54- La découverte de la maison

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Hakim empruntait une ruelle à gauche avant de subitement freiner. Un chat traversait à toute vitesse la rue, tandis que Simon émergeait lentement du sommeil. Se frottant les yeux, il poussait un faible soupir. Il n'aimait pas être réveillé.

— Nous sommes arrivés, sourit le conducteur avant d'éteindre le moteur.

Je l'observais presser l'épaule de son petit frère, qui se réveillait lentement. Alisha retirait ses écouteurs avant d'ouvrir la portière. Ken et Théo étaient déjà dehors, entrain de s'emparer des bagages dans le coffre.
Simon me jetait un léger coup d'œil avant de me faire signe de passer devant lui. Je me retenais un sourire, observant la marque de ses écouteurs prônant la moitié de sa joue droite.

— Elle est belle votre maison, s'émerveilla Alisha en écarquillant les yeux.

Je suivais son regard tandis que Idriss refermait le coffre d'un geste vif.

— Ce n'est pas notre maison, indiqua-t-il en passant devant ma pote, la nôtre c'est celle-là.

Ah.
Elle était moins belle, mais elle avait tout de même un certain charme. Ken explosait de rire, tandis qu'elle tirait la gueule. Je rigolais en passant devant elle. On grimpait l'allée sous une chaleur de 30 degrés.

Lorsqu'on pénétrait dans la maison, on lâchait nos bagages avant de nous précipiter à l'étage.
Deux chambres il y avait, et une autre était au rez-de-chaussée. Ken, Théo, Idriss et Hakim occupaient déjà une des deux chambres de l'étage, qui avaient un lit deux places, et deux petits lits une place. Alisha et moi on occupait la seconde chambre, comportant deux lits simples. Et Simon prenait celle du rez-de-chaussée, un simple lit.

Ma pote et moi regagnions tout juste notre chambre, tandis qu'elle défaisait déjà sa valise.
De mon côté, mon regard s'orientait en direction de la fenêtre ; je contemplais la beauté de la nature.
Mon coeur était remplie de joie, j'étais regonflé à bloc, l'inspiration me revenait au fur et à mesure que je me baladais dans le jardin.
Je prenais aussitôt place sur le muret au rebord de la route tandis que je fixais le ciel. Le soleil se cachait derrière une colline alors que le ciel s'assombrissait déjà. Je ne l'avais pas entendu venir, c'est uniquement lorsque je tournais la tête vers la gauche que je pouvais l'observer. Il s'évertuait à ne pas me regarder, et je le remerciais silencieusement.

— Et si tu devais mourir vers qui irait tes dernières pensées ? Lui demandais-je doucement.

— Honnêtement ? Vers toi.

Mon coeur se serrait mais pourtant je me sentais assez satisfaite de réponse. Au plus profond de mon être, j'avais espéré qu'il me réponde cela. Une folle envie de l'embrasser surgissait soudainement au creux de ma poitrine.

— Et toi ? Demanda Idriss en tournant subitement la tête vers moi.

Son regard scrutait chaque détails de ma peau. Et je me sentais soudainement prise au dépourvu. Son visage charismatique attendait une réponse claire et précise. Mais je n'en avait aucune idée. Un désir profond de prendre la fuite était entrain de me dominer en cet instant.
Mais bon sang ! Pourquoi est-ce que j'étais dans l'incapacité totale de lui répondre : toi, tout simplement ?
Ce mot pourtant simple aux yeux de tous, composé uniquement de trois lettres, mais qui m'effrayait tant ; et que je n'arrivais point à prononcer sans être prise d'une panique soudaine. Je ne parvenais pas à répondre. Pas à lui fournir une réponse exacte, ni même un mot. Pourtant, mes lèvres s'entrouvraient signe que je vouais dire quelque chose. Mais comme aucun son n'en sortait cela ne prouvait que l'inverse.

— C'est bon Charlie, ne te casse pas la tête, je sais très bien que tes dernières pensées ne me seront pas adressées.

Comment pouvait-il dire cela sans la moindre émotion ? Est-ce qu'il s'y attendait ?

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant