CHAPITRE 40

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Avec brusquerie, Gabriel souleva l'ouverture du coffre en l'arrachant presque, à la recherche de l'humaine. Les lampes à l'intérieurs éclairèrent le visage de la passagère. Son beau visage couleur de magnolia était couvert de larmes, et en la voyant, il put lire le soulagement sur ses iris particulières.

- Gabriel...murmura-t-elle la voix cassée en se redressant pour mieux le voir au-dessus d'elle.

- Je suis là. Répondit-il en l'aidant à se relever. Agenouillée dans le coffre le visage humide de larmes, Avalone observa l'immense corps de Gabriel à la recherche de la moindre blessure, quand elle vit des traces de rouge sur sa main gauche. Et là son cœur effréné ralenti brusquement sa course.

- Oh mon Dieu tu es blessé ! Fit-elle dans un cri étouffé en prenant sa main, avant de le regarder le visage complètement défait par l'inquiétude.

- Non, ce n'est pas mon sang. Je vais bien. Ajouta-t-il d'une voix ferme pour la convaincre. De sa main propre, il lui effleura la joue, en effaçant toutes les larmes qui s'y trouvaient, et elle le regarda comme si rien d'autre n'était plus important que lui. – Viens, on rentre à la maison.

Avalone hocha la tête, et se laissa faire. Il la soulevant telle une poupée de porcelaine, et au creux des bras de Gabriel, la jeune femme se pelotonna en respirant son parfum. Elle avait l'impression qu'il avait changé, celui-là était plus fort, et cette odeur semblait lui parler, cette odeur semblait être pour elle, alors elle l'accepta. Elle ne chercha pas à regarder ce qui se passait dans son dos, il était venu la chercher, et peu importe ce qui restait des autres ils l'avaient bien cherché. Contre son vampire, l'humaine profita de ce qui ressemblait à une promenade nocturne. Gabriel ne marchait pas vite, laissant la forêt de part et d'autre d'eux, et un ciel sombre au-dessus de leurs têtes, il adopta un pas lent, profitant de ce moment, de cette pause, et elle en fit de même. Autour d'eux l'obscurité était omniprésente, et le silence propre à la nuit régnait, et perdu dans ce qui semblait être un autre espace-temps, elle se sentait si bien contre lui, elle avait l'impression d'être à sa place, mais elle savait aussi que dès qu'ils arriveraient, elle demanderait à partir, ça, ça n'avait pas changer, elle partirait.

Pour une raison qui semblait la dépasser, elle le voulait, mais lui non, et elle ne serait pas la pleureuse, enfin, si elle le serait, mais elle ne le ferait pas en face de lui. Elle avait encore une certaine dignité, il fallait certes la chercher, mais elle était là, quelque part. Après plusieurs minutes d'un douce balade nocturne, Avalone releva la tête du creux de l'épaule du mâle, et vit enfin l'entrée du manoir. C'était donc finit. Pensa-t-elle à contre cœur. Elle aurait aimé que cette sortie ne finisse jamais. Elle voulait un tas de choses, qui avaient toutes un rapport avec Gabriel, et dans sa tête une voix lui demandait d'attendre avant de partir, que peut-être il se pourrait que... mais non, elle ne l'écouta pas. Il fallait partir !

- Dépose moi. Ordonna-t-elle à voix basse une fois que Gabriel eut ouvert la porte du manoir.

Le mâle ne discuta pas, et la déposa au sol. Sans le regarder, la tête haute par fierté, et le dos rendu droit grâce à une force qu'elle feignait d'avoir, Avalone continua d'elle-même le reste du chemin à parcourir pour retourner dans la chambre. En arrivant devant le panneau, elle entendait les cris étouffés du puma, qui, dès qu'elle ouvrit la porte se précipita pour se frotter contrer elle en ronronnant. Sentant Gabriel dans son dos, elle continuant à avancer et cela en dépit de la force que le félin exerçait sur ses jambes. Pour ne pas avoir à regarder le mâle, Avalone s'accroupit, et caressa le puissant corps de la bête en l'écoutant ronronner comme un chat ravie de revoir son maître. Qui aurait dit un jour, qu'elle qui avait peur des chiens se retrouverait à caresser de son propre chef un puma, et cela dans la chambre d'un vampire, qu'elle ne voulait en plus pas quitter ? Sa vie avait vraiment fait un énorme détour, mais elle allait y mettre un terme maintenant même. Les yeux toujours baisser sur la grosse tête noire de l'animal, elle regarda les chaussures de Gabriel passer devant elle sans un mot, avant de continuer dans la salle de bain. Elle se permit alors de se redresser, et de marcher en direction de la pièce où il était. Le bruit de l'eau qui lui parvenait lui fit comprendre qu'il se lavait les mains, et dans sa tête elle se mit à préparer la manière dont elle allait lui dire qu'elle voulait partir, son discours d'au revoir n'était pas vraiment au top, mais il y'avait les mots les plus importants : je, vais, et le plus important : partir. Pour