25- La vue du sang

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Deux voix hurlaient, ce qui créait des vibrations désagréables. L'unes d'entre elles, était particulièrement aiguë. Soudain, j'émergeais du sommeil ; me redressant brusquement.
J'observais alors deux silhouettes se tenir au pied de mon lit. Aucun d'eux ne semblaient avoir remarqué ma présence.

— Tout ce que tu dis n'a aucun sens ! Répéta Alisha en s'attachant rapidement les cheveux. Tu racontes de la merde putain !

En face d'elle, j'observais Idriss. Il semblait fou de rage ; je pouvais le voir, grâce à ses veines qui ressortaient dans son cou. J'ignorais le sujet de leur dispute, je savais qu'ils avaient du mal à s'apprécier ; ce qui me posait pas mal de souci. Idriss ne comprenait pas l'absence de ma meilleure pote, il saisissait pas pourquoi elle n'était jamais là lorsque j'avais besoin d'elle. Et je ne pouvais pas le nier, sur ce point là, il avait entièrement raison.
Le souci, c'est que Alisha s'était alors mise en tête, qu'il essayait de briser notre amitié. Ce qui n'était en aucun cas la réalité. Elle ne le voyait pas du bon œil, et elle savait, qu'on se faisait du mal, même si l'on s'aimait.

— Honnêtement, râla-t-il en lui jetant un regard sombre, je ne comprends pas comment elle peut être amie avec toi !

— Tu te fous de ma gueule ? S'écria-t-elle en s'approchant dangereusement de lui. Est-ce que tu la connais depuis toujours, toi ? Non je crois pas alors tu fer-

— Tu ne la connais pas depuis le début, enchérit-il avec un large sourire, Georges la connaît depuis le début, lui.

Ça y est.
Il venait d'achever Alisha. Je voyais brusquement sa main se lever en direction de Idriss. Je décidais de m'interposer aussitôt, me redressant brusquement ; évitant tout drame.

— Arrêtez !!! Criais-je en faisant un geste de bras.

Aujourd'hui j'avais compris beaucoup de choses et ce que je retenais particulièrement c'est de ne jamais étouffer son passé. N'essayez pas de le faire.
Est-ce que vous connaissez ce sentiment en vous réveillant, d'être écœuré ? Vous pensiez naïvement que tout allait changer durant vos quelques heures de sommeil. Mais en fait c'est tout l'inverse qui s'est produit durant votre absence. C'est pire. Vos sentiments sont décuplés, et vous ne contrôlez plus rien. La rage. Juste ses deux mots. La rage vous guide. Elle guide vos faits et gestes, et puis, dans ces moments là, vous en voulez à la terre entière sans pouvoir mettre correctement un mot là dessus. Mais en fait, c'est parce que vous attendiez beaucoup durant votre sommeil, et que vous vous êtes levé écœuré, en constatant que rien n'avait changé. Et que la douleur était encore très présente au fond de vous.

- Mais c'est lui qui a commencé ! lançait Alisha. Je lui jetais un regard de biais. J'étais certaine qu'elle allait répondre. Elle changeait alors de position, se posant à ma gauche. On t'as réveillée ?

- Sans blague, soupirais-je en roulant des yeux. Sérieux, qu'est-ce qui vous a prit ?

- Je te dis, c'est lui qui a commen-

- Ferme là Alisha, râlais-je, agacée par son comportement enfantin. Tu ne veux pas plutôt aller me chercher quelque chose à manger s'il te plaît ? Je meurs de faim. C'est pas bon ici !

Surprise, elle se relevait lentement. Elle m'adressait un sourire gêné, elle ne s'attendait visiblement pas à ce que je la renvoie gentiment de ma chambre. En quittant les lieux, elle adressait un doigt d'honneur à Idriss, qui préférait ne pas répondre.
J'adorais Ali', mais ce qu'elle pouvait être gamine quand elle s'y mettait ! Ça me mettait réellement hors de moi ! Heureusement qu'il ne réagissait pas comme elle.

- Je suis désolée, soufflais-je en m'excusant contre le comportement enfantin et agaçant de ma pote.

— Ça va, acquiesça-t-il, c'est rien.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant