CHAPITRE 7

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Réveilles-toi !

Ces deux mots résonnèrent dans la tête d'Avalone, et tel un robot, elle ouvrit brusquement les yeux en se redressant, puis n'ayant plus de force pour accomplir le plus petit geste, ou même pour se garder dans cette position, elle n'eut d'autre choix que de se relaisser tomber sur le lit en priant pour que la douleur d'un impacte soit moins forte qu'à l'accoutumée. Mais une fois la tête contre l'oreiller, elle s'aperçut que son lit était devenu bien plus confortable que dans ses plus récents souvenirs, elle abaissa son regard, reconnut la couverture de l'hôpital, reconnut ses vêtements dotés de cette couleur extrêmement blanche que les personnes atteintes de son mal mental y portaient, mais lorsqu'elle regarda sur sa droite, elle ne reconnut pas les grandes fenêtres, ni la grande cheminée qui lui faisait face, et encore moins la chambre. Il n'y avait plus les murs avec cette couleur bleu clair défraichis, plus de verre renforcé avec de petits barreaux peint en blancs aux fenêtres, rien du tout ne lui semblait familier. Elle regarda attentivement les lieux, et pendant un moment, elle crut rêver, car cet endroit avait tout de l'intérieur d'un château. La décoration du style baroque, tout était doré à la feuille, les meubles aux riches ornements, les murs qui portaient çà et là de magnifiques tableaux de grands maîtres que même elle, elle arrivait à reconnaître, la couleur or qui marquait certains objets tels que les chandeliers, et c'était certain que l'énorme lustre en cristal qui illuminait le haut plafond décoré de riche peinture colorées n'était pas dans sa chambre au moment où elle s'était endormie hier. Cette chambre avait tout d'une des chambres royales qu'elle avait déjà vu dans les émissions qui retraçaient l'histoire de certains monarques Français ou Russe. A moins qu'elle n'ait été transférer dans l'aile de l'asile psychiatrique où avait un jour logé Napoléon, elle ne savait pas où elle était tombée. Ou peut-être était-elle morte, et que cette chambre était celle du paradis ? parce que l'enfer où elle vivait ne pouvait être aussi richement décoré avec des gravures des siècles passés fait mains sur le papier mural. Etait-elle vraiment morte ? Se demanda sérieusement Avalone pendant que son cœur battait dans un rythme étrangement lent.

Non, impossible.

Elle regarda un peu mieux, et vit une chaise posée devant l'une des grandes fenêtres, mais il n'y avait personne. De son lit elle pouvait voir la cime de plusieurs arbres, mais sa contemplation s'arrêta là quand un violent haut le cœur lui prit. Rapidement, elle quitta le lit, et ouvrit la première porte qu'elle vit en remerciant le ciel que ce soit la salle de bain. La main sur la bouche les lèvres serrées pour ne rien laisser fuiter, elle courut jusqu'au lavabo à défaut de pouvoir atteindre autre chose, et là, elle se mit à vomir. Les spasmes contractaient violement son estomac encore et encore, forçant ainsi le reste des médicaments que son corps n'avait pas pu ingérer à sortir. En toussant, elle se rinça la bouche, et ouvrit abondamment l'eau pour faire partir le vomi. Elle en profita pour se nettoyer le visage, avala quelques gorgées du liquide qui coulait pour faire passer le gout acre des médicaments qu'elle avait au fond du palais, puis elle arrêta l'arrivée d'eau, et se redressa les joues rouges. Les yeux fermés, la paume sur le front, elle prit plusieurs inspirations pour calmer les relents des spasmes nauséeux, avant de les rouvrir, et à travers le miroir devant elle, elle tomba nez à nez avec la même paire d'yeux rouge qu'elle avait vu il y'a plus d'un mois, ces yeux là même à cause desquels on l'avait traité de folle, et mise dans un asile. Elle haleta de surprise, et comme il y'a plus d'un mois, elle referma les yeux, puis sombrant à nouveau dans l'inconscience avec coincé dans sa gorge le cri qu'elle n'eut pas le temps de relâcher.

En la regardant à travers le miroir, la première des choses que Gabriel remarqua fut la couleur de ses yeux, elle avait changée, elle était devenue bleu, mais pas de ce bleu ciel, clair, nuit, ou pale, non, un bleu particulier, tacheté de quelques nuances de violet. Ces deux couleurs étaient si pures, et si belles, qu'on croirait que c'était de là qu'on avait tiré le nom bleu et violet. Jamais il n'avait vu une pareille couleur, et il se demanda comment il avait pu la rater la première fois qu'il l'avait vu. Il se mit à réfléchir à vive allure, et cet nuit-là, il l'avait bien regardée, et ses yeux étaient d'un noir certes étrange, mais pas bleu-violet, de ça il en était absolument certain.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant