De toute façon, les sentiments c'est toujours compliqué. Dès le début de notre vie, on ressent toutes sortes de sentiments qui vont de pair avec les émotions. Le bémol ? Parce qu'il y en a toujours un, c'est qu'on craint de les exprimer. On préfère naïvement tout garder pour nous, alors on agrandi inconsciemment notre jardin secret, mais à un moment, tout explose.
J'ai, de nombreuses fois, explosé sentimentalement. On m'a souvent considérée comme étant "instable mentalement". Sauf que je ne le suis pas. Je suis juste très sensible.
On craint d'exprimer ce que l'on ressent à la personne que l'on aime, car ce que l'on craint véritablement c'est la question de la réciprocité.
En soit, dire que tu tiens à une personne et que tu l'aimes, ce n'est pas compliqué. En revanche, entendre sa réponse, ça c'est dur.Je me souviens de mon adolescence. Plusieurs fois, j'avais eu des coups de coeur pour quelques garçons. Mais par peur de leurs réponses, je ne leur ai jamais avoué ce que je ressentais réellement.
Est-ce que c'était une erreur ? Non, je ne pense pas.
Est-ce que je le regrettais ? Oui, amèrement. Qui sait ? Ça aurait pu être l'homme de ma vie ?Pour en revenir à ce que je disais, je n'ose pas faire part des sentiments que je ressens, envers mon coup de coeur. Je crains tellement sa réponse, que je préfère passer outre ceux que j'aime.
On me traite souvent de lâche ; mais je ne pense pas l'être.
Est-ce lâche de ne pas avouer ses sentiments ? Honnêtement, non. Ce n'est pas par lâcheté que je refuse de faire part de ce que je ressens. Mais c'est plutôt pour me protéger. Je ne tiens pas à souffrir car ce que je ressens envers lui, n'est absolument pas réciproque.
Je peux être une pote, pour lui, et rien de plus après tout ?Et au final, ce qui me détruit le plus, ce n'est pas tant de tout garder pour moi. J'ai pris l'habitude depuis le temps. Mais c'est plutôt, de l'imaginer faire sa vie avec une autre personne que moi.
La destruction mentale c'est un cercle vicieux. J'étouffais avec mes propres sentiments.— Charlie ? Appela Alisha, en me rejoignant dans le salon.
Elle fronçait les sourcils, surprise de me voir assise sur le canapé, le regard dans le vide.
— Tu vas bien ?
Je revenais à moi aussitôt, chassant mes pensées dépressives de mon esprit. Je n'ai que vingt ans, mais j'ai déjà l'impression d'en avoir cinquante de plus.
Je suis perpétuellement en guerre contre moi-même. J'ai hâte du jour, ou je saurais enfin qui de moi, à remporté la victoire.— Charlie ? Répéta-t-elle, les lèvres pincées. Y a Hakim qui a appelé.
Mon regard se posait rapidement sur elle.
Pourquoi il appelait ? Il se souciait de moi ?— Pourquoi ?
— Il voulait savoir comment tu allais, avoua-t-elle en s'asseyant sur la table basse, juste en face de moi. Comme hier, tu es partie de la soirée il voulait-
— Je vais bien, Alisha, la coupais-je rapidement.
Je n'avais strictement pas envie de repenser à la soirée désastreuse de hier. Pourtant, ma pote ne semblait pas comprendre le calvaire que j'avais vécu. Et l'humiliation que j'avais alors ressentit.
Je me sentais sale et trahie. Je devais prendre une douche.— Que se passe-t-il ? Souffla ma pote en s'attachant les cheveux. Tu sais que tu peux tout me dire, hein Charlie ?
— Je sais.
Puis je me levais. De toute façon, je n'allais pas bien, n'ayant absolument aucun courage de tout lui avouer. Même si je savais que je pouvais compter sur elle, et qu'elle ne me jugerai jamais. Pas après tout ce que nous avions vécu ensemble.
— Arrête Charlotte, s'exclama-t-elle en se levant précipitamment.
Je cessais aussitôt de marcher. C'est rare lorsque Alisha m'appelle par mon prénom et non par mon surnom.
Pourtant, je ne me retournais pas, attendant patiemment qu'elle reprenne la parole.— Je sais que tu ne vas pas bien, je le sens, observa-t-elle en s'approchant de moi.
Elle se posait juste en face, avant de prendre mes mains dans les siennes.
— Pourquoi tu refuses de m'en parler ? Tu peux tout me dire. Est-ce vraiment grave ? C'est en rapport avec...
— Ça n'a aucun rapport avec quiconque, d'accord ?
— D'accord, soupira-t-elle avant de lâcher mes mains. J'espère que tu changeras d'avis, Charlie. Je n'aime pas te savoir pas bien.
Je serrais les lèvres.
Comment le lui dire ?
Sans trahir ce que je ressentais ?
Je savais qu'elle se doutait que c'était en rapport avec lui.
Pourquoi fallait-il que je ramène toujours tout à lui ?Comment je pouvais lui dire, que depuis que l'on s'était rencontré, on avait pas cessé de parler, de se confier. Créant une véritable complicité. Il m'avait jamais parlé de ses histoires de coeur. Pour moi, il était célibataire. Et je pensais qu'il m'aimait réellement.
Mais en fait, non. J'avais encore tord.
Tous ses potes savaient qu'il ramènerait sa copine à la soirée de son aîné. Tout le monde était au courant, tout le monde, mise à part moi.
Comme toujours, j'étais passé pour la débile de la soirée, éperdument éprise par le charme de ce garçon.
Mon dieu.
Rien que d'y penser me faisait mal au coeur.Je me sentais humiliée. Je repensais au moment où je l'avais vu rentrer main dans la main avec elle. Mais qu'est-ce qu'elle avait de plus que moi, cette satané fille ? Hormis des formes beaucoup plus généreuses que moi ?
Comment il pouvait être amoureux d'elle ?J'inspirais profondément. Je voyais au regard de ma pote, qu'elle espérait que je lui parle. Mais je n'étais pas prête du tout à me livrer.
J'aurais tant aimé qu'elle soit avec moi hier soir, mais madame était bien trop perdue à rouler des pelles à je ne sais qui encore !— Je vais prendre une douche, finissais-je par marmonner avant de contourner Alisha qui lâchait un soupir.
— Tu m'en veux ? N'est-ce pas ? Demanda-t-elle.
Je ne répondais pas, traçant ma route. Au fond de moi, je sais que je ne devais pas. Tout ça n'était pas de sa faute. Et je savais très bien comment se déroulaient les soirée à ses côtés. Mais j'aurais aimé que ce soir, elle ne soit pas bourré, au point de me laisser rentrer toute seule, en plein milieu de la nuit, sous les lumières de la capitale.
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〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈
General FictionElle était d'une douce nature, toujours prête à aider les autres. Rarement, il l'avait vu se concentrer uniquement sur elle-même ; mais c'est peut-être ce qui faisait son charme, après tout ? Ce qu'il aimait le plus chez cette créature presque irrée...