Il me fixait sans rien dire. Je crois bien que son silence, était la pire des tortures. Je m'apprêtais à enchaîner, lorsque je voyais ses lèvres remuer.
— Tu t'es construit un personnage Charlie ! Observa-t-il. Et ce qui te gêne réellement c'est que j'ai été la seule personne capable de voir qui tu étais vraiment ! Même Alisha ne l'a pas vu ! Remarqua-t-il en élevant l'légèrement la voix. Bon sang, quand est-ce que tu vas enfin me laisser t'aimer ???
Et il avait totalement raison. Le réel problème c'est que je ne me voyais pas telle que je suis vraiment. Je m'étais longtemps caché derrière une façade que je me suis confectionnée, avant que je ne puisse réaliser bien trop tard, que je n'étais pas bien.
— Je me sens prête, annonçais-je d'une voix extrêmement légère. Je me sens fin prête à te laisser m'aimer comme tu le souhaites.
J'essayais tant bien que mal de paraître certaine de moi, et surtout certaine de ce que je lui avançais. Mais Idriss était loin d'être con. Et surtout, il savait me cerner. Chose presque impossible pour moi, puisque je n'avais su le faire en vingt ans d'existence.
— Tu ne comptes pas prendre la fuite ? Questionna-t-il en plissant les yeux.
Je secouais alors négativement la tête, comme pour le lui affirmer.
— Même si tu en meurs d'envie ?
— Écoute Idriss, c'est toi même qui l'a dit je suis un félin. Je suis sauvage, je n'y peux rien. Je suis comme ça. J'ai l'instinct d'un félin, argumentais-je. Mais je me sens prête à le devenir un peu moins et-
— Tu es prête à te faire apprivoiser ? Plaisanta-t-il avec un sourire en coin.
— Seulement et uniquement si tu le veux aussi, capitulais-je en me forçant un sourire.
— Je ne souhaite pas te forcer.
— Tu ne me forces pas, lançais-je aussitôt.
— Non je ne crois pas que tu aies compris ce que je voulais dire. Oui, tu es sauvage, tout le monde l'a remarqué, moi le premier.
Il marquait une légère pause, me fixant droit dans les yeux.
— Mais c'est aussi ce que j'aime chez toi, c'est ce côté félin que tu as, et qu'aucune autre personne ne possède. Alors même si on se met ensemble, fait moi la promesse, par pitié, de ne jamais te faire apprivoiser, par qui que ce soit. Y comprit par moi. Car tu resteras toujours un félin.
Je restais bouche bée face à ce qu'il venait de me dire. C'était de loin, la plus belle déclaration que l'on ne m'ai faite.
Il était entrain de m'avouer qu'il voulait que je reste sauvage, car c'était ma nature et qu'il ne souhaitait pas me changer. Cependant, je comptais tout de même faire des efforts, et tenter d'être moins sur la défensive qu'au début de notre relation. Et de moins le renvoyer aussi.Prise d'un élan d'adrénaline, j'en profitais pour franchir le faible écart qui nous séparait ; afin de m'emparer de ses lèvres toujours aussi douces. En intensifiant le baiser, je passais rapidement ma main dans sa nuque, agrippant ses cheveux.
Pour répondre à mes baisers, il fixait ses mains sur mes hanches - que je haïssais toujours autant, faisant une légère pression afin que je ne bouge pas.
M'écartant un peu, afin de reprendre mon souffle, je souriais contre ses lèvres.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...