CHAPITRE 74

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- Maahii ? Appela doucement Gabriel en caressant le visage de sa femelle. Avalone battit des cils, et ouvrit difficilement les yeux pour voir Gabriel à ses côtés. – Lèves-toi, il faut que tu manges. Lui dit-il tendrement.

Allongée sur le flanc, Avalone roula sur le dos, et tenta de se lever, mais elle n'avait plus la force de faire plus. Pousser sur ses bras, sur son dos, ça elle ne le pouvait. Tout son corps était engourdi, cassé, vidé. Elle se contenta de soupirer en poussant un petit gémissement, et Gabriel le comprit. Il prit sur le sol la chemise à lui qu'elle avait apporté en venant le rejoindre, et passa le premier bras sur celui d'Avalone, il la souleva, couvrit son dos du tissu, et passa le deuxième bras dans le vêtement, puis il la rallongea sur le drap posé à même le sol. Avec minutie, il mit un à un chacun des boutons, abaissa la chemise afin qu'il la couvre entièrement, et une fois finit, il passa son bras sous la nuque de la femelle, la souleva à nouveau, mais cette fois-ci pour la poser au creux de ses bras, la tenant avec possessivité, amour, puis il tira à lui le repas qu'il avait lui-même fait il y'a quelques temps quand il était sorti.

- Maahii ? Fit-il à nouveau dans un murmure.

Elle ouvrit une fois encore les yeux, mais ce fut une fois encore tout. Elle avait l'impression qu'elle allait mourir tant elle était faible. Gabriel lui tendit un verre d'eau, le porta à ses lèvres, et elle en bue, puis il le redéposa vide. En temps normal, elle aurait dû se nourrir sur lui afin de retrouver le minimum de ses forces, mais sa nature n'était pas suffisamment éveillée pour cela, aussi, allait-elle se contenter seulement de l'autre nourriture. A la main, il la nourrit, et la tête blottie contre l'épaule de son mâle, elle mangea avec difficulté, car même la mastication n'était plus chose aisée. Les yeux clos, le souffle régulier, et sous son regard attentif, Gabriel prit soin d'elle comme il était coutume dans la race. De sa langue il l'embrassait pour essuyer le surplus de nourriture sur les lèvres d'Avalone. Très lentement elle mangea tout ce qu'il lui avait cuisiné, une fois finie, il la rallongea sur le drap d'où il l'avait relevé, puis il se leva pour nourrir le feu de la cheminée avec le bois de la table cassée. La neige était tombée, en grande quantité même, il faisait nuit, et du chalet, la seule lumière qui s'échappait de la fenêtre c'était le jaune du feu, et les seuls bruits qui s'entendaient, c'était le crépitement du feu, et le craquement que faisait le bois en se brisant dans l'âtre. La chaleur de la pièce monta à un niveau qu'il jugea acceptable pour Avalone, aussi, revint-il à ses côtés, se rassit face à elle, les jambes pliées comme s'il méditait, et les yeux posés sur elle, il se mit à son tour à manger tout en la veillant en silence, et cela durant toute la nuit.

Quelques heures plus tard, courbaturée comme jamais elle ne l'avait été dans toute sa vie, et toujours épuisée, la femelle du roi ouvrit les yeux, et tomba immédiatement sur les pupilles de Gabriel qui la fixait. Dans le calme, ils se regardèrent pendant quelques instants, avant qu'elle lui sourit timidement, sourire qu'il lui rendit en partie.

- Bonjour. Murmura Avalone.

- Bonjour.

L'esprit rendu plus claire par l'absence de sa précédente fièvre, elle réussit à maintenant voire au-delà de ses propres besoins. Son Gabriel était si fatigué, et tout ceci par sa faute. Elle prie appuie sur son bras, et se leva en ayant l'impression de peser plus lourd que d'habitude. Une fois assise, elle se rapprocha de son mâle, et posa sa paume tout contre sa joue en le regardant avec passion.

- Tu m'en veux ? demanda-t-elle doucement.

- Je ne peux pas t'en vouloir même si je le voulais de toutes mes forces.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant