Préférant écouter son instinct, Avalone ne recontacta pas Killian, elle avait repris une vie presque normale, elle s'était enfermée dans une nouvelle routine qui la permettait de penser à tout sauf à lui, même si la nuit, sa tâche devenait compliquée. Mais une fois debout à quatre heures du matin après son cauchemar du jour, ou plutôt de la nuit, elle allait prendre une douche, se vêtait, et cela sans même se rendre compte que c'était toujours de la même manière, un pantalon, et une chemise à manche long. Ne pouvant se faire un chignon digne de ce nom elle-même à cause de la longueur et la densité de sa tignasse, elle se contentait de les laisser au vent, tout en notant qu'ils avaient encore poussés.
Accroupis dans l'une des allées du kiosque à journaux où elle travaillait depuis bientôt deux semaines, Avalone entendit des pas se diriger vers elle, avant de voir Mike s'arrêter au-dessus d'elle.
- Besoin d'aide ? Demanda ce dernier avec un sourire charmeur.
- Non, j'ai finis. Murmura comme à son habitude Avalone en rangeant la dernière pile de journaux à scandale sur le présentoir avant de se lever.
Elle contourna Mike, et alla se mettre à sa place derrière le comptoir, nullement surprise de voir le petit fils de son patron la suivre de très près. Ce n'était pas la première fois qu'il se montrait aussi insistant avec elle. La jeune femme lui avait bien fait comprendre de la plus subtile des manières qu'elle n'entretiendrait pas de relation avec lui, puis elle avait utilisé des méthodes plus claires, mais ce dernier insistait toujours autant, voire même plus.
Elle qui n'avait jamais eu à dire non à un garçon de sa vie, vu qu'il n'en venait jamais, aujourd'hui, elle avait l'impression d'être la dernière femme sur terre. Tous clients du sexe opposé qui entrait se sentait comme obligé de lui faire du rentre dedans. Comme s'ils s'étaient tous passer le mot. Du temps où elle aurait été ravie de donner sa chance à au moins l'un d'eux, autrement dit Killian au pire des cas, un autre inconnu, il n'y avait eu personne, et maintenant qu'elle avait l'impression de ne plus vouloir voir un seul homme même en peinture, c'était ce moment-là qu'ils avaient tous choisies pour lui faire la cour.
- Tu sais que je t'ai attendu hier devant le ciné. Commença Mike sur un ton faussement irrité.
- Je t'avais dit que je ne viendrais pas Mike. Souffla Avalone en encaissant un client, qui pour ne pas faire exception la fixait comme si elle était une extraterrestre.
- Je sais, mais je me suis dit que peut-être tu aurais changé d'avis, et que tu aurais voulu partager une soirée avec moi, un petit ciné, puis un petit diné, et qui sait, une grandiose fin de nuit, qui pourrait se solder par un petit déjeuné au lit.
Avalone leva les yeux au ciel.
- Ça n'arrivera jamais Mike. Répondit-elle dans un soupire exaspéré, mais il n'entendit pas sa réponse. Et c'était dans des moments pareils qu'elle se souvenait qu'avec les Blackburn elle n'avait plus ce problème de son. Avec Nalla elle n'avait pas besoin de répéter ses phrases peu importait la distance, et avec Gabriel...avec Gabriel..., et comme d'habitude, ses pensées s'arrêtaient là, elle ne voulait pas aller plus loin, elle ne devait pas aller plus loin, car au-delà de ce prénom se cachait de nombreuses zones d'ombres.
- Avalone ?
- Oui, qu'est-ce que tu disais ?
- Pardon ? S'enquit Mike en n'ayant une nouvelle fois, pas entendu.
- Non rien. Quand pars-tu au juste pour ton tour du monde ? l'interrogea Avalone de sa petite bouche aux lèvres pulpeuses colorées d'un rouge au naturel scandaleux, tandis que ce dernier tendait l'oreille pour mieux entendre sa voix d'ange.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
VampireVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...