51- Le retour d'une soirée bien arrosée

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— On ferait mieux de rentrer chez Théo.

J'agitais mon portable dans mes mains avant de rouler des yeux.

— Les gars s'inquiètent.

Simon acquiesçait lentement, avant de se redresser. On quittait silencieusement l'étage, nous rendant ainsi dans le jardin. J'optais pour prendre un taxi, n'ayant pas de voiture, puisqu'on était venu à pied chez Théo. Simon avait alors insisté pour payer le taxi, et ça tombait bien, puisque je n'avais aucune monnaie sur moi, et encore moins ma carte bancaire.

Le trajet se faisait en silence. Je regardais par la fenêtre, et Simon tripotait nerveusement ses mains. On aurait dit qu'il craignait le retour. De mon côté, j'avais hâte de retrouver mes potes, je ne me souvenais pas de la moitié de la soirée de hier. Alors que je m'interrogeais sur ces quelques trous noirs, le taxi se garait en coin de rue. Simon payait tandis que je m'extirpais comme je le pouvais ; avant de me hâter vers la maison de Théo.
À peine entrais-je qu'une silhouette se précipitait vers moi, me prenant brusquement dans ses bras avant de me faire tournoyer dans les airs. Je m'accrochais désespérément à lui, observant alors Idriss avec un immense sourire dessiné sur ses lèvres. Fronçant les sourcils, j'attendais qu'il me repose silencieusement.
Lorsqu'il le faisait, j'entendais Sim-Sim claquer violemment la porte, alors qu'Idriss se penchait en avant vers moi.

— Tu m'as manqué Charlie ! Où étais-tu bon sang ? S'inquiéta-t-il en se passant la main dans les cheveux.

Euh, j'étais avec Simon ?
Mais je me contentais d'hausser les épaules le plus naturellement possible.
Pourquoi est-ce qu'il s'inquiétait autant ? pensais-je. Ai-je loupé un épisode ?

— Tu en fais une drôle de tête ! Observa Ken en saluant de loin Simon.

J'écarquillais les yeux.
C'est quoi leur problème à tous ?

— Charlie, souffla Idriss en se décalant de moi, tu ne te souviens de rien ?

— De quoi devrais-je me souvenir au juste ?

Je savais que, sans réellement le vouloir, je venais de le blesser. Mes mots lui faisaient mal. Je me mordais aussitôt la joue, regrettant presque de ne pas m'en souvenir.

— On s'est embrassé, Charlie ! S'exclama-t-il en me reprenant derechef dans ses bras.

Au même instant, j'observais Simon me dépasser. Il quittait la pièce d'une démarche mal assurée, je le voyais disparaître au fond du couloir. Théo, qui au même instant passait derrière Idriss, comprenait que je ne m'en souvenais absolument pas. Il tournait la tête avant de m'offrir une de ses grimaces. Heureusement que ma pote faisait son apparition, et qu'elle venait défaire se malaise qui venait de se créer. Je me sentais vraiment mal, j'avais embrassé Simon en ayant oublié que j'avais embrassé Idriss.
Quel genre de personne suis-je devenu ? pensais-je.
Je m'en voulais atrocement.
Comment pouvais-je en arriver là pour oublier ça ?

— Charlie ! Déclara-t-elle le sourire aux lèvres. On était sacrément bourrées hier !

Et à qui le fais-tu dire ? pensais-je.
Si seulement je trouvais un moyen de m'échapper de ce malaise. Je jetais un coup d'œil en direction de Idriss qui saluait d'un geste de la main ma pote, avant d'aller se servir un verre d'eau. Son sourire charismatique et ses yeux charmeur me faisait littéralement fondre, et je me rendais alors compte de quelque chose d'essentiel, dont je prenais uniquement conscience en cet instant : j'aimais profondément Idriss et j'en étais certaine. Contrairement à Simon, que je portais réellement dans mon coeur, mais dont mes sentiments n'étaient pas aussi certains que ceux que j'éprouvais envers Idriss. Dès lors, tout me paraissait soudainement très clair. Il fallait que je trouve Simon afin qu'on ait une discussion mature quant à notre futur.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant