27- Besoin de se changer les idées

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Pour nous changer les idées, ce soir nous avions opté pour sortir en boîte de nuit.
Alisha n'avait pas voulu nous rejoindre, elle préférait sûrement passer sa soirée devant la télé. Je priais encore pour qu'elle nous rejoigne.

Nous étions venu en taxi, c'est Théo qui avait payé pour tout le monde. On était une bonne bande de potes, composée de Georges, Hakim, Ken, Théo, Idriss, Mélanie - une amie de longue date aux garçons, et moi-même. J'étais surprise de constater que nous n'avions pas besoin de faire la queue pour rentrer, les gars n'avaient qu'à se présenter au videur qui les saluait d'un grand sourire.
J'évitais les regards noirs que jetaient les personnes en attentes de listes pour intégrer la boîte de nuit.

À peine rentré, on se débarrassait de nos vêtements dans le vestiaire avant d'emprunter l'escalier, qui nous menait à la plus grande salle de la boîte ; qui en possèdent neuf en tout.
J'étais encore jamais venu dans celle-là.

En pénétrant dans la pièce, j'observais qu'elle était blindée. Beaucoup de filles, à moitié vêtues dansaient devant des hommes de tout âge. Je ne me sentais vraiment pas à l'aise dans ce genre d'endroit.
Pour tenter de me rassurer, et surtout de me détendre, je sentais la main de Idriss se glisser dans la mienne. Je la serrais fort sans le regarder. Me concentrant uniquement sur ce que désignait du doigt Mélanie.

— Ça semble être libre !

On observait alors un carré VIP. On se hâtait vers, avant d'y prendre place. En même temps, Ken commandait plusieurs bouteilles.
Mélanie s'asseyait à côté de moi, baladant rapidement son regard dans l'immense pièce.

— Il fait chaud, lança-t-elle en agitant vivement les mains.

J'acquiesçais silencieusement de la tête.

— Ça va comme tu veux ? Interrogea Idriss en se penchant vers moi. Je semblais si mal à l'aise que ça ? Je me forçais un sourire. T'es certaine ?

— Oui, absolument.

C'est fou ça, comme je passais mon temps à mentir.
Il secouait la tête, avant de lâcher un soupir, visiblement peu convaincu par ma réponse.
Je détournais les yeux, scrutant la pièce et les personnes du regard ; en écoutant vaguement les conversations des garçons ; tant la musique bourdonnait dans mes oreilles.

— Les gars j'ai craqué hier soir, indiqua Ken. Je l'ai revue.

— Pour de vrai ? Questionna Théo en tournant la tête vers lui, avant de se pencher vers la table basse afin de s'emparer d'un verre vide.

— C'était comment ? Demanda rapidement Hakim.

— Extraordinaire, répondit ce dernier, je ne pensais pas que ce serait aussi puissant, mais je me demande si c'était vraiment une...

— Tu comptes nous parler toute la soirée de tes exploits sexuels avec Lana ? Le coupa sèchement Mélanie, de sa voix cassée. Ou on peut passer à autre chose ?

— Pourquoi tu t'agaces Mel' ? Rétorqua aussitôt Ken en fronçant les sourcil. Bois un peu ça te détendra !

Mon regard continuait de se promener dans la salle, malgré le fait que j'écoutais vaguement la discussion qui était entrain d'avoir lieu. Tout le monde ici, était au courant que Mel' pinçait pour Ken. Tout le monde s'en était aperçu, sauf lui. Ce qu'ils peuvent être idiot les garçons quand ils s'y mettent !

— Je ne m'agace pas ! Rugit-elle en reposant son verre d'un coup sec sur la table. J'en ai juste marre d'entendre toujours les mêmes choses venant de toi.

— Arrête s'il te plait, soupira Théo, on sait tous que...

— Le gars là-bas, les coupais-je aussitôt sans même les regarder, c'est quoi son problème ?

Cela faisait plus d'une demie-heure, qu'assit à l'autre bout de la pièce, juste en face de nous, à une table de cinq personnes, un homme n'arrêtait pas de nous fixer. Je savais que je venais d'attirer l'attention de tous les garçons. Je jetais alors un coup d'œil par dessus mon épaule, pour capter leurs regards.
Mon dieu.
Ce que je voyais ne plaisait pas. Ils semblaient tous s'être aussitôt crispé.

