48- En avoir gros sur le coeur

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Après plusieurs verres, quelques cris interrompaient nos rires et nos discussions. On regagnait alors l'intérieur, observant que la foule s'était bien dissipée. En effet, il ne devait rester qu'un quart des invités, les autres devant être occupés à faire je ne sais trop quoi dans les chambres, et certains étaient rentrés chez eux.
En baladant mon regard dans la pièce, je distinguais une dizaine d'invités encore présent sur la piste de danse. La mélodie avait drôlement ralentie, et c'était plus des chansons calmes qui passaient.
Une poignée d'invités étaient actuellement entrain de discuter - en ronde - au bar, autour de quelques cadavres de bouteilles. Une silhouette, bien plus grande que toutes les autres, se trouvait au milieu. Je reconnaissais rapidement la chevelure blonde platine de Simon.
Il n'est pas censé se coucher ? pensais-je.
Notre bande, qui faisait tout juste irruption dans le salon, attirait immédiatement les regards des personnes restantes. Un sourire béa apparaissait sur mon visage, lorsque les bras de Idriss se posaient autour de ma taille. On s'avançait tranquillement vers les autres.

— Vous êtes encore debout vous ? Demanda un garçon en jetant un bouteille vide dans un sac plastique.

— Toujours, sourit Ken. Où voudrais-tu qu'on soit ?

Le récepteur se contentait d'un simple haussement d'épaule avant de continuer de ranger. Hakim et Alisha refermaient gentiment la marche. Cette dernière s'appuyait sur Hakim, car elle ne marchait plus vraiment très droit. Elle se mettait à bailler, lorsqu'un garçon s'approchait de nous.

— Sérieusement les gars ? Vous traînez vraiment avec elle ?

Il la désignait brusquement du doigt. Je me reculais, même si ma tête tournait, et que mes oreilles bourdonnaient ; j'avais bien saisi qu'il était entrain d'attaquer mon amie la plus chère.

— Évidemment ! C'est notre poto ! Répondit Théo en souriant.

J'étais soulagée que Alisha soit sous l'effet de l'alcool et, alors que le garçon me reluquait, un cri s'échappait en direction du bar. Tournant rapidement la tête, j'observais que c'était bien Simon. C'était lui qui poussait un cri. On se précipitait tous vers lui, alors qu'il se relevait juste ; je constatais en baissant les yeux, qu'un garçon était allongé au sol ; le visage en sang.

— Vous savez quoi ? Interrogea-t-il précipitamment.

Il redressait ses manches avant de tous nous fixer.

— Vous avez rasé un jardin remplit de rêves, remplit de rêves d'enfant, pour en faire un champ de guerre, avec des milliers de trous dans le sol !

Pour le coup, ce qu'il venait de dire, faisait taire tout le monde. Même les plus bourrés d'entre nous. Et je suis certaine, que c'est à ce moment précis, que quelques uns d'entre nous, on réellement comprit à quel point Simon souffrait de ses remarques blessantes.
Ce qu'il venait de dire nous laissait tous sans voix, et plus particulièrement moi. C'était magnifique, malgré le fait qu'il souffrait de toute son âme. Alors, sans rien dire, il saisissait le cadavre de la bouteille de vodka avant de la jeter violemment sur le parquet. Elle s'écrasait dans un bruit sourd, attirant l'attention de tout le monde ; même de ceux qui dansaient.

— J'en ai marre ! J'en peux plus ! Hurla-t-il, la mâchoire contractée et les poings serrés.

Il relevait brusquement ses manches, ce qui nous laissait à tous, la possibilité d'entrevoir ses pansements alors immaculés de sang.
Je me reculais. Je devrais agir. J'aurais dû, mais l'alcool qui était en moi me ralentissait dans mes pensées et dans mes gestes. Il me lançait un regard avant de subitement quitter la pièce.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant