12- La soirée tant attendue

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Alisha toquait plusieurs fois à la porte en bois, de la demeure de Hakim. C'est chez lui que se déroulait la fête. Il m'avait gentiment invité par le biais de son frère et j'avais demandé à ce que Alisha puisse venir. Hakim fêtait ses retrouvailles avec ses potes du foot. J'étais ravie de me trouver là ce soir. Et j'espérais beaucoup de cette soirée.

— Ah vous voilà enfin les filles ! S'exclama-t-il, un verre d'alcool à moitié plein entre les mains. Il ne manquait plus que vous !

Je sentais le rouge me monter aux joues. On était les dernières ?

— Ah bon ? Questionna Alisha en faisant claquer ses joues contre celles de Hakim, qu'elle découvrait pour la première fois. Tout le monde est déjà présent ?

— Non, il manque juste mon frère !

Puis il refermait la porte. Je savais très bien de qui il parlait. Il tournait en même temps la tête vers moi, avant de me scruter de la tête aux pieds. Je me sentais soudainement très mal à l'aise. Théo nous rejoignait aussitôt et il se présentait à ma pote.

— Ma parole ! Tu t'es maquillée toi ? Observa-t-il en me souriant.

J'acquiesçais à plusieurs reprises. C'était rare en effet que je me maquille. C'était en général lors de grandes occasions. Même si c'était seulement la troisième fois qu'il me voyait, il avait remarqué que je m'étais apprêté et ça me faisait drôlement plaisir.

— Ça te va super bien ! Tu devrais te maquiller plus souvent !

— Oh les filles sont arrivées ! S'exclama aussitôt Ken, en nous rejoignant, le sourire aux lèvres.

On se faisait rapidement la bise, avant qu'il ne s'arrête brusquement, se retournant vers moi.

- Tu t'es maquillée ?

— Euh oui, murmurais-je rapidement.

- Ça te vieillit vachement, mais ça te va super bien !

Je le remerciais en souriant. Je voyais Alisha glousser en le scrutant, mais son sourire se fanait rapidement lorsque deux brunes, aux vêtements légers s'approchaient de ce dernier.

— Venez danser ! Déclara Hakim en posant son verre sur une table à côté d'Alisha.

Ma pote se reprenait immédiatement, se dirigeant vers le milieu de la piste. J'observais par la fenêtre, le soleil se coucher. C'était un magnifique coucher de soleil.
Rapidement, mes yeux arpentait le salon, remplit de personnes que je ne connaissais guère. Il y avait une majorité de garçons, mais aussi quelques filles, toutes aussi vulgaires les unes que les autres.

Je décidais de ne pas en tenir compte. Me servant un verre de vodka, jus d'orange. Sans aucun doute mon mélange favori.
Je me retournais, afin de prendre appuie contre la table du salon. Je promenais mon regard partout, avant de localiser Alisha, entrain de danser avec deux garçons, qui étaient de dos, jetant quelques regards en direction de son grand coup de coeur, qui apparemment, n'en avait strictement rien à faire d'elle.
Je comprenais alors pourquoi elle avait tant acceptée avec joie de se rendre à cette soirée, qui s'annonçait pourtant désastreuse.

— Charlotte ?

Je tournais la tête, avant d'observer une silhouette de garçon sortir de l'ombre. Je ne mettais cependant pas longtemps à le reconnaître : c'était Georges. On s'était connu au collège, puis on s'était perdu de vue à cause du lycée. J'étais dans un lycée privée et lui dans un établissement public.

— Georges ? Souriais-je, alors contente de le revoir. Je posais mon verre sur la table. Comment tu vas ?

— Bien et toi ? Il s'approchait de moi. Tu as drôlement changé depuis le lycée !

— J'espère bien ! Rigolais-je, en repensant à mon appareil dentaire que j'avais gardé pendant trois longues années.

— Tu connais les gars ?

— Oui je les ai rencontrés par hasard, racontais-je, le regard dans le vide. Et toi ?

— Ce sont mes amis du foot, acquiesça-t-il.

Qui l'aurait cru, qu'on se retrouverait un jour par hasard, à une soirée de potes qu'on a en commun ?
Cela me semblait presque irréel et pourtant ça l'était bien. Je souriais avant de boire quelque gorgées de ma boisson favorite.

— Tu danses ?

Il me tendait sa main, que je ne pouvais refuser. Cela me faisait vraiment très plaisir de le retrouver. Je posais rapidement ma boisson, agrippant sa main.
On se dirigeait vers la piste de danse, sous quelques regards curieux de ses amis, qui lui offrait des sourires.
On commençait alors à danser. Je m'amusais beaucoup. Et lui aussi. C'était un plaisir partagé. On retrouvait alors notre complicité comme si nous nous étions jamais quitté.
Et on ne se quitterait plus jamais.

La musique ralentissait, et on décidait d'aller se rafraîchir. Je reprenais mon verre tandis qu'il cherchait une bouteille de vodka, sa boisson préféré à lui aussi.
Un sourire recouvrait mes lèvres. J'avais retrouvé mon meilleur ami. J'étais enfin heureuse. Du moins, jusqu'à ce que la porte d'entrée ne s'ouvre sur non pas deux, mais trois silhouettes. Je reconnaissais aussitôt les frères.
Théodore arrivait, il me faisait rapidement la bise avant de se servir à boire. Je l'observait saluer Georges qui se hâtait vers moi, avec une bouteille de notre boisson favorite dans ses mains. Je ne pensais pas qu'ils se connaissaient ces deux-là !
Je reportais volontairement mon regard vers l'entrée. Il était là. Mais il n'était pas seul. Il était accompagnée d'une fille aux longues mèches noires.
Mon coeur s'accélérait précipitamment.
C'était peut-être sa cousine ?
C'est ce que j'espérais en tout cas.

Il lui retirait son manteau. Je ne ratais aucun de ses gestes. Ils étaient si précis, que je me surprenais à me demander combien de fois il avait eu l'habitude de le faire ?
Après lui avoir retiré son manteau, ils se prenaient par la main, puis il se tournait vers moi.
Je sentais mon coeur faire des bonds, tandis qu'il se brisait en mille morceaux. Georges ne me quittait pas du regard, il était silencieux, et je le remerciais mentalement.

Je croisais son regard, lui offrant un joli sourire, pensant qu'il allait me saluer. Mais au lieu de ça, Idriss détournait rapidement le sien, entrelaçant ses doigts avec ceux de sa meuf.

Sans attendre, je n'ajoutais rien.
Il se foutait de ma gueule. Je quittais aussitôt la maison d'Hakim, sans même m'excuser auprès de Georges, qui, pourtant était resté silencieux devant ce désastre.
Je m'empressais de sortir, courant presque. Je courais sur la route, ne tenant pas compte de la circulation pourtant inexistante à une heure du matin.
Je repensais alors à ce que je venais de voir. Il n'avait pas pu me faire ça ? Comment avait-il osé ne jamais m'en parler ?
On avait passé pas mal de temps ensemble, et jamais il ne m'avait mentionné le fait qu'il était en couple.
Mais ce n'était pas le pire. Le pire avait été sa façon de le regarder, enfin plutôt de m'ignorer. Comme si on était que de vulgaires étrangers.
Je me sentais si humiliée.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant