14- Les retrouvailles

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Lorsque je ressortais de la douche, j'entendais la voix de ma pote mêlée à une autre ; une voix grave. Je me dépêchais d'enfiler le premier tee-shirt ainsi que le premier survêtement que je trouvais, avant de quitter la salle d'eau.
Ayant toujours ma serviette englobant la totalité de mes cheveux, je m'avançais lentement vers le salon ; afin d'observer qui se trouvait avec elle.

— Tiens Charlie, te voilà, souriait fièrement Alisha.

Elle me faisait un rapide geste de la main, m'initiant de la rejoindre.

Je soufflais un instant. Il fallait que je fasse bonne figure, de toute façon, je n'en avais pas le choix.
Discrètement, je faisais mon entrée, la plus maladroite que je ne connaisse, pénétrant ainsi dans le salon.
Je reconnaissais aussitôt Georges, tranquillement assit à côté de ma pote. Il avait le sourire aux lèvres lorsqu'il me voyait. Se redressant vivement avant de faire claquer ses joues contre les miennes.

— Je suis passé à l'improviste, les gars m'ont dit où tu habitais, signala-t-il en se rasseyant brusquement. J'espère que je ne vous dérange pas ?

Évidemment, son regard ne quittait pas le mien. Ce qui mettait mal à l'aise mon amie ; qui prenait la parole :

— Absolument pas, avoua-t-elle en se levant. Je dois passer chez une pote, je vous laisse.

Au passage, elle m'adressait un regard légèrement haineux. Je me souvenais qu'elle était au courant de l'existence de Georges, je lui en avais vaguement parlé. Mais j'avais comme l'impression qu'elle était jalouse de lui. Pourtant, elle n'avait aucune raison de l'être. Mise à part le fait, que hier, lors de la soirée désastreuse que j'avais vécu, il avait été avec moi tout le long des événements. Tandis qu'elle était entrain de jouer avec je ne sais pas qui encore.
Bref, je n'avais pas à lui en vouloir. Depuis le temps que je la connaissais, j'en avais vécu des soirées à ses côtés ; il était évident, qu'elle ne serait pas là pour m'épauler. Et c'est donc naturellement, que j'allais en parler avec Georges, qui y avait assisté contre son gré.
Je savais que Alisha me le reprocherait en rentrant ce soir. J'espère d'ici là, avoir trouvé le courage de lui en parler. Mine de rien, c'est important pour nous deux, pour notre relation d'amitié. On se doit de tout se dire, même si cela peut parfois blesser l'autre. C'est ainsi qu'elle fonctionne notre amitié. Entre nous, pas de secret.
Elle connaît tout de moi, et vice-versa. Je sais tout de sa vie. Même de sa vie avant de me connaître ; qui selon elle, n'était pas bien fameuse. Elle connaît mes faiblesses, et je connais son passé douloureux. Et pourtant, il y a tellement de choses qu'il me reste à lui dire et que je ne parviens pas à lui faire comprendre.

— Je ne rentrerai probablement pas avant vingt deux heures, annonça-t-elle avant d'ouvrir la porte. Salut.

Puis la porte claquait.
Okay, elle était très remontée envers moi. J'espère qu'elle n'allait pas se faire tripoter par je ne sais qui encore. C'était sa manière à elle de décompresser lorsque je l'avais vexée.
Je soufflais, reportant mon attention sur le garçon assit gentiment en face de moi.
Durant de longues années, j'avais tout su de lui, et lui gardait mes secrets bien au chaud. Dorénavant, tout avait changé. Il avait changé. Et moi aussi. On avait évolué en se perdant de vue.
Qu'était-il devenu ?
Qu'avait-il fait après le lycée ?
Il avait fait des études supérieures ?
Beaucoup de questions restaient sans réponse.
En même temps, nous nous étions retrouvé que hier, et suite à ce que j'avais vécu, je n'avais pas trop eu le temps de prendre des nouvelles. Il était venu pour en prendre de moi, j'en étais persuadée.

— Tu vas bien ? Toussota-t-il, histoire de me sortir de mes pensées.

Revenant à moi, je me forçais un sourire qui se transformait plutôt en grimace. Il m'offrait à son tour une grimace. J'avais oublié à quel point ce garçon me connaissait trop bien.
Au même instant, il reprenait la parole, d'une voix douce et rassurante :

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant