Il appuyait sur le bouton pour attendre l'ascenseur. Au même instant, les portes s'ouvraient ; et j'osais pas lui évoquer ma phobie pour ses machines.
Je n'en faisais rien, restant plantée là, alors qu'il se trouvait face à moi, les sourcils haussés.— Tu ne montes pas ? Demanda-t-il en plaquant ses grandes mains devant les portes pour les empêcher de se refermer.
Me ressaisissant rapidement, j'acquiesçais en faisant un pas maladroit dans sa direction. Les portes se fermaient aussitôt ; et je me sentais déjà étouffée.
— J'y crois pas, souffla-t-il en me scrutant, tu as peur ?
Surprise par sa réflection, je tournais subitement la tête dans sa direction ; verrouillant ainsi mes pupilles avec les siennes. Grinçant des dents, la peur se reflétait-elle à ce point dans mon regard bleuté ?
— Tu as peur, affirma-t-il en réprimant un léger sourire en coin.
Je ne trouvais pas ça drôle, pourtant, alors pourquoi il affichait ce sourire à la con sur ses jolies traits de visage ?
Je détournais vivement le regard, le posant sur le sol. Ce qu'il était moche : tout noir. N'ayant pas envie de parler, j'attendais patiemment que l'ascenseur arrive à destination.
— Tu sais, je ne...
Un bruit sourd résonnait, puis bientôt, la lumière cessait de se refléter dans cette petite boîte. Idriss n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase.
Mon coeur s'accélérait aussitôt, est-ce que j'avais raison de me méfier de ses machines ? Totalement ! J'en étais certaine à présent !
Alors que je me maudissais d'avoir emprunté cette machine, dans laquelle je ne prête aucune confiance, une lumière m'aveuglait.— Désolé, souffla Idriss en allumant la lampe de torche de son portable. Ça va ?
Il semblait s'inquiéter. Je me forçais d'acquiescer. Mais je me sentais déjà étouffée.
Tout va bien, me répétais-je pour la énième fois.
Il venait d'appuyer sur le bouton d'aide, signalant alors la panne aux techniciens.
Inspire. Expire.
Je vais mourir, soufflais-je en me retenant de pleurer.Mes mains étaient jointes, et plus les secondes défilaient, plus je me sentais coincée entre ses quatre murs. Comme si j'étais un insecte que l'on cherchait à bloquer dans un carton ; afin qu'il meurt étouffé. C'était exactement ce que je ressentais en cet instant. Et je me maudissais d'avoir suivit Idriss jusque dans l'ascenseur, je venais d'enfreindre mon instinct. Dorénavant, je me faisais la promesse de toujours me fier à lui.
— Putain ! Râla-t-il en appuyant pour la cinquième fois sur le bouton. C'est bien la première fois que je suis bloqué !
Je l'observait s'énerver contre tous les boutons de la machine, créée par l'homme. Il avait bloqué son portable entre ses dents, et il était dos à moi.
Inspire. Expire. Encore et encore.
Je vais mourir, répétais-je d'une voix étranglée, sans même avoir dit à mes parents qu'ils me manquaient beaucoup !Mon souffle s'accélérait à la vitesse que ma poitrine se soulevait. C'était irrégulier, et je sentais déjà la crise de panique croître en moi ; prenant ainsi possession de mon corps.
— Ça devrait marcher, je ne comprends pas pour-
- Idriss, soufflais-je le souffle coupé. (Il ne répondait pas, il continuait de s'énerver contre toutes les options de l'ascenseur.) Idriss ! répétais-je un peu plus fort. (Toujours rien. Aucune réaction. Cela commençait réellement à m'énerver !)
— Ce foutu bordel ! Ragea-t-il.
— IDRISS ! M'écriais-je d'une petite voix, en m'agrippant violemment à son épaule.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...