Simon fut emmené à l'hôpital, on l'accompagnait tous. En réalité, je ne l'avais pas quitté. J'étais resté toute la nuit dans sa chambre, à veiller auprès de lui. C'est seulement le lendemain après-midi qu'il déniait enfin à rouvrir les yeux. On s'était alors échangé quelques rapides mots avant qu'il me demande de le raccompagner chez lui. Les garçons et Alisha étaient retourné chez Théo après cette soirée plus qu'épuisante.
Le trajet du retour se faisait dans le silence. Simon était perdu dans ses pensées tandis que je me concentrais sur ma conduite.Lorsque je pénétrais dans la chambre de Simon, j'avais l'impression d'être projeté dans un autre univers. Dans un univers qu'il s'était entièrement construit.
Rien que la couleur de sa chambre n'était pas banale : vert très foncé, avec un seul mur blanc. En levant la tête, j'observais qu'il y avait des morceaux de papiers accrochés sur le plafond, à l'aide de patte à fixe.— Il y a écrit quoi ? Demandais-je curieusement.
Simon m'indiquait que ce n'était autre que des morceaux de phrases tirées de livres, de poèmes, de films ou bien de séries qu'il appréciait énormément.
En sommes, sa chambre le décrivait à merveille : Simon n'était pas banale. Et c'est peut-être ce que j'appréciais autant chez lui. Cette non banalité. Il sortait de l'ordinaire.
Je ne bougeais pas. Je me sentais beaucoup trop faible pour ne serait-ce faire qu'un seul geste. Étant allongé sur le dos, je ne voyais plus que le blond platine de Simon, assit en tailleurs sur sa chaise de bureau ; située à quelques mètres du lit.
J'étais littéralement effondrée. Ne sachant que faire, après m'être repassé mainte et mainte fois les paroles blessantes de Idriss. J'essayais de trouver un sens à tout cela, mais hormis embrouiller mon esprit, je n'en trouvais pas. Je n'avais pas les idées claires ce soir là.— Je trouve une certaine forme de paix dans les endroits abandonnées, lança-t-il après plusieurs minutes de silence.
Je ne me redressais pas. Passant les mains sur mon visage, afin de me frotter les yeux. Je n'avais rien à répondre, et surtout, j'ignorais pourquoi il me disait ça, surtout après la journée désastreuse qu'on venait de passer. Ou j'avais eu la nette impression que tout le monde s'était unit contre moi.
Je me sentais tellement seule.
Seule contre la terre entière ! pensais-je. Quelle désagréable sensation tout de même !
Je ne la souhaitais à personne, pas même à ma pire ennemie.
On porte tous des sacs avec des poids qui varient, on ne peut pas se permettre de juger les autres sans avoir jeter un coup d'œil au poids qu'ils portent sur leurs épaules ; ils nous sont invisibles, pourtant par pour nous-même. Moi je vois mes poids sur moi, je vois les sacs que je porte et qui renferment toute la douleur que j'ai pu vivre ; j'en ai vécu : entre les crises d'angoisses, mes trahisons, les défaites.— Simon ? Interrogeais-je d'une voix mélodieuse.
Je n'avais cependant toujours pas bougé. Entendant juste un grincement de son siège, je le voyais penché au dessus de moi. Il détournerait rapidement le regard, comme s'il craignait que je sache qu'il m'observait. Il se laissait rapidement tomber sur son lit, juste à côté de moi, avant de joindre ses deux grandes mains sur son torse. Là, il s'évertuait à fixer le plafond, attendant patiemment que je poursuivre la discussion.
— Est-ce que je peux lire un de tes poèmes ?
Je lui avais demandé le plus gentiment possible, ne tenant surtout pas à le brusquer. Sachant que je pouvais le bloquer, une part de moi désirait tout de même lire ses poèmes.
Lentement, sa tête se tournait dans ma direction, et pendant un instant, je me surprenais à le dévisager. Son charme refaisant surface. Doucement, et comme amusé par ce qu'il venait de voir dans mes iris, j'étais certaine qu'elles m'avaient trahies, il se redressait.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
Fiction généraleElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...