— Je ne sais pas qui c'est, observa Mélanie, mais en tout cas il fait peur !

— Mel' à raison, remarqua Ken, on ferait mieux de dégarpir d'ici !

Pourquoi ? pensais-je. Ils se connaissent ?
Les garçons commençaient à se lever, et sans que je ne puisse faire autrement, je sentais déjà le bras de Idriss entourer ma taille, avant de me coller contre son torse. J'aurais pu trouver cette action très mignonne et touchante, si on la plaçait dans un autre contexte. Or, là, je savais que l'homme d'en face était quelqu'un de dangereux. Théo et Hakim entouraient Mélanie qui commençait à se poser de sérieuses questions.

— Où l'on va ? Demandais-je doucement en me retournant vers Idriss. Il se pinçait les lèvres, il avait l'air soucieux.

— Si ça se trouve ce n'est pas nous qu'il cherche, se rassura Théo en faisant signe à Georges de nous rejoindre.

Mon regard se plantait de nouveau dans celui du garçon que j'aimais. Il ne me répondait pas, ce qui m'agaçait encore plus. Il ne pouvait pas se la jouer héros, et garder le silence indéfiniment. Alors, pour lui montrer que son comportement m'agaçait au plus haut point, je cessais de marcher. Surprit, il s'arrêtait à son tour avant de se retourner brusquement vers moi.
Il n'eut pas le temps de parler, qu'une voix encore inconnue s'élevait dans mon dos :

— Alors comme ça, on cherche à me fuir Idriss ?

Cette voix me glaçait le sang. Je n'osais même pas faire volte-face.

— Qui est cette jolie demoiselle qui te tiens compagnie ?

Mon coeur ratait quelques battements. En un rien de temps, je me sentais attrapée, ravie d'observer que Idriss m'avait fait passer derrière lui. Il était entre l'homme au regard menaçant et moi, créant ainsi une barrière de sécurité entre nous. Je retenais ma respiration.
Que comptait-il faire ?

— Qu'est-ce que tu fais ici Léonard ? Articula Idriss sans le lâcher du regard.

— Tu ne me présentes pas ? Rétorqua ce dernier en se hissant sur la pointe des pieds, afin de mieux m'observer. Je baissais directement le regard. Je trouve ça très mal poli de ta part, et peu respectueux.

— Je ne le répéterai pas une troisième fois : qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je suis venu reprendre ce que vous m'avez prit, sourit-il en criant par dessus la musique. Allons discuter dehors, je te prie.

Il passait à côté de moi, m'adressant un sourire en coin. De grosses gouttes de sueurs commençaient déjà à perler du haut de mon front. Je ne me sentais pas bien du tout. Et je commençais déjà de regretter d'être venue.

— Je reviens, signala alors Idriss, contraint de le rejoindre. Il me déposait un doux baiser sur le front avant de se forcer un sourire. Je ne serais pas long. Je reviens vite.

Je n'avais même pas le temps de lui adresser un dernier mot, qu'il s'éclipsait déjà vers la terrasse située à ma droite.
Me retrouvant toute seule, au milieu de personnes entrain de danser, et complètement pétrifiée sur place, je ne savais pas ce que je devais faire.
Je mettais un certain temps à bouger, environ une dizaine de minutes après qu'il ne m'est laissée en plan au milieu d'une foule en délire, me faisant bousculer de tous les côtés par des gens qui dansaient ; visiblement gêné et énervé de ma présence. Je me hissais alors sur la pointe des pieds, avant de retrouver mes amis.
Ils ne m'avait tout de même pas abandonné ? Ils n'avaient pas quitté les lieux sans nous ?

Mon esprit commençait à se brouiller, mais je devais agir. Sinon qui le ferait ? Alors je commençais à arpenter toute la salle, à la recherche d'une rousse avec plusieurs garçons. Mais je n'en voyais aucun. Où étaient-ils tous passé ?
J'avais comme l'impression de vivre un cauchemar. Tandis que je marchais rapidement, je sentais une main se poser sur mon épaule. Je sursautais rapidement, me retournant.

— Où tu étais passé Charlotte ? S'inquiéta Mélanie.

Ouf.
J'étais soulagée d'observer qu'ils n'étaient pas parti sans nous.
Un seul mot s'échappa de mes lèvres :

— Idriss.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant