CHAPITRE 45

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En tout et pour tout, Gabriel lui fit l'amour pas moins de cinq fois en cette nuit qui avait des allures d'une journée, et il ne s'arrêta que parce que sa nouvelle femelle s'était endormie pendant la courte pause qu'il lui avait accordé. Couché sur un lit aux draps complètement froissés, il ramena le corps endormie d'Avalone contre lui, et il remonta l'un des légers draps blancs sur ses belles hanches voluptueuses. Les tissus étaient restés blanc, son sang n'avait pas coulé, exactement comme elle le lui avait assuré. Il ne doutait pas de sa pureté parce qu'il avait senti la barrière au fond d'elle, elle était fine, mais elle avait bien été là, aussi il savait que nul ne l'avait prise avant lui, et ce sentiment propre au conquérant flattait la bête en lui. Distraitement, Gabriel continua à lui caresser son dos nu, et Avalone passa la main autour de la taille du vampire, puis sa belle jambe par-dessus la sienne, et le sexe du mâle approuva. Il avait envie de la réveiller pour recommencer encore et encore, mais il se retint, elle n'avait pas l'endurance de ceux de sa race, et elle avait besoin de repos. D'un geste doux, il dégagea le visage d'Avalone en repoussant ses cheveux derrière l'oreille, et il la regarda dormir tranquillement. Les minutes passaient, et les lourds rideaux tirés des fenêtres n'empêchaient pas Gabriel de voir qu'au dehors l'aube se mettait doucement en place, mais il s'en fichait, il avait tout ceux dont il avait besoin au creux de ses bras. Jamais il n'avait passé une nuit aussi riche en émotion, rien que d'y penser, et son sexe s'érigeait pour plus. En l'observant, il se rendit aussi compte qu'avec Elisabeth, ça n'avait jamais été aussi magique, et cela même lorsqu'il se nourrissait de son sang. Le sexe avec Avalone était incomparable, encore plus exquis que le sang dont il avait besoin pour survivre. Se calquant sur la respiration régulière de sa femelle, Gabriel fut attentif à tous, depuis les battements cardiaques, jusqu'à la coloration de la peau couleur de lait d'Avalone. Il attendait de voir s'il n'y aurait pas de bleu, ou si elle ne mourrait pas, mais rien, elle semblait aller bien, chose qui était rare avec ses partenaires humaines. Puis il se rappela qu'elle n'était pas comme toutes les autres, il avait été doux, car sa Maahii était spéciale, unique, et le plus beau, il avait été le premier mâle à la posséder, et il allait s'en dire, qu'il serait aussi le dernier. Rien que de penser à sa femelle dans les bras d'un autre, cela lui donnait des envies de meurtres de masse. Songea Gabriel, et ce n'est que lorsque Avalone remua contre lui qu'il s'aperçut qu'il grognait comme un félin qui allait bientôt attaquer. Il se calma automatiquement, et la tint fermement dans ses bras, avec la ferme intention de ne pas se la faire voler.

Après chaque éveil, Gabriel était comme rechargé à bloc, et il n'avait plus besoin de vraiment dormir, mais avec cette nuit, après plusieurs heures à la regarder sous toutes les coutures, ses paupières devinrent lourdes, il avait besoin de se reposer, et plus encore, il avait besoin de se nourrir pour récupérer de toute cette énergie brûlée, mais imaginer qu'il devra mordre une autre femelle que celle qu'il tenait contre son torse, le dégouta. Il fallait qu'il trouve un moyen, mordre une autre reviendrait à trahir Avalone, mordre Avalone était interdit, et boire du sang en poche ça il détestait, il ne restait plus donc qu'un autre moyen. Encore plus triste.

En ouvrant les yeux, la première chose que Gabriel fit, fut de baisser les yeux sur Avalone, afin de vérifier que tout allait bien. Sa respiration était calme, profonde et régulière, et elle était toujours endormie tout contre lui, la tête sur son torse, et la jambe passée par-dessus la sienne. Il soupira de soulagement, elle faisait dorénavant partie de la liste de femelle humaine qui survivait à une nuit avec lui, liste qui bien sûr se résumait à un prénom : Avalone. Rassuré qu'elle allait bien, il prit le smartphone pour y lire l'heure, puis s'aperçut qu'il avait dormit près de douze heures de temps. C'était la première fois en plusieurs siècle, voir même la première fois tout court. Il se sentait revigoré, frais et dispo pour continuer ce qu'il avait fait hier, mais Avalone dormait toujours, et il n'avait pas envie de la déranger. Elle n'avait pas dormi de la nuit, sans oublier qu'elle s'était faite kidnapper. A défaut de l'avoir à nouveau, il se replongea dans une de ses activités favorites qui consistait à la regarder, il détailla le visage aux traits d'ange d'Avalone, en se demandant comment il avait fait pour vivre sans elle ? Elle était tout ce qu'il voulait. Le temps passa, puis il entendit le bruit que faisait deux voitures qui prenaient la direction de son manoir. Sa sœur était là. Calmement, Gabriel quitta le lit en veillant à ne pas réveiller la jeune femme qui y dormait, et parti en direction de la salle de bain. Il ferma la porte pour ne pas la déranger, pris une douche expresse, et il eut tout juste le temps d'enfiler un bas de pyjama et un peignoir de chambre en soie noir, avant d'entendre la porte d'entrée du manoir s'ouvrir. Il ne voulait pas que sa sœur entre dans la chambre, il avait même l'impression que personne ne devait plus jamais rentrer dans cette chambre, c'était un endroit privé, rien que pour Avalone et lui. En sortant de la penderie, les pans de son peignoir ouvert, il regarda Avalone dormir, le feu dans la cheminée s'était éteint, et le lustre aussi. Il ne se souvenait même pas avoir fait ni l'un ni l'autre de ces choses. A contre cœur, Gabriel détourna le regard de la magnifique nymphe couchée toute nue dans son lit, et ouvrit mentalement la porte pour trouver le puma qui se tenait allongé devant. Ce dernier releva la tête pour le regarder, il était le premier cadeau qu'il avait fait à Avalone songeât-il. L'animal qui avait léché la goutte du sang de Gabriel tomber au sol au moment où il était allé tirer Avalone des griffes de Kaheel, avait beaucoup changé du fait des effets du sang du roi vampire. Il était devenu plus imposant, plus dangereux, et mieux encore, leur relation était devenue plus forte. Voilà pourquoi sans même qu'il n'ait besoin de le dire, l'animal quitta son ancien emplacement pour aller se coucher au pieds du lit, gardant ainsi le bien le plus précieux de son maître.

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant