6- Le boulversement

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Après avoir arpenté les différentes pièces de l'appartement, je tombais enfin sur la pièce que je recherchais tant. Je m'y enfermais à double tour, observant qu'elle était beaucoup plus grande que je ne l'avais imaginé.

Rapidement, je regardais mon reflet que me renvoyait le miroir situé en face de moi.
Moche.
C'était le premier mot qui me passait par la tête. J'avais essayé d'être jolie, mais c'était en vain. Je poussais un soupir de rage avant de me laisser glisser le long de la porte que j'avais fermé à double tour. Aussitôt, je repensais alors à la discussion que je venais d'avoir avec l'autre imbécile, ses mots m'avaient tellement blessé. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas mangé une aussi grosse claque dans la gueule. J'aurais tant souhaité qu'Alisha soit avec moi, plutôt que de montrer toutes les options de son corps à la gente masculine.

Alors que je ressassais le passé, qui devenait insupportable, quelqu'un toquait à la porte. Je me redressais rapidement, en passant vivement mes mains sur les yeux. Heureusement pour moi, les larmes n'avaient pas coulées. Je savais les retenir en public. Je pleurerais plus tard.

— Deux minutes, soufflais-je en me passant de l'eau sur le visage pour tenter d'avoir meilleure mine.

Puis j'ouvrais la porte ; observant un garçon aux cheveux bruns presque noir, coupés court, à la barbe bien taillée, ainsi qu'un blouson rouge se tenir devant moi.
Pendant un instant, il me scrutait, et je me sentais presque gênée. Il devait sûrement se demander comment une aussi moche fille, pouvait se pointer à une soirée de ce genre.

— Tout va bien ? Demanda-t-il d'une voix très grave.

J'haussais les sourcils.
Qu'est que ça peut bien lui foutre ? observais-je.
J'acquiesçais cependant, décidant de ne pas poursuivre la conversation ; qui de toute façon, ne mènerait à rien.

— Hakim ? Appela une voix féminine, semblant provenir du couloir. Tu es où ?

J'avais raison. À peine quelques secondes plus tard, une femme se pointait en face de nous. Hakim se retournait vers elle. J'admirais sa taille de guêpe ; dans sa fine robe rose pâle, qui lui collait au corps ; s'accordant à merveille avec le teint matte de sa peau. Elle avait de faux cils qui ne faisait qu'allonger son regard.

— Qu'est-ce que tu fais ? Questionna-t-elle précipitamment en le regardant puis en me regardant. Elle faisait alors une grimace, et je me sentais soudainement de trop. Avec elle ?

Elle me pointait sévèrement du doigt.
Elle ? Déjà j'ai un prénom ! observais-je en regrettant de l'avoir complimentée.
Mais je m'avisais de faire une quelconque remarque ; ne voulant pas créer de dispute au sein de leur couple.

— Anissa, soupira-t-il, qu'est-ce que je t'ai dit ? Si tu ne fais pas d'effort avec les autres filles, ne t'attend pas à ce que je revienne vers toi et...

— Mais attends Hakim, tu te fous de moi là ?

— Hum... je, bégayais-je, vais y aller.

Je m'éclipsais, consciente que la prénommée Anissa était entrain de lui faire une crise de jalousie. Autre chose que je détestais chez les filles, surtout lorsqu'elles sont sublimes : pourquoi est-ce qu'elles piquent des crises de jalousies ? Elles ont tout pour elles ! Et qui plus est, il ne s'est strictement rien passé ! Il m'avait uniquement demandé si tout allait bien ! Il n'y avait rien de mal à ça, bon sang !
Être en couple ne se résume pas à vouloir contrôler les faits et gestes de l'autre tout de même ? Si ? Si c'est réellement ça, alors être en couple se résume à être prisonnier de l'autre.
C'est un système compliqué, pour une fille comme moi, que tous mes proches, qualifient de "sauvage". Je sais que je suis sauvage. J'en ai conscience. C'est sans aucun doute parce que je me méfie de tout le monde. Et même de mes proches ; ils sont capables de me la faire à l'envers. Je pars du principe - car malheureusement j'ai trop souvent été déçue ; que tout le monde peut me décevoir. Alisha la première.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant