Je ne pouvais malheureusement pas le voir, mais je reconnaissais son timbre de voix parmi mille. C'était Idriss. Il était enfin là.
Mon coeur se remettait rapidement en marche, et je tentais pour la seconde fois de me détacher de cette désagréable emprise.— C'est qui lui ? Demanda l'homme face à moi en me tournant le dos.
— Ce n'est pas compliqué, répondit Idriss ironiquement, je suis son copain.
L'homme reculait, se heurtant à moi. Idriss n'attendait pas plus longtemps à avant de se hâter vers nous.
— Merde. Je n'y avais pas pensé, souffla l'homme.
Je ne voyais pas toute la scène, mais j'entendais l'homme pousser un cri. Et à vrai dire, c'était suffisant à comprendre que Idriss venait de le frapper. Bientôt, je me sentais entièrement relâchée. J'étais tellement fragile et tétanisée, que je manquais de m'écraser sur le sol. Heureusement qu'il était là pour me retenir. Tremblant de tout mon corps, je m'accrochais désespérément et avec le peu de force qu'il me restait, à ses épaules massives.
— Ça va, murmura-t-il, je suis là Charlie.
Doucement, il passait sa main gauche sur ma joue, essuyant silencieusement quelques larmes qui s'étaient échappés de mes yeux. Je ne disais rien, et détournait le regard. Je sentais Idriss me serrer dans ses bras. Je m'accrochais à lui, par peur de tomber, mais aussi parce que j'étais heureuse qu'il soit là.
Jamais je n'avais été aussi heureuse de le voir.
Derrière lui, j'observais Simon soutenir Alisha, et aider Ken à avancer. Alisha avait les yeux mis-clos ; elle dormait pratiquement. Simon me jetait alors un regard ; qui faisait exploser mon coeur. Je ne saurais le décrire. Mais je ressentais une vive douleur dans ses iris brillantes.— Il est temps de partir, annonça Idriss en se décollant gentiment de moi. Le chemin est encore long.
J'acquiesçais lentement, observant les regards des hommes terrorisés. Je préférais fixer droit devant moi, Idriss me soutenant gentiment.
On s'empressait de regagner la voiture ou Théo était resté, avec les mêmes places que nous avions avant cet incident.À peine Simon redémarrait, que Alisha posait doucement sa tête sur mon épaule, s'y endormant. Je constatais que Ken venait tout juste de fermer les yeux. J'avais raison, les verres contenaient de la drogue. Idriss l'avait aussi comprit mais il ne faisait aucune remarque.
J'avais le regard dans le vide, je fixais droit devant moi, sans savoir où on allait à présent.
Doucement, je sentais le regard de mon voisin peser sur moi. Mais je n'avais ni la tête et ni l'envie de lui faire la conversation.
Je faisais alors semblant de dormir.
Cela faisait déjà quelques minutes que je prétextais dormir pour qu'on me fiche la paix, n'ayant aucune envie de parler.— Je commence à fatiguer, avoua Simon.
C'est tout naturellement que le moteur cessait. Je ne bougeais pas, entendant simplement une porte claquer. Je ne sentais plus mon voisin à ma gauche. Lentement, je me redressais, faisant mine de me réveiller. Je quittais alors la voiture sans même lancer un regard en direction de Idriss qui, pourtant me fixait dans le rétroviseur. Il était passé à l'avant.
Claquant brusquement la porte, je me retrouvais dans le noir, au milieu de l'herbe.
Mes yeux mettaient quelques minutes à s'habituer à l'obscurité de la nuit, et malgré cela, je ne parvenais pas à distinguer la silhouette de Simon. Je commençais à marcher droit devant moi, sentant le vent s'infiltrer dans mes cheveux. J'inspirais longuement.
Soudain, une petite lumière à quelques mètres de moi, attirait mon attention. C'était la lumière d'une cigarette.
Plissant les yeux, car je ne me souvenais pas qu'il m'ait dit qu'il fumait, je me hâtais vers lui.— Simon ? L'appelais-je d'une voix fragile.
J'arrivais à sa hauteur, et il semblait crispé.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
Ficción GeneralElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...