L'endroit était beaucoup plus bruyant que je ne l'avais imaginé ; des chuchotements et parfois des rires s'échappaient à plusieurs reprises, d'un petit groupe d'amis situé à ma gauche. L'un d'eux, avec ses grosses lunettes noires qui lui bouffait la moitié du visage, tapait frénétiquement sur les touches de son MacBook. De temps en temps, il faisait signe à ses amis de se taire, mais aucun d'eux ne semblaient disposer à l'écouter. Je ressentais une once de pitié à son égard, jusqu'à une silhouette face irruption entre lui et moi.
En relevant la tête, j'observais Idriss et Ken me rejoindre ; tous les deux avec leurs sacs à dos sur leurs épaules. Ils semblaient ravi d'être dans cet endroit, la bibliothèque.— La vache, souffla Idriss en s'asseyant à côté de moi, ça faisait longtemps que je n'étais pas rentré dans ce genre d'endroit !
— Moins fort ! Soupirais-je en lui lançant un regard éclair.
Il s'excusait vite fait en retirant son sac, avant de jeter un coup d'œil aux nombreuses étagères autour de nous. Ken se dépêchait de sortir ses cours avant de se recoiffer en replaçant sa casquette noire sur ses longs cheveux bruns.
Je me dépêchais de fourrer à nouveau mon nez dans mes nombreux livres d'histoire du droit. Je devais rendre une dissertation sur Octave Auguste et la Res Publica, une partie de l'histoire qui ne me passionnait pas du tout.— Sérieux ? Soupira Idriss en me jetant un coup d'œil en coin.
— Quoi ? Lançais-je en détournant mon regard de mon livre sur Octave Auguste.
Je levais les yeux vers lui, il se balançait doucement sur sa chaise ; et j'observais de loin, le garçon a lunette qui semblait compatir avec moi. Il jetait aussitôt un coup d'œil à sa bande de pote, qui ne bougeaient guère.
— Pourquoi tu nous as rassemblé ici, Charlie ?
Il jetait un coup d'œil autour de lui avant de cesser subitement de se balancer sur sa chaise.
— Ils travaillent tous ici !
— Je sais, acquiesçais-je en faisant les gros yeux, c'est le principe même d'une bibliothèque.
Il soupirait.
— Je devais d'abord terminer ma dissertation.
Il se remettait aussitôt à se balancer sur sa chaise. De loin, j'observais la femme qui tenait la bibliothèque, fixer d'un œil mauvais Idriss. Ce dernier ne semblait pas l'avoir vu.
— Et Ken ? Soupira-t-il.
La femme se levait d'un bon, se rapprochant de nous. Ledit concerné relevait précipitamment la tête, son style quatre couleurs dans les mains.
— Je dois faire un travail, bafouilla-t-il en essayant de classer les plusieurs feuilles éparpillées devant lui.
Ses affaires se mêlaient aux miennes, tentant de mettre de l'ordre dans mes brouillons. À côté de moi, j'entendais Idriss pousser une exclamation ; et en tournant la tête vers lui, j'observais qu'il se massait la sienne en jetant un regard de biais envers la femme de la bibliothèque. Sans qu'il n'ait besoin de le dire, je comprenais aussitôt qu'elle lui avait assigné une claque sur le haut de son crâne.
— Nous sommes dans une bibliothèque, chuchota-t-elle, si vous voulez parler ce n'est pas le meilleur endroit.
— Je sais, souffla-t-il sans pour autant la lâcher du regard.
Il se massait la tête, et Ken devait se pincer les lèvres pour ne pas éclater de rire.
— On se retrouve dehors, soupira Idriss en se levant subitement.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...