Perdu quelque part au fond de la forêt, à plusieurs kilomètres de son domaine, se trouvait une petite cabane en bois. L'unique fenêtre en verre, et l'obscurité qui se voyait depuis l'extérieur, indiquaient qu'il n'y avait aucune vie à l'intérieur. Mais quand Gabriel s'approcha de la porte, le panneau en bois s'ouvrit doucement sans un bruit pour le laisser entrer, et une fois que cela fut fait, une bougie posée au milieu d'une table en bois exempte de chaise, s'alluma, illuminant ainsi la petite pièce d'une belle lumière qui embrassait les murs en bois, et les rares choses qui s'y trouvaient. Dans la cabane il n'y avait jamais rien eut si ce n'est cette cheminée où aucun feu n'avait jamais été allumé, ainsi qu'un tapis mauve et noir qui lui faisait face, et pour finir une table de ce qui y'avait de plus simple.
Gabriel connaissait cet endroit par cœur, il y était venu un nombre incalculable de fois, aussi, il ne visita pas du regard les lieux, préférant à la place repenser à la conversation qu'il avait eue plus tôt avec Avalone. Et maintenant qu'il se trouvait seul, il avait envie de tout détruire, jusqu'à en saigner, car ainsi, peut-être arriverait-il à éteindre le feu qui brulait en lui depuis qu'il l'avait repoussé, encore une fois. Les poings serrés, et le corps tremblant, il aurait tout donné à cet instant pour avoir de quoi soulager ses muscles bandés, sans avoir à céder à ses envies charnelles. Moins d'une minute après être entré dans la cabane, le vampire, même perdu dans ses sombres désirs, réussit à sentir une nouvelle présence dans son dos. Il inspira afin de se rassurer sur l'identité de l'être qui venait d'arriver.
- Tu crois vraiment que prendre l'apparence d'une petite fille pourrait m'empêcher de te dévisser la tête pour avoir disparu depuis tout ce temps ? Murmura Gabriel en fixant la cheminée de pierre où l'âtre était vide de toute suie, ou même de toute saleté, comme toute la cabane. Il avait beau venir ici qu'une fois chaque trois siècles, les lieux avaient toujours été propre, le parquet de bois rutilant, les murs propres, le tapis aussi, il n'y avait pas même le plus petit insecte.
- Rien ne saurait jamais empêcher son Altesse de faire comme bon lui semble. Répondit la voix de petite fille, mais dès que Gabriel se retourna, il vit que ce qui était, il y'a peu encore une petite fille avait grandi pour laisser place à une femelle. Rhéa, son conseillé, ou sa conseillère, en fonction de ses humeurs. Cette fois-ci enveloppée dans une robe blanche, avec une longue cape rouge sombre à capuche dissimulant sa tête et son visage, couverte jusqu'au bout des doigts. Pour l'avoir déjà vu plusieurs fois, Gabriel pouvait affirmer qu'elle était de ce qu'on pouvait qualifier d'une beauté, mais il ne l'avait jamais vu en dehors du semblant de la relation professionnelle qu'ils partageaient.
- Je suis là conformément à votre besoin, votre Altesse.
L'observant de pieds en cape, Gabriel détourna la tête, en remarquant que depuis qu'il était réveillé, il l'avait fait mandater afin d'obtenir certaines réponses, mais maintenant qu'il l'avait sous la main, il avait l'impression d'avoir beaucoup mieux à faire, que de discuter avec ce qui pouvait être comparée à la représentante de dame nature. Elle savait tout sur tout, mais ne disait jamais rien de ce qu'on voulait entendre, sous prétexte de ne pas pouvoir le faire. Gabriel avait bien essayé de lire dans sa tête à plusieurs reprises, mais il n'y avait que le grand vide dans sa jolie tête, alors il s'y était fait, écoutant au compte-goutte ce qu'elle voulait bien lui révéler, et il fallait reconnaitre que ses conseils lui avaient bien été utiles à de nombreuses reprises. Après tout, c'était pour ça qu'elle existait.
- Que sais-tu de la chute des naissances au sein de la race ? Ce phénomène était encore gérable il y'a un millénaire, mais depuis quelques siècles, le taux des naissances, ou même des gestations n'a fait que décroitre, et le médecin de la race n'y voit aucun problème d'ordre médicale.
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BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)
VampirosVingt-un an qu'elle vivait en retrait, vingt-un an qu'elle regardait le monde par un trou de serrure, vingt un an qu'elle avait l'impression de ne pas compter, de ne pas voir les mêmes choses que tout le monde, vingt un an qu'on lui répétait qu'elle...