CHAPITRE 69

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Tout était fait pour qu'il ne puisse trouver une manière d'éviter cet instant, et ça même si lui désir le contraire. N'est-ce pas qu'il désirait le contraire, se demanda-t-il. Il savait par ouïe dire que vivre cet instant qui n'arrivait qu'une fois chaque vingt-cinq ans n'avait sa comparaison nulle part ailleurs, c'était intense, délicieux. Et au fond de lui il aurait aimé voir sa femelle dans cet état, voir comment elle deviendrait, quel gout elle aurait, aussi, peut-être que...

Non !

- Elle me quitte. Parla doucement Darique en interrompant le cours de ses pensées.

Gabriel se retourna pour le voir avant de comprendre ce qu'il lui disait.

- Nalla, à l'approche de son mois comportant les jours fertiles, tu veux savoir comment je fais pour ne pas la mettre enceinte ? C'est simple, elle me quitte, elle s'en va quand j'ai le dos tourné, sans me le faire savoir, je ne sais pas où elle est, ni quand elle reviendra. Et ces trois jours sont à chaque fois les plus difficile de toute mon existence. Chaque vingt-cinq ans je souffre le martyre comme un damné, je la cherche partout, vingt-quatre heure sur vingt-quatre, nuits et jours, en sachant pertinemment que je ne la trouverais pas parce que c'est ce qu'elle veut, mais je continue, je ne me nourris plus, je ne vis plus, errant comme un esprit torturé, je ne sais plus rien, si ce n'est que quelque part sur cette foutue planète se trouve ma femelle, toute seule, en pleine période fertile, ce qui la rend particulièrement vulnérable, et moi particulièrement agressif et possessif. C'est pourquoi je te dis que tu ne peux pas la fuir, mais si elle, elle te quitte...

- Jamais ! feula dangereusement Gabriel les pupilles iridescents, et rendant l'atmosphère glacé. Jamais elle ne me quittera, jamais !

- Je sais. Murmura Darique d'une voix douloureuse. Alors tu as intérêt à trouver une solution, si tu ne veux pas qu'elle t'en impose une que tu n'aimeras pas. Conclut le mâle, en entendant dans le couloir les pas de sa femelle, et dès que la porte du bureau s'ouvrit pour laisser passer Nalla, il se leva en la voyant, souriant comme si elle était le plus grand des trésors avant d'aller la prendre dans ses bras.

- Davida, la salua-t-il avec tendresse en frottant son nez contre la gorge de Nalla qui lui sourit timidement, pendant que dans l'air se faisait sentir la fragrance de mâle de Darique qui marquait sa femelle.

Il se parlèrent à voix basse, se faisant la cour, roucoulant, en oubliant complètement Gabriel qui les regardait, et la seule chose à laquelle il pensait, c'était qu'il devait être aux côtés de sa femelle, à la cajoler, à l'appeler du petit nom qu'il lui avait donné, à la chérir comme Darique le faisait avec la sienne, au lieu de la fuir.

Le couple finit par se rappeler de la présence de Gabriel, et ils se retournèrent de concert pour le regarder.

- Depuis quand tu sais jouer au Monopoly ? Demanda Nalla faussement intéressée.

- Je vois que tu es passé voir ma femelle.

- Comme toi tu passes tout ton temps avec mon mâle, je dois bien m'occuper.

- Et comment elle va ?

- Elle se doute que tu la fuis, mais elle ne sait pas pourquoi. Gabriel, tu devrais vraiment l'en parler pour que vous trouviez une solution. La conception n'est pas une case obligatoire, mais tu ne sauras quoi faire que lorsque vous aurez tous les deux aborder des moyens qui se présente à vous.

Les moyens ? Il n'y en a pas justement. Car il est hors de question qu'elle s'en aille !

- Et si elle le veut ? demanda-t-il alors à voix basse. - Si elle veut avoir ce petit ?

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant