sa démarche de pédé.
Je restais figée sur place.
Comment peut-on être aussi méchant envers quelqu'un ? pensais-je.
Chaque individu porte un sac sur son dos avec le poids qui varie selon son propre degré de souffrance. On ne peut donc pas se permettre de juger les autres sans avoir jeté un coup d'œil au poids qu'ils portent sur leurs épaules ; même s'ils nous sont invisible, pourtant chacun peut voir le sien. Moi, je vois mes poids sur moi, je vois les sacs que je porte et qui renferment toute la douleur que j'ai pu vivre ; et j'en ai vécu : entre les crises de paniques, mes trahisons, la dépression, les défaites, les déceptions.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...