〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈

44- La lune

Je regagnais la voiture - qui était allumée, avant de me pencher vers Idriss. Il pointait du doigt ma meilleure pote, qui se tenait avec le peu de force qu'elle avait en elle, à la portière, penchée en avant.

— Je crois qu'elle a besoin de toi, lança-t-il d'un ton méprisant.

Je me détournais de lui, avant de rejoindre Alisha. Je m'arrêtais aussitôt, observant qu'elle se vidait de son corps.
Prise d'une impulsion et d'un fort agacement, je revenais sur mes pas ; me plantant de nouveau devant Idriss. Il écarquillait les yeux, surprit de me revoir. Et apparement, il ne semblait pas très ravi.

— Je te déteste, expliquais-je en le fixant droit dans les yeux.

Ce dernier haussait rapidement les épaules sans comprendre pourquoi. Il était assit derrière le volant, et désormais je possédais toute son attention. Heureusement parce que je ne comptais pas m'arrêter là et j'en avais gros sur le coeur à son sujet.

— Je te déteste de te comporter ainsi avec moi ! M'exclamais-je brusquement. Tu passes ton temps à me mépriser depuis l'événement ! Mais putain regarde toi ! Tu ne vas pas mieux que moi ! Sauf que je te rappel qu'on s'était dit pour toujours ! Et regarde où on est !

Il ne bougeait pas. Derrière lui, j'observais la silhouette de Ken se redresser le plus discrètement possible. Le pauvre, je venais de le réveiller. Mais ce n'est pas ce qui allait me faire arrêter de parler. Il se passait rapidement les mains sur son visage tandis que je m'efforçais de l'ignorer.

— C'est même toi qui a mit fin à notre histoire et bordel ! Depuis tu me fais vivre un réel enfer à m'ignorer comme ça !

— Je t'ai déjà chassé de ma vie, tu as tout faux, répliqua-t-il méchamment.

Apparement je venais de le piquer à vif.
N'importe quoi ! pensais-je.
J'éclatais frénétiquement de rire.

— Tous les gars en sont témoins, appuya-t-il en se passant la main dans les cheveux. Tu n'as qu'à retourner avec l'autre !

Je manquais de m'étrangler. Il venait une fois de plus d'insulter Simon. Je commençais à en avoir plus qu'assez de ses réflexions de gamins. Surtout que Simon n'était autre qu'un ami. Et je comprenais seulement à cet instant, à quel point il était jaloux de lui.

— Tu vois, je te déteste pour ça ! Râlais-je.

— Tu as merdé Idriss, intervint alors Ken en se massant doucement le front. Simon n'y est pour rien dans votre relation.

— D'ailleurs il est où cet imbécile ? Interrogea Idriss en détournant son regard du mien.

Je sentais les larmes me monter. Je me retournais, Simon n'était plus là. Je me rappelais soudainement de ce qu'il m'avait confessé juste avant que je ne me sépare de lui.
Peut-être jouait-il avec la lune ?

— Simon ? L'appelais-je légèrement inquiète.

Ken l'appelait aussi, tandis que Alisha crachait une dernière fois avant de s'allonger entièrement sur la banquette arrière. Elle n'avait aucun mal à trouver le sommeil malgré le fait qu'on soit tous affolés, et qu'on hurlait tous le prénom de Simon. C'était les bons côtés de l'alcool ça !

Je commençais à m'inquiéter lorsqu'on entendait un grognement. Je me retournais et en me figeant sur place. Cela provenait de la forêt juste à quelques mètres de la voiture où je discutais avec Idriss et Ken. Théo était un peu plus loin, au téléphone.
Je sentais deux mains s'enrouler autour de mon bassin, et bientôt, une silhouette me dominait. Idriss venait de passer devant moi, le regard inquiet. Il mettait de côté notre violente dispute au sujet de notre rupture, me faisant ainsi passer derrière lui.