Il avait le regard qui étincelait de colère tout en continuant de fixer les feux rouges arrières de la voiture noire qui continuait de zigzaguer d'une file l'autre provoquant toujours et encore des klaxons de protestations, et cela jusqu'à ce que la voiture ne finisse par disparaître. Toujours accolée à lui, Avalone regardait ses traits tendus par la colère tandis que son propre cœur battait toujours d'appréhension. Elle avait failli se faire tuer. S'il n'avait pas été là, d'ailleurs que faisait-il ici ? Se demanda la belle aux cheveux de jais en abaissant son regard cette fois-ci sur les doigts qui enserraient fermement son bras.
- Vous allez bien ? Demanda enfin Killian en reportant un regard soudainement doux sur elle.
Mal à l'aise d'être aussi proche de lui, Avalone recula, demandant ainsi en silence qu'il lui relâche le bras, et après une seconde d'hésitation, Killian s'exécuta, sans pour autant reculer.
- Oui, merci de m'avoir tiré du chemin à temps. Murmura Avalone.
- Et je n'hésiterai pas à le faire. Je n'ai pas pu voir la plaque de la voiture, sinon on aurait porté plainte contre ce chauffard qui devait sans doute être ivre.
Avalone fit un petit mouvement de la tête en s'éloignant contre sa volonté de Killian. Et de toute façon, même s'il avait pu voir la plaque de la voiture, elle ne serait jamais allée porter plainte, la police et elle, ça ne faisait pas bon ménage. La dernière fois qu'elle les avait vu, elle avait fini dans un asile psychiatrique où elle avait failli se faire violer, et sans l'aide de Gabriel...de Gabriel... de Gabriel, cet être aussi beau que sombre, cet être au nom d'archange et à la noirceur du plus grand démon des enfers, Gabriel cet être qui avec un seul touché arrivait à...
Non, il ne fallait pas qu'elle s'aventure sur ce terrain.
- Avalone vous allez bien ? Vous êtes toute pâle ? Vous êtes certaine que vous ne voulez pas aller à l'hôpital ?
L'hôpital ? puis l'asile psychiatrique, d'où lui, ne viendrait plus l'en faire sortir ? ça jamais.
Déjà blême, Avalone perdit encore une teinte, écarquilla les yeux et fit un mouvement de recul en secouant vivement la tête, faisant virevolter ses longues mèches bouclées.
- Non ! Je...je vais bien, vous êtes arrivé à temps. Et d'ailleurs que faîtes-vous ici ? Continua-t-elle de son éternel voix basse.
- Je suis sorti me promener et mes pas m'ont conduit ici, avec juste raison à ce que je vois. Plaisanta Killian, mais Avalone n'esquissa aucun sourire.
- Mais si...si lui, n'est plus dans les environs, cela signifierais que votre frère viendra pour...pour moi ?
- Je ne veux pas t'effrayer, mais il y'a de grande chance, oui. Il ne pourra pas en faire autrement. Et maintenant que tu as vécu avec l'un de nous, tu pourras sans doute plus facilement le reconnaitre.
Cette discussion d'il y'a plusieurs semaines avec Nalla lui revint, et si jamais c'était lui ? ça expliquerait bien de chose comme le fait qu'il l'ait retrouvé, juste après qu'elle ait quitter le domaine de Gabriel, qu'il sache où elle travaillait, qu'il soit là comme le bon samaritain à la sauver d'un chauffard ivre, et qu'il tienne tant que ça à sortir avec elle, même si elle l'envoyait paitre à chaque fois. Elle se souvint aussi que Nalla lui avait dit que le lien n'était pas un choix, et cette information justifierait aussi la petite attirance qu'elle ressentait.
Tendue, Avalone fit un pas de plus pour s'éloigner de lui, le cœur battant de peur, en regardant frénétiquement autour d'elle.
- Vous êtes certaine que ça va Avalone ? L'interrogea Killian en faisant un pas vers elle le bras tendu, mais la jeune femme recula en resserra la main autour de son sac qui avait glissé de ses épaules. Le regard peint de peur, Avalone observa les traits réguliers de son visage masculin, sa forte carrure, sa grande taille, qui n'avoisinait pas celle de Gabriel, tout comme sa beauté était à des années lumières de celle de Gabriel, et plus encore, il n'y avait pas cette force, qu'elle ne ressentait qu'en sa présence.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
WampiryVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...