CHAPITRE 90

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Combien de fois Avalone avait-elle rêvé de pouvoir faire ce qui allait suivre ? Trop de fois pour être compté. Même sans la connaitre, et en la croyant morte comme tous l'avait cru à un moment donné, elle l'avait tout de même détesté, et depuis qu'elle la savait vivante, cette animosité ne faisait que gagner en force. Et quoi de mieux qu'une bonne dispute à l'ancienne pour apaiser les conflits ?

- Va rejoindre ton frère. Murmura-t-elle alors, et Alarique descendit sans se faire prier.

Tout en gardant l'intruse à l'œil, l'hériter aux cheveux de jais lui tombant sur les épaules, élégamment vêtu d'un costume trois pièces noir fait sur mesure, dont la veste avait été retirée plus tôt lors de son repas, se dirigea vers son ainé vêtu comme lui. Elisabeth abaissa à nouveau les yeux sur le petit qui avait tous les traits de son père, et qui lui rappelait donc l'amère vérité : ce n'était pas elle qui l'avait porté en son sein. Indignée par ce constat, elle souleva le talon d'à peine un centimètre au-dessus du sol afin de déverser sa colère sur l'héritier, que très vite Avalone grognant sourdement en signe d'avertissement.

- Ou crois-tu aller ? Et pire encore, que crois-tu être en mesure de faire à cet instant et surtout face à moi ? L'interpella-t-elle. Elisabeth s'immobilisa pour la fixer afin de ne pas se faire surprendre par un coup, mais Avalone avait tourné son attention vers ses petits. – Mes petits anges, la conversation qui va suivre n'est pas pour vous. Leur dit-elle avec une voix regorgeant de l'assurance parfaite d'un amour maternel si grand, qu'on aurait pu croire qu'il n'y avait là aucun danger.

Et dès lors que sa demande fut faite, les petits acquiescèrent, et de leurs petites paumes, ils bouchèrent leurs oreilles. Ce n'était pas la première fois qu'on leur demandait de faire cela. A de nombreuses reprises, leurs parents avaient des discussions pour les grands, et eux n'étaient pas censés écouter. Quand elle fut certaine que ce qui suivrait ne tombait pas dans les oreilles innocentes de ses petits, Avalone reprit sur un ton qui ne faisait apparition que quand il était question d'Elisabeth.

- Lorsque j'ai ressenti dans mes veines l'interaction entre ton sang et le mien, j'ai compris que tu n'étais plus loin, et pendant ces cinq minutes qui nous séparaient encore, je me suis d'abord prise à me demander ce que je ferais de toi une fois que tu seras là. Et la réponse qui s'est ensuite imposer à moi, fut que je devais te tuer. Puis, je me suis demandé, pourquoi pareilles pulsions meurtrières à ton encontre ? Car après tout, tu ne m'avais rien fait qui mériterait une telle sentence, mise à part bien sûr la tentative d'assassinat que tu viens de confesser, mais bon, passons. Tu ne savais pas, ne pas appartenir à Gabriel, tu ne savais pas non plus que rester sur son chemin m'empêchait de venir au monde, et pour finir, tu n'aurais pas réussi à échapper à Gabriel même si tu le voulais, car le sang dans tes veines, il le voulait. Alors, était-ce par jalousie que je voulais te faire la peau ? Et face à cette seconde question, je vis que non, ça ne l'était pas. La jalousie nait d'un certain sentiment d'insécurité, sentiment que j'ai d'ailleurs beaucoup côtoyé avant de rencontrer Gabriel, mais dans notre cas à toutes les deux, ce n'était pas entièrement cela. Elle fit une pause comme si elle réfléchissait, puis elle reprit la discussion où nul n'avait le droit de réponse. - Vois-tu, je suis consciente qu'au grand jamais, mon mâle, ne touchera une autre, jamais il n'embrassera aucune autre, jamais il ne voudra posséder une autre à ma place, jamais il ne regardera une autre femelle avec cette faim, mais aussi cette dévotion, ce respect, et cet amour inconditionnel qui fait ralentir durant un court instant les battements de son cœur à chaque fois qu'il me voit, ou quand je lui effleure la joue. Et mieux encore, il préfèrerait mourir cent fois, plutôt que de mal se conduire envers moi. Et sais-tu pourquoi ? Parce que comme il le dit : je l'ai annexé comme le ferait une guerrière avec un putain de territoire ! Il n'y a donc aucune comparaison entre toi et moi. Je suis mille fois mieux à ses yeux que toi tu ne le seras jamais, et donc aucune chance que je sois jalouse, car il ne veut rien avoir de toi.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant