BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)

CHAPITRE 53

Quelques instants plus tard, le mâle Alpha poussa la porte de la chambre à coucher, en sachant qu'il ne l'y trouverait pas, car elle était en train de s'habiller. Calmement, il alla se mettre devant la cheminée. Le puma vint lui frôler les jambes en guise de salut, avant de sortir de la chambre, comme il était coutume à chaque fois que Gabriel s'y trouvait. Il regarda l'animal au pelage noir marcher nonchalamment jusqu'à la sortie, et il se prit à penser que cet animal lui manquerait en un sens. Il le confierait à Nalla. La porte se referma doucement derrière la bête, juste au même moment ou Avalone sortait du dressing. Un hoquet de surprise échappa à la jeune femelle qui vit le mâle qui se tenait près de la cheminée, les mains dans les poches de son pantalon de costume trois pièces noirs, à la regarder avec attention. Les rideaux avaient été tirés, et les lumières misent en veilleuse. La première chose qu'elle remarqua, ce fut que les yeux de Gabriel avaient changés de couleur, ils n'étaient plus rouges, mais d'un noir intense. Et tout comme elle, elle n'avança plus, ce dernier ne fit pas non plus un seul pas vers elle, et en un sens Avalone lui en fut reconnaissante, car elle ne savait pas comment elle aurait réagi face à sa promiscuité. Bloquée précédemment dans son geste la main encore sur la poignée, Avalone referma doucement la porte en ne quittant pas Gabriel des yeux. Cette rencontre qu'elle avait tant craint, et tant attendue était enfin là, mais elle ne savait pas quoi lui dire, elle avait bien-évidemment réfléchit pendant ces jours passés sans lui, elle avait dans sa tête toute une liste de pour ou contre, avec des contres bien plus nombreux que les pours. Tout était donc clair non ? Alors pourquoi était-elle toujours là ? Pourquoi n'avait-elle pas demandé à Nalla qui était resté avec elle depuis tout ce temps, de la ramener avec elle ?

- Bonsoir. Murmura-t-elle au bout d'un moment.

Silence...

- Bonsoir. Répondit-il finalement, et le silence redevint encore maître entre eux.

Il y'avait tant de choses à se dire, au point qu'ils ne savaient justement plus quoi se dire, ou bien même par où commencer.

- Tes yeux, ils n'ont plus la même couleur. Fit-elle en ne sachant quoi dire d'autre.

Pathétique...

- J'ai pensé que ce serait mieux après ce qui c'était passé.

Ils devaient à un moment donné parler de ce qui avait eu lieu il y'a quelques jours, aussi, la perche venait-elle de lui être lancée, et Avalone n'avait qu'à s'en saisir et ils pourraient crever l'abcès, mais elle n'en n'avait pas envie, ou plus tôt elle n'avait pas la tête à passer par la case discussion qui aboutirait au fait qu'il lui dise que mettre fin à ce qui se passe entre eux serait souhaitable. Elle n'avait pas suffisamment de force pour ça, lire le roman en entier pour savoir qui était l'assassin à la fin, ça non, elle préférait aller directement à la dernière page.

- Tu vas me quitter ? Demanda-t-elle alors.

Les traits de Gabriel restaient imperturbables, si ce n'était parce qu'il la regardait, elle aurait pu jurer qu'il était seul dans la chambre, tant il se comportait comme tel.

- J'aimerais bien. Murmura-t-il doucement en laissant le son voyager entre eux.

- Alors qu'est-ce qui va se passer maintenant ?

Depuis l'autre côté de la pièce où elle se tenait, Avalone n'arrivait pas à voir distinctement le visage de Gabriel, elle aurait voulu se mettre plus près, mais les reste d'une peur qu'elle croyait évanouie l'en empêchait. Toutefois, dans la chambre faiblement éclairée, elle réussit à voir une certaine douleur se peindre sur ses yeux noirs avant que la froideur ne les happe.