CHAPITRE 24

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Au bout de la première bouteille de vin, Avalone crut qu'elle était aussi légère que l'air. Faut croire qu'avoir des problèmes facilitait la descente de l'alcool dans l'organisme. Elle riait pour tout et pour rien, gigotait dans tous les sens, et debout, près de la table basse, elle bougeait gauchement au rythme de la douce musique qui s'échappait du téléphone posé non loin, de sa partenaire de beuverie. Elle oubliait tout et sa langue se déliait comme jamais.

- Tu sais, tu es la première à organiser une fête à laquelle je suis invitée. Dit-elle tristement, dorénavant assise en tailleur à même le sol sur un grand et doux tapis en peau d'ours.

- Personne ne t'a jamais invité ? la questionna Nalla incrédule.

- Per...sonne ! Appuya-t-elle d'une voix pâteuse en agitant la tête pour confirmer ses dires. Une fois j'ai cru le contraire mais c'était un piège de Lyndsay pour juste se moquer de moi, je m'y suis ridiculisé, la pouffiasse ! c'était pathétique ! raconta Avalone les yeux humide en se servant un verre de la deuxième bouteille de vin déjà entamée, qu'elle but malhabilement d'une traite avant de se mettre à tousser. Personne ne m'a jamais vraiment apprécié, et cela depuis toute petite. Je suis la folle peu importe l'histoire dans laquelle j'évolue, que ce soit pendant mon enfance ou ma scolarité, et cela jusqu'à l'université, au point que je ne pouvais me faire petit copain. Dès que j'arrivais quelque part, les premiers jours tout allait bien, mais après, mon dossier médical fuitait comme par magie, et je devenais la marginale à des kilomètres à la ronde. La folle Avalone, ou Avalone la folle ! la timbrée, celle à la case en moins, la débile, l'étrange fille, bref, j'avais l'embarras du choix. Confessa-t-elle d'une voix nouée en se servant encore.

Un silence gênant s'installa entre elles.

- Je suis désolée. Se décida à dire Nalla le regard baissé sur Avalone dont les yeux eux, fixait le vide.

- Pourquoi ? Ce n'est pas de ta faute tu sais. Toi tu es très gentille, je peux même dire que tu es ce qui se rapproche le plus d'une amie, et cela même quand je sais ce que tu es. Et tous ces autres, ce qui m'ont fait pleurer, et bien on peut considérer que j'ai obtenu ma vengeance, vu que ton frè...re Gabriel, les a tous massacré jusqu'au dernier. Alors, santé ! Conclut Avalone avec le rire de l'ivrogne en portant un autre verre à ses lèvres pulpeuses.

Nalla la regarda tristement, avant de se lever pour venir s'asseoir sur le sol avec elle pour la prendre par les épaules. Avalone se laissa faire, nullement inquiétée, et la tête sur l'épaule de l'immortelle, elle se laissa aller sans pleurer réellement. C'était la première fois qu'elle ressentait cette affection que seule pouvait prodiguer une amie, et dire qu'il fallait qu'elle ressente ça avec un être qui n'était pas de la même espèce qu'elle. Elle redressa ensuite la tête pour fixer les pupilles de Nalla qui avait rougit du fait de la boisson dont elle se gorgeait depuis des heures.

- Mais dit moi, à toi ça ne te dérange pas ma présence ?

Nalla la fixa une milliseconde avant de comprendre ou la belle brune à la beauté sauvage voulait en venir.

- Non, pas vraiment. Depuis quelques temps quand je viens te voir je ne respire plus, en plus même si je le faisais, la chose que je sentirais en premier, ce serait l'odeur de Gabriel, et crois-moi, aucun vampire ne voudrait au grand jamais poser ses crocs sur une chose portant l'odeur de Gabriel Blackburn.

Avalone sourit, avant de prendre son verre.

- Ce soir c'est ma soirée, alors on ne va pas laisser le passé parasité tout ceci, que ce soit Gabriel, mon passé, ou encore mon avenir incertain, on oublie tout ! Ce soir je vais faire toutes ces choses que l'on fait aux fêtes de fraternités auxquelles je n'ai jamais été invité, et nous allons commencer par la biere-pong, ou dans notre cas, le vin-pong.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant