En se réveillant ce jour-là, Avalone avait l'impression que quelque chose n'allait pas, mais elle n'arrivait pas pour autant à mettre le doigt dessus. Elle s'était réveillée plus tôt que d'habitude, et pour faire passer cette sensation étrange, elle avait regardé Gabriel dormir à ses côtés, comme si c'était la dernière fois qu'elle le faisait, et dès qu'elle avait bougé afin de le toucher, il avait ouvert les yeux pour la regarder, avant de se décider à l'aide à se rendormir, après de longs batifolage sous les draps. Puis durant toute la journée, elle avait fait de son mieux pour éviter cette impression du danger approchant, mais elle n'y parvenait pas, c'était dans son sang. Quelque chose clochait. Et en ouvrant la porte ce soir-là, en voyant celui qui se tenait sous le pas de l'entrée du manoir, elle comprit au fond d'elle que c'était à cause de cette venue impromptue qu'elle se sentait étrangement nerveuse depuis des heures. Elle savait ce qui se passait, mais elle fit semblant de ne pas voir, de ne pas comprendre ce qui allait bientôt arriver. Elle préféra se dire que la personne en face d'elle avait été envoyée par Nalla afin de couvrir un quelconque besoin de Gabriel. C'était plus simple. Et mieux encore, c'était moins douloureux.
- Désolée, mais il n'aura pas besoin de vos services. Dit-elle froidement avant de s'empresser de refermer la porte, mais une main l'en empêcha.
- Qui êtes-vous ? Demanda la belle voix du visiteur en la regardant d'un air mauvais.
Et à son tour, sans raison particulière, Avalone eut l'impression qu'elle devait faire sortir les griffes, sa posture devint plus défensive, sa nervosité devint colère, et bloquant l'entrée de son corps, elle scruta la femelle qui se tenait devant elle sans aucune crainte dans les yeux. Une onde électrique la traversa toute entière, elle comprit alors que Gabriel se tenait non loin d'elle, et lorsque le regard de la femelle dévia du visage de l'humaine pour regarder derrière elle, avec dans les yeux un trop grand débordement d'amour, Avalone comprit, et son cœur s'arrêta de battre.
- Gabriel...appela la femelle, et en un instant record Gabriel se retrouva dans le dos d'Avalone qui refusait toujours de s'écarter pour laisser l'intruse entrer.
- Elisabeth ? Murmura Gabriel sous le choc, et ce fut Avalone qui faillit s'évanouir.
C'était donc elle ? Elisabeth. D'un œil critique, comme une femelle le ferait avec une rivale, Avalone lorgnant celle qui était connu dans le monde des vampires comme la future épouse du roi, et contre elle, elle dû reconnaitre qu'elle était magnifique. Ces longs cheveux étaient d'un blond somptueux, ses yeux bleu clair, tout comme sa grande taille aux courbes gracieuses dignes de la plus belle des miss univers, étaient tout aussi parfait. Sans parler de sa peau lumineuse, de son odeur qui lui rappelait en un sens un autre parfum, mais elle était trop en colère pour tenter de la reconnaitre. Le cœur brûlant de jalousie et de colère, elle retint à temps le puissant grognement de possession qu'elle ressentait vis-à-vis de Gabriel afin de se retourner pour voir ce dernier. Et il ne la regardait pas. Il ne la regardait plus. Il avait les yeux rivés sur Elisabeth, et il semblait heureux, si fasciné, et entre ces deux êtres qui se connaissaient depuis des siècles, entre ces émotions de retrouvaille, et d'autre choses, elle se sentit de trop, elle n'avait pas sa place ici. Calmement, en retenant ses larmes, elle s'éclipsa, et même là, Gabriel ne bougea pas, il ne la vit pas partir, il ne l'arrêta pas, et elle crut défaillir. Il l'avait déjà oublié. Songeât-elle en atteignant la chambre qu'ils partageaient il y'a encore quelques heures. Elle avait perdu la bataille, avant même d'avoir commencé, car avec le retour de celle qui était censée être à lui, tout était fini avec Gabriel. Ces quelques deux semaines qu'elle avait passé à ses côtés, ces nuits d'amour, ces rires, ces petits regards, toutes ces caresses, tout était finis à présent. Elle savait mieux que personne l'attachement qu'il éprouvait pour Elisabeth, elle savait mieux que personne, l'importance que cette femelle avait pour lui, et pour son monde. Il allait la quitter, il allait la choisir, l'autre était sa femelle pas elle. La fin n'était pas seulement proche, elle était là.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
VampiriVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...