CHAPITRE 39

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Enfermée dans le coffre de la voiture, Avalone sentit les roues glisser sur le gravions, puis, sur une terre plus plane, et silencieuse, elle comprit alors qu'ils avaient pris l'un des sentiers qu'elle-même avait pris la fois où elle avait voulu s'évader. Elle venait de se faire kidnapper, mais elle ne tremblait pas de peur, elle ne se demandait pas ce qui l'attendait, elle ne se posait pas des questions toutes plus folles les unes des autres, elle n'était pas hystérique, elle ne s'évertuait pas à chercher une solution pour s'enfuir, rien de tout cela. Dans l'obscurité presque rassurante du coffre de la voiture, les yeux grands ouverts, elle était couchée sur le flanc, les mains jointes pour soutenir sa tête et ses jambes ramenés contre elle, et dans cette position fœtale, Avalone attendit, et ce qu'elle semblait attendre ne dura pas à arriver.

Les trois véhicules se suivaient pare-chocs contre pare-chocs, les phares puissants de la première éclairant complètement le sentier emprunter par les autres. Roulant aussi vite que cela leur était permis sur une terre battue, afin d'amener à bon port la femelle ainsi que Khil, tous sentir toutefois à un moment que l'atmosphère avait changé. Le ciel paraissait plus sombre, la forêt qui s'étendait de part et d'autre de la route plus froide. Dans l'air il y'avait du danger, qui excitait leurs sens de prédateur, aussi, tous avaient instinctivement posé une main sur les armes qu'ils portaient à la ceinture. En voyant une étrange brume quitter de part et d'autre de la forêt, pour envahir doucement la route, Khil regretta pendant une fraction de seconde, de n'avoir pas laisser la femelle tranquille, la faible voix dans sa tête, celle de la sécurité lui murmurait de s'arrêter, afin de faire descendre l'humaine, la jeter dans la forêt, afin de calmer le monstre qui semblait soudainement l'habiter, mais il refusa. Il l'avait prise, alors elle l'appartenait. Le prédateur en lui était ravie de l'adrénaline qui envahissait ses veines, et l'animal qu'il était voulait se battre pour ce qu'il avait dérober à son roi, aussi, il demanda à ses mâles de continuer.

Courant à vive allure comme si sa vie était menacée, Gabriel ne voyait rien, si ce n'était les lumières au loin. Il savait que la femelle était dans l'une des voitures. On lui avait volé ce qui l'appartenait, la colère l'aveuglait, la peur de perdre l'humaine était son moteur, et le besoin de défendre son bien le dirigeait, tous ses sens enfermer dans cette partie de chasse, il continua sa course, en volant presque sur le sol tant ses talons ne s'y enfonçaient pas. Il traversait la forêt en y voyant aussi clair que s'il avait fait jour, évitant les branches, et tout ce qui pouvait le retenir. A moins d'une cinquantaine de mètres des voitures, il s'arrêta, les griffes acérées sorties, et les immenses canines recourbées comme ceux d'un félin, dénudées afin de déchiqueter ses proies, Gabriel ouvrit grandement la bouche et puisant au fond de tout son être, le vampire Alpha poussa un puissant feulement qui se répercuta dans les moindres recoins de la forêt sur au moins dix kilomètres à la ronde. Parquée dans son coffre, Avalone entendit le feulement du mâle, aussitôt, tous son corps sembla s'éveiller. Dans ce cri, la première chose qui l'interpella ne fut pas sa puissance ou la froide colère qui en suintait, mais plutôt l'inquiétude qui la gouvernait. Il était inquiet pour elle, et il l'avait appelé à sa manière. Le cœur battant de joie, et les larmes aux yeux, elle se redressa partiellement dans le sombre petit espace, en comprenant que c'est elle qu'il cherchait. Les lèvres entrouvertes, elle voulut répondre à son cri d'appel à la fois remplie de colère et de peur, mais une manœuvre de la voiture dans laquelle elle était la fit retomber lourdement sur elle.

Dans les arbres d'une forêt jadis tranquille où tout était, il y'a encore une minute endormi ou en ralenti, les oiseaux s'envolèrent en battant lourdement leurs ailes tout en poussant des cris, afin de clamer leur soumission au maître de la nuit. L'onde de choc du feulement de Gabriel voyagea, visible sur le sol grâce aux feuilles mortes qu'elle soulevait sur son passage, elle atteignit ensuite les voitures, et les vampires ainsi averti qu'il venait, sentirent partout en eux le besoin de fuir le plus loin possible, mais ce n'était pas possible. La colère qui émanait de Gabriel devint un vent d'un froid à glacer le sang. Les branches des arbres tanguaient, en se pliant de gauche à droite comme pour le supplier de se calmer, mais il ne le pouvait, aussi, avec un calme à faire peur, il sortit de l'obscurité de la forêt, et se présenta.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant