CHAPITRE 68

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Les derniers jours du dernier mois de l'année étaient ceux qui s'affichait sur tous les calendriers du monde, le manteau de blanc pure de la poudreuse, le vêtement que revêtait la forêt qui dissimulait l'énorme bâtisse au style de château d'un siècle ancien, et plus de cinq mois avaient passés depuis cette nuit où Gabriel l'avait épousé et cela sans même la prévenir. Mais à quoi cela aurait servi ? Que ce soit au réveil ou pendant qu'elle se brossait les cheveux, ou encore au sortie de la salle de bain, elle aurait dit oui, à tout instant. Plus de cinq mois donc qu'elle était établie de façon officiel comme étant reine de la race aux côtés du mâle qui la dirigeait, mais aussi maîtresse du sang de sa lignée, cinq mois qu'elle avait une nouvelle vie, une nouvelle famille, et même en cette nuit froide, dans cette chambre dans laquelle brûlait le feu de la cheminée, elle n'arrivait pas à complètement accepter la situation à laquelle elle essayait de s'habituer. Mais s'il existait une chose à laquelle elle ne s'était pas habituer, et à laquelle elle ne s'habituerait jamais, c'était celle de ne plus avoir son mâle à ses côtés. Depuis quelques temps Gabriel disparaissait plus souvent que la normale, surtout les nuits, et les fois où elle pouvait le voir, quand elle s'approchait de lui, il s'arrangeait toujours pour partir, avec comme toujours une bonne raison. Et cette nuit ne dérogeait pas à la règle, il était porté manquant. Son téléphone en main, Avalone hésita comme chaque nuit à l'appeler pour se rassurer de là où il se trouvait, elle savait qu'il détestait ces moyens de communications, mais s'il avait été là, elle n'aurait pas eu besoin de l'appeler. Depuis les dessous de la lourde couverture où elle était assise, Avalone alluma l'appareil, et composa le numéro de Gabriel et avant même que la première sonnerie ne meurt il décrocha.

- Maahii... commença-t-il de sa voix rauque, mais elle l'interrompit.

- Tu comptes rentrer de sitôt ? Où tu préfères passer la nuit aux côtés de Darique, vu que tu es encore et toujours avec lui ?

Gabriel soupira serrant l'appareil un peu trop fort avant de s'empêcher de le briser comme les dix autres. Si seulement elle savait à quel point il voulait être avec elle, dormir auprès d'elle, mais ces temps-ci les choses étaient devenues plus compliquées.

- Je suis en train de le battre au Monopoly, je finis cette partie et je rentre. Menti-t-il.

- Gabriel tu ne sais pas jouer au Monopoly.

Et c'était vrai.

- Je l'ai appris ce soir...

- Au lieu d'être avec moi.

- Maahii...

- Gabriel, je ne veux pas jouer les épouses acariâtres, mais...

- Tu n'es pas une épouse acariâtre Maahii, et même si tu l'étais je ne t'en aimerais qu'encore plus. La flatta Gabriel en utilisant le timbre de voix auquel il savait qu'elle ne résistait pas, et comme il s'y attendait, cela marcha. Il pouvait la sentir rougir, et même sentir son petit sourire.

- Tu ne t'en tirera pas toujours aussi bien Blackburn. Si tu me cherches je suis sous les draps à t'attendre. Lui dit-elle avait de raccrocher, le laissant en tête des images aussi folles les unes que les autres.

- Le Monopoly ? S'amusa Darique.

- C'est tout ce qui m'est venu en tête. Répondit le mâle en se retournant pour voir son beau-frère.

- Quand vas-tu lui dire que tu l'évites seulement pour ne pas avoir à la mettre enceinte ?

- Jamais. Quand le moment passera, tout redeviendra à la normale. Je dois juste tenir quelque jour, le temps que ce mois-ci passe, et tout ira bien. Expliqua Gabriel, en comprenant par le regard que lui lançait son vieille amie que ça ne serait pas si simple.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant