CHAPITRE 61

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Doucement, les yeux qu'Avalone gardaient fermés par contrainte s'ouvrirent. Elle fit face à la pénombre uniquement en partie dissipée par la lumière des bougies. Vaguement perdue, elle se redressa du lit, embrassa la pièce des yeux sans voir le seul être que réclamait son âme, puis elle baissa le regard sur le sol pour le trouver allongé sur le ventre, inconscient. Son cœur rata une marche. Immédiatement, elle quitta la couchette en manquant de tomber, et très vite, elle se retrouva aux côtés de Gabriel. L'avait-elle tué avec son sang ? Si jamais c'était ce qui était arrivé, jamais elle ne se le pardonnerait, jamais elle ne le supporterait. Elle tenta de le retourner, mais elle ne le put, il était trop lourd. Les larmes aux yeux, la gorge serrée, elle posa une main tremblante sur la grande épaule du mâle.

- Gabriel...fit-elle de sa voix naturellement aussi basse qu'un doux murmure, mais il ne bougea pas. – Mon amour s'il te plaît, répond moi. Et ce fut encore et toujours le silence. Les larmes ruisselantes dorénavant, elle se sentit dans la même situation que plus tôt. - Gabriel ! hurla-t-elle alors en sanglotant. Je te jure que si tu meurs... elle ne termina pas sa menace, car elle vit sa tête bouger, avant qu'avec un petit gémissement, il ne se retourne difficilement pour se mettre lourdement sur le dos, et sans attendre une minute, elle se laissa tomber sur son torse en pleurant.

- Gabriel...

- Maahii...

- Je suis désolée, par ma faute tu es en train de mourir, et moi...

- Qui te dit que je suis en train de mourir ?

- J'ai vu quand ils t'ont mis dans ce liquide étrange et qu'ils t'emmenaient loin de moi. Je t'ai appelé, je t'ai supplié de te réveiller, mais tu étais mort.

- Je n'étais pas mort Maahii, je faisais juste un petit somme. Railla-t-il en se relevant du sol pour s'adosser contre le flanc du lit avec Avalone à califourchon contre lui, qui en profita pour passer les bras autour de son cou.

- Mais à l'appartement tu as aussi dit que tu allais frôler la mort avant de te réveiller.

- Ça c'était avant, maintenant je vais bien, je vais mieux que bien, et c'est grâce à toi Ava.

Ses larmes tarirent, et elle releva ses yeux humides du torse de Gabriel maintenant qu'elle était certaine que le lâcher ne la ferait pas le perdre une fois encore, puis elle se redressa partiellement pour le regarder perdu.

- Com...comment ça grâce à moi ?

- Ton sang.

- Mais tu as dit qu'il serait néfaste à l'un comme à l'autre que je te laisse te nourrir sur moi, et par pur égoïsme, j'ai fait l'autruche. J'avais besoin de t'appartenir de la sorte. Expliqua-t-elle d'une petite voix.

- Et tu as bien fait. Je n'ai pas tout compris sur l'explication qui m'a été donné, mais il y'a certaines informations qui étaient hors de ma portée, et dont la divulgation règle beaucoup de mes problèmes.

Avalone n'écouta pas un traître mot au-delà de la première phrase.

- Donc tu peux te nourrir sur moi ?

- Oui Maahii, non seulement je le peux, mais je le dois aussi.

La flamme de la joie s'alluma dans son cœur, mais elle ne la laissa pas transparaitre. Il fallait qu'elle soit certaine, car même elle ne savait plus ce qui se passait. Si elle n'était pas promise à Kaheel mais Gabriel, alors pour Elisabeth et Kaheel, c'était quoi l'arnaque ?

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant