Gabriel n'avait plus remis pied dans la chambre depuis ce qu'il rechignait à qualifier d'un adorable incident, il avait pesé le pour et le contre de toute cette histoire, et la seule chose qui ne changeait pas, et cela peu importe les suppositions, était qu'il avait envie d'elle, chose qui était une première pour lui depuis des siècles, ou même depuis plus loin dans le temps. Il voulait plus que tout s'enfouir en elle, aussi il n'avait eu cesse de se dire qu'il pouvait la prendre sans la tuer, il pourrait essayer, y mettre toute la douceur qu'il avait en stock, mais le souvenir de ses partenaires sexuels lui revenait en mémoire, les rares qui s'en sortait le devaient seulement au fait qu'il n'avait pas envie d'elle, mais Avalone, c'était une toute autre histoire, avec elle il avait compris qu'il ne pourrait pas se retenir, il ne pourrait pas, que dire, il ne voudrait pas.
De l'humaine il passa à sa femelle morte, il pensa au fait qu'il allait la trahir, mais bien vite, il avait également compris que cette raison ne pesait pas vraiment sur la balance. Chaque seconde qui passait, ne lui donnait qu'une seule envie, remonter vers elle, faire taire ses larmes qui avaient couler une bonne partie de la nuit, mais il n'avait pu, ce n'était pas son rôle. Cette excuse il s'y était accrocher, en restant toutefois derrière la porte de la chambre jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'elle s'était endormie. Puis le reste de la nuit, il l'avait passé enfermé dans la pièce qui lui servait de bureau, à traiter et préparer la réunion qui allait avoir lieu sous peu avec les cinq grandes familles de sa race. Il devait préparer l'après lui. Si seulement son conseillé pouvait se présenter et faire son travail.
Depuis l'un des étages de la maison donc, il écouta la nuit passer, puis le jour vint. Le moment de la journée qu'il n'aimait pas. Il sentait toujours ses forces le quitter partiellement, mais c'était toujours là, le bon moment pour discuter avec lui. C'était durant ces heures qu'il était plus calme, enfin, quand l'humaine était à ses côté également, mais ça, c'était une toute autre histoire.
Aux premières lueurs de l'aube, il entendit six voitures approcher, et reconnut parmi l'une d'elle, le moteur de l'automobile de sa sœur, avant d'entendre les pas presque sourds que faisait les cinq aristocrates vers l'endroit où il était, tandis que les quinze gardes qu'ils entendaient restaient à quelques pas derrière eux. En pensant à tous ces adorateurs de sang frais dans la maison, Gabriel se mit à penser encore contre sa volonté à l'humaine. C'était très peu probable, voir même impossible, mais si jamais l'un d'entre eux l'un faisait du mal à cause du parfum exotique de son sang ?
C'était simple, tu les tuerais tous. Répondit la petite voix de l'animal.
Il fit fi de la colère, et de l'inquiétude en se convainquant qu'elle était dans une autre aile du manoir, en plus, aucun être ne songerait jamais à faire du mal à cette humaine sous son toit. Pour faire passer le peu de nervosité qui restait, il se leva de derrière son immense et lourd bureau aux belles sculptures faites main, et en bois de chêne, en regardant les cinq chaises qui lui faisaient face et qui recevraient sous peu les cinq grands dignitaires de la race. Les mains dans le dos, il revêtit sans trop grande peine sa prestance et tel le mâle dominant qu'il était, le roi laissa la force qui émanait de lui emplir entièrement la pièce, puis tout juste après, on toqua à sa porte.
En silence, la grande porte en chêne s'ouvrit sous son ordre, laissant d'abord passer sa sœur, représentante de sa famille à lui, puis derrière elle, les quatre mâles. Chacun avait revêtu les couleurs de leurs clans. Sa sœur avait ses yeux d'un jaune étincelant, couleur que seule pouvaient porter ceux de leur clan sauf lui bien sûr qui les avaient toujours eus rouge.
- Votre Altesse. Salua respectueusement Nalla le regard baissé, en prenant la main gauche de Gabriel pour embrasser sa chevalière en platine montée d'un énorme solitaire rouge.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
VampirVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...