CHAPITRE 55

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Dans un silence dénué d'une quelconque tension gênante, mais emplie de tendresse infinie, elle termina son repas en sentant sur elle le regard persistant de Gabriel. Tout au long du repas, elle s'efforça à rejeter au coin de sa tête la voix qui était toujours synonyme de problèmes, et lorsqu'elle déposa son couvert en terminant son dessert, il se leva, et avant même qu'elle ne puisse protester, Gabriel avait déjà tout débarrasser.

- Tu aurais pu au moins me laisser faire ça. Le gronda-t-elle en se levant pour prendre la main qu'il lui tendait.

Il ne lui répondit pas, à la place il l'amena jusque sur le sofa, s'y installa, et sans qu'il n'ait eu besoin de le dire, elle s'assit sur ses jambes, et se laissa aller contre lui, pendant que son ange lui faisait un cocon de ses bras. Le temps passa sans qu'il ne parle, aussi écouta-t-elle son cœur qui battait d'un rythme beaucoup plus lent que la normale. Gabriel avait toujours eu des battements plus rapides, elle avait même au début crut que ce n'était pas normal, mais il lui avait expliquer que leurs cœurs battaient plus vite que ce que l'humain jugeait normal. Ce qui était normal pour lui, donnerait une crise cardiaque fulgurante à un humain. « Ils sont si faibles » avait-il ajouté avec un franc dégout, avant de la regarder elle, avec passion, comme si sur les milliards d'humains, elle était la seule à qui ces mots n'étaient pas adressé. Alors si son cœur avait pris un rythme si bas, c'était qu'il y'avait un problème. Etait-il malade ?

Son mauvais pressentiment était-il donc justifié ?

- Gabriel ?

- Hum ?

- Qu'est-ce qu'on fait ici ? demanda-t-elle finalement en laissant la voix dans sa tête parler. N'obtenant pas de réponse, elle releva la tête pour le voir, et au lieu de lui répondre, il lui caressa délicatement la joue, et son corps s'électrisa au point qu'elle en oublia ses suspicions, préférant à la place regarder les lèvres de Gabriel, et ce fut tout naturellement qu'elle rapprocha son visage jusqu'à frôler la bouche du mâle. Instinctivement, elle se pourlécha, butina chastement les lèvres de l'immortel, puis elle posa un chapelet de petit baisés sur sa mâchoire, le caressant de ses lèvres jusqu'en dessous de son oreille, sur sa gorge, en étant ravi d'entendre à chaque fois la respiration rapide de l'immortel. Elle se redressa pour le plus grand déplaisir de ce dernier, et le fixa en posant sa paume contre sa joue. Et contre lui, Gabriel inclina la tête pour profiter de son toucher en fermant les yeux.

- Tes yeux, l'entendit-il lui parler. Je veux voir leur vrai couleur. Lui dit Avalone d'une voix douce, aussi, lorsque Gabriel les rouvrit, la jeune femme fit à nouveau face à ce rouge effrayant.

- Ils sont si intenses...murmura-t-elle fasciné, en caressant du pouce sa paupière inférieure, avant de déposer des baiser tendre sur chacun de ses yeux.

Gabriel gronda, et ramena cette bouche pulpeuse à ses lèvres pour un baisé fougueux. Il l'embrassait comme s'il ne voulait pas partir, comme si c'était la dernière chose qu'il faisait, et lorsqu'Avalone ronronna en s'agrippant à lui, il dû faire appel à toute sa force pour ne pas l'amener dans la chambre afin de la posséder cette nuit, et toutes les nuits à venir. Fronts contre front, souffle contre souffle, ils s'observèrent.

- Je t'ai promis une explication, et je vais te la donner. Nalla t'a dit que j'étais affamé, parce que c'est le cas. Commença Gabriel d'une voix sérieuse. Avalone dégluti, et se redressa.

- Mais tu te nourris chaque jour.

- Ça ne compte pas vraiment, juste une feinte. Lui dit-il, en voyant qu'elle ne comprenait pas. Il chercha alors une manière de l'expliquer. - Vous les humains vous pouvez manger de tout, mais il y'a certains repas qui vous ravissent plus que d'autres, et ces préférences varient d'une personne à l'autre. Chez nous c'est aussi pareil, certains sangs répondent plus à nos besoins que d'autres, et lorsque nous tombons sur ce sang particulier qui nous ait propre, on ne peut se nourrir ailleurs, et cela qu'on le veuille ou pas. Bien entendu on peut essayer de combattre cette dépendance, en nous nourrissant d'un autre sang, mais notre métabolisme n'y trouvera rien de puissant, et un immortel faible, n'est rien de plus qu'un rébus. Aussi, lorsque nous trouvons ce sang, nous faisons de son détenteur un Khulix, afin de ne jamais quitter cet état de toute puissance.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant