CHAPITRE 16

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Nalla était partie depuis des heures, et Avalone ne savait quoi penser de toute cette histoire. Elle ne l'avait d'ailleurs jamais fait. Elle s'était juste contenter de rester sous ses draps à pleurer comme une enfant, mais maintenant avec tout ce qu'elle savait, elle comprenait que vivre ici serait un paramètre qu'elle ne pourrait retirer de l'équation. Couchée et chaudement protéger sous les couvertures, elle laissa son esprit vagabonder sur sa situation.

D'abord, il y'a tout au plus une semaine elle avait appris que des êtres qui n'étaient censé exister que sur les plateaux d'Hollywood vivaient au sein des êtres humains qui se pensait être au-dessus de la chaine alimentaire, et elle, elle vivait avec l'un d'entre eux. Le vampirisme était bien quelque chose dont il avait parlé en cours de psychologie, mais c'était uniquement pour décrire des tueurs en série qui tuaient puis buvaient le sang de leurs victimes, ou encore des gens qui souffrent de zoophagie, pouvant conduire au besoin de boire le sang d'autres personnes, à la nécrophagie, nécrophilie, nécro sadisme, ou d'autres déviances du même acabit, tout ça se sont des cas de vampirisme clinique, des cas très rares. Il y'avait aussi plusieurs pontes de la psychanalyse tels que Jean Markale, ou Freud qui ont associé le vampirisme à la sexualité refoulé de l'enfant. Mais jamais au grand jamais aucun de ses cours n'a abordé du vampirisme comme une réelle personne avec des crocs et buvant du sang des autres enfin de vivre des siècles. Quel merdier.

Ensuite, elle connaissait quelqu'un, ou plus précisément un vampire qui était censé venir la chercher, mais qui ? elle avait toujours beau cherché elle ne voyait pas. Aux dire de Nalla ce vampire lui était proche, donc en un sens le destin que lui réservait Gabriel la ferait souffrir.

Et enfin, mais pas le moindre de ses soucis, elle ne partirait pas d'ici tant que son hôte ne le voudrait pas. Il l'entendait littéralement quand elle pensait, et il pouvait être en train de l'écouter dès à présent. Si seulement elle pouvait arrêter de penser comme il lui était facile de se taire. Mais le problème des personnes qui ne parlaient pas beaucoup, était le fait que toutes les discussions avaient lieu dans leurs têtes.

Il était évident qu'elle ne réussirait pas à lui échapper, et il ne fallait pas compter sur la force de ses bras, ou de la vivacité de son esprit, maintenant, l'unique question était : qu'adviendrait-il d'elle le temps que les deux frères finissent de se crêper le chignon pour une histoire à laquelle elle semblait à la fois étrangère, et connue ?

Fatiguée en majeur partie à cause de ses activités forestières de la veille, elle lutta contre le sommeil, mais échoua au bout de quelques minutes. Réveillé en sursaut en sortant d'un cauchemar dans lequel elle était poursuivi par un homme dont elle ne voyait pas le visage, Avalone ouvrit brusquement les yeux pour constater que la chambre était maintenant baignée dans l'obscurité de la nuit. Elle resta là couchée à respirer frénétiquement, avant de se mettre sur le dos quand sa peur retomba, puis de passer la main sur son visage comme pour s'assurer d'être vraiment réveillée. Au même moment son ventre gronda, et elle comprit qu'il était l'heure d'aller se nourrir. Craintive, elle quitta sa chambre, et suivie telle une petite souris le chemin qui la menait à l'immense salle à manger en espérant y trouver son bonheur.

Comme deux jours au paravent, elle se retrouva dans la vaste pièce faiblement éclairée, ses chaussettes rendaient ses pas encore plus silencieux et elle en était ravie. Ne pas le voir ou l'alerter était préférable, avec des pas feutré, elle marcha jusqu'à la chaise pour constater qu'il y'avait là une assiette richement fournie pour elle, en plus d'un verre contenant un liquide vert à moitié remplie. Elle le souleva, le renifla, et l'odeur qui s'en dégageait ne laissait rien présager de bon à avaler, même si elle se souvenait vaguement avoir bu cette mixture quand la fièvre la tenait quelques heures au paravent. Abruptement, elle redéposa le contenant sur la belle table en bois lustré, et s'assit.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant