26- L'amitié et le partage

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On passait la soirée ensemble, je m'endormais rapidement, étroitement serrée dans l'étau de ses bras. Je me sentais sereine et apaisé.

— ...et quand est-ce qu'elle pourra sortir ?

— Ce matin, vous devrez cependant signer une décharge. Puis-je vous posez une question ?

Deux voix me tiraient de mon sommeil paisible ; et lorsque j'ouvrais les yeux, j'observais Idriss se tenir debout, à quelques mètres d'une femme, en blouse blanche, infirmière sans aucun doute. Quand son regard croisait le mien, elle avait un léger sourire puis elle accourait à mon lit.

— Comment vous sentez-vous ? Interrogea-t-elle précipitamment.

— Ça va, avouais-je en me redressant lentement, encore un peu endormie.

— J'étais justement entrain de discuter avec le jeune homme, poursuivit-elle, vous pouvez sortir dès à présent ; mais vous devez cependant signer une décharge.

Je la remerciais gentiment en jetant un léger coup d'œil à Idriss, qui restait dans un coin de la pièce sans bouger.

— Puis-je vous demander quelque chose Mademoiselle Dumerveil ?

J'acquiesçais lentement, ignorant ce qu'elle tenait tant à me demander.

— Je sais que ce qui vous ai arrivé n'est pas un accident anodin, remarqua-t-elle, je suis moi aussi passé par là.

Elle me montrait ses bras, où l'on voyait encore quelques cicatrices dessinant des formes aléatoires sur sa peau claire.

— C'est pour ça que je n'ai fait aucune remarque, mais soyez prudente ; et j'espère que vous vous en sortirez Mademoiselle. Croyez en vos rêves, car il est toujours trop tôt pour abandonner.

— Merci, lançais-je timidement. C'était une erreur. Je n'aurai pas dû.

— Je sais, acquiesça-t-elle, c'est ce qu'on se dit tous après. Elle jeta alors un coup d'œil à Idriss. Ne la laissez pas couler.

— Je le sais, répliqua-t-il légèrement énervé par ce qu'elle venait de lui dire.

— Bon et bien au revoir, j'espère ne pas vous revoir ! Sourit-elle avant de quitter la chambre.

Je me forçais un sourire avant de me redresser. Sans lui accorder un mot, je passais sous la douche ; heureusement que Alisha était passé plus tôt ce matin car elle l'avait donné à Idriss, une tenue propre.
C'est fou comme le temps ne passait pas vite. J'avais l'impression que les heures étaient devenues des jours entiers. Je me sentais comme emprisonnée, dans une triste réalité que j'étais condamnée à revivre chaque jour. Il y a pleins de choses que je voudrais crier, hurler, dire, mais au lieu de ça je me murais dans le silence, comme je l'avais toujours fait.
Je laissais durant quelques minutes, l'eau chaude couler sur ma peau frigorifiée. Cependant, je faisais attention à ne pas mouiller mon pansement que je devrais changer tous les jours. Je soupirais avant de me vêtir, d'un jogging noir, de mes baskets blanches favorites puis de mon pull rouge avec des inscriptions dessus.
J'attachais mes cheveux après me les être lavés, en un chignon plutôt réussit. J'étais assez fière de moi.

— Tu es prête ? Demanda-t-il lorsque je quittais la salle d'eau.

Je lui faisais signe que oui, puis on quittait la chambre d'hôpital - et son odeur affreuse. On se rendait rapidement dans le hall du bâtiment, où je signais ma décharge. L'infirmière ne manquait pas de me rappeler comment désinfecter mon poignet ; puis, elle me donnait un numéro de téléphone que je devrais appeler en cas d'urgence.
Dehors, sur le parking, nous attendait une voiture. Je pensais que dedans il y aurait les garçons ou bien Alisha, mais je n'y trouvais personne. Idriss dû le voir à mon visage que j'étais légèrement déçue.

〉𝑭𝒆́𝒍𝒊𝒏𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍'𝒂𝒖𝒕𝒓𝒆 [𝑻𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒆́]〈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant