La porte ouverte en grand sur elle, le sourire faux qu'elle arborait retomba tel un soufflet, les yeux écarquillés, et les trais crispés, Avalone regarda son visiteur la gore nouée.
- Ki...Killian ? Mais...que...que faites-vous ici ? Bafouilla-t-elle en regardant les magnifiques traits ciselés de son visage entouré de petites boucles blondes.
- Bonsoir Avalone. Commença doucement Killian comme pour ne pas l'effrayer, mais en voyant le teint blafard de la jeune femme qui lui faisait face il comprit qu'il avait tout faux. – Je suis venu pour m'excuser.
- Pourquoi ?
- Pour ce qui s'est passé hier, je n'aurais pas dû vous saisir de la sorte, et encore moins me comporter en harceleur, même si en un sens c'est ce que je suis en train de faire à cet instant. Plaisanta-t-il, sans pour autant réussir à dérider les traits constipés d'Avalone, qui agrippait vivement la porte. – Je peux entrer ?
- Comment m'avez-vous retrouvée ? Murmura-t-elle en faisant un pas en avant rabattant ainsi la porte, afin de lui faire comprendre qu'il ne rentrerait pas.
- Ne le prenez pas mal, mais quand vous êtes parti hier, je vous aie suivit, ce n'est pas en mon honneur, mais je pouvais m'en empêcher. J'ai vu que vous entriez dans cet immeuble qui, soit dit en passant, est celui dans lequel j'habite. Et connaissant votre nom, il ne m'a pas été difficile d'obtenir votre étage et votre numéro d'appartement.
Avalone blêmit une fois encore en le fixant. Il y'avait là trop de coïncidences. Qu'ils se rencontrent dans deux villes différentes, ça passe, mais qu'il vienne sur son lieu de travail, qu'il soit là comme par hasard au bon moment pour la sauver, et pour finir qu'ils soient des voisins, ça c'était trop gros à avaler, même pour la folle qu'elle était sans doute.
- Qui êtes-vous Killian ? demanda Avalone avant même que son filtre ne puisse arrêter sa question mentale.
Ce dernier la regarda intensément, ce qui la fit reculer en rabattant encore plus la porte. Un léger sourire condescendant voltigea sur ses lèvres, et Killian continua à la fixer comme s'il allait lui dire le secret de l'univers. Pendant un temps minime, Avalone eut l'impression que son masque tombait, et elle vit une certaine part de lui qui lui fit froid dans le dos, frayeur qui dissipa entièrement le peu d'attirance qu'elle ressentait il y'a encore quelques heures.
- Je ne vous comprend pas. Eluda-t-il dangereusement à la place en reprenant une certaine contenance.
- Je...je crois que vous feriez mieux de vous en aller Killian. Dit-elle craintivement en regardant par-dessus l'épaule de Killian son voisin de l'autre côté du couloir qui entrait dans son appartement sans s'intéresser à eux.
Killian la regarda sans répondre, et quand elle vit une lueur animale passer dans son regard, Avalone cru qu'il allait lui faire du mal, son cœur se mit à tambouriner, et sans attendre pour voir si sa prémonition deviendrait vrai, elle referma vivement la porte, avant que le pied de Killian ne l'en empêche, et les yeux fermés, elle se laissa choir contre le bois, et glissa jusqu'à s'accroupir devant l'entrée, le cœur battant.
En silence, et la respiration sifflante, elle écouta s'il s'en allait, et c'est dans ce genre de moment que son besoin de lui devenait plus fort, et qu'elle ne pouvait s'empêcher de l'appeler. Le teint livide, Avalone étouffa difficilement un sanglot, lorsqu'au même moment un petit coup fut tapé sur la porte. La jeune femme poussa un petit cri en sursautant. Les yeux fermés, une larme de peur glissa sur sa belle joue quand elle entendit un autre coup avant que la sonnette ne se fasse entendre dans tout son appartement.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
VampirosVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...