Est-ce que toi aussi, tu as cette folle impression d'être toujours dans l'excès ?
J'étais entrain de m'énerver, seule face à mon reflet. J'agrippais sauvagement le lavabo, me crispant instinctivement. La colère ne descendait pas, elle ne faisait que de monter d'un cran supérieur à chaque minute. Je ressentais la soudaine envie d'hurler ma haine sur tous les toits. Ma haine de tout. Du temps, des personnes, des contraintes, des malentendus, de la vie tout simplement.
Cependant, je ne cherchais même pas à me calmer. J'étais constamment déçu par les gens, ce monde n'était rien d'autre qu'un enfer. Comment puis-je passer outre après tout le mal que j'ai subit ? Je relevais précipitamment la tête, observant mon reflet. Des larmes de rages s'écoulaient de mes yeux remplit de haine. J'en avais marre. Je ne supportais plus rien. L'hypersensibilité c'est vraiment dur de vivre avec, parce que tous nos sentiments sont décuplés, on ressent tout avec beaucoup plus d'intensité, ce qui entraîne souvent l'excessivité.
Parfois j'ai l'impression de ne vivre que par la colère, pensais-je.
J'en était arrivé au point où je ne croyais plus personne, et surtout plus en moi.
Est-ce que je fou réellement ma vie en l'air ? questionnais-je en détournant le regard.
Je ne cessais de dire que je n'avais pas besoin d'aide, mais en réalité je lançais un appel au secours dès que j'en avais l'occasion. Sauf que personne ne venait. C'est beau le monde. C'est beau l'humanité.
Ne compte jamais sur les gens, parce que un par un ils finissent par te décevoir, observais-je.
J'étais si seule.Je détestais l'humain, et tout ce qu'il est. Je me demandais bien à quoi ça servait d'avoir inventé des mots, si la plupart du temps les gens n'en comprenaient pas le sens. L'homme s'était donné du mal pour rien, puisqu'au final les récepteurs ne comprenaient rien. De toute façon, ils ne comprenaient que ce qu'ils voulaient entendre. Ils ne voyaient que ce qui les arrangeaient.
Ceux sont des putain d'enculés, pensais-je.
J'avais tellement de sentiments en moi, que je ne parvenais plus à les mettre à plat. Je me contentais tout simplement de subir les conséquences qu'on m'imposaient. Je me sentais fatiguée de tout.
Furieuse de m'être autant laissé faire, je balançais mon poing dans le miroir. Évidemment, avec la chance que j'avais, il se brisait.— Allez tiens ! Prends sept ans de malheur dans la gueule Charlotte ! M'écriais-je en pleurant de rage. Comme si ta vie en entier n'était pas déjà que du malheur !
Calme toi, me soufflait la petite voix intérieure. Calme toi.
Je sentais la crise nerf s'emparer de moi peu à peu. Ressentant une vive douleur dans mon poing blessé, je décidais d'y jeter un coup d'œil. Je n'étais donc pas surprise de le voir en sang, écorché vif, avec comme décoration, quelques morceaux de verres planté dans le dos de ma main.
Étrangement, je ne sentais plus aucune douleur. Je souriais presque.
Ça y est !!!
La folie avait eu raison de moi !!!
Ils avaient tous raison au final !!!
Je n'étais rien d'autre qu'une folle ! Instable mentalement !Le nombre de fois où je gardais tout en moi, j'enfouissais tout en espérant que la douleur finirait bien par passer.
Mais bon sang, pourquoi suis-je autant tourmentée ? Pourquoi mon âme est-elle toujours torturée ? Qu'ai-je fais pour mériter tout cela ?
Pourtant, je le sais que je n'avais pas le droit de me plaindre. Je n'étais pas morte, ni malade, et je possédais mes deux bras et mes deux jambes, je n'avais pas le droit de me plaindre. Mais je le faisais quand même ; je n'étais pas heureuse. J'étais en permanence torturé. La vie ne m'offrait aucun répit, ça n'allait rarement. Je passais mon temps à être en colère ; ouais c'est la rage qui me dominait la plupart du temps. La rage de tout. La rage contre les gens, contre le temps, contre moi-même. J'avais la rage. J'avais la haine. Je me plaignais parce que je me sentais affreusement seule. Personne ne me demandait si j'allais bien, ou alors ils s'attendaient tous à ce que je réponde positivement ; hm, ils sont bien naïfs. Ils s'en foutaient de moi. Ils ne me voulaient pas du bien. Personne ne me regardait droit dans les yeux en me demandant sérieusement comment je me sentais. Non personne. Et encore moins les personnes à qui je tenais le plus.
C'est bien. Au moins, comme ça c'est clair. Je ferai cavalier seule. De toute façon, je suis seule. Et je l'ai toujours été. Je ne peux compter sur personne. Même moi je me déçois.
Prenez le comme vous voulez, mais j'en avais marre de tout.
Quand est-ce qu'une personne sera réellement sincère dans ce putain de monde de merde ? pensais-je les larmes aux yeux. Quand ?
Mon âme, qui autrefois était aussi transparente que de l'eau, s'est a présent transformée en pétrole. Je ne broyais plus que du noir.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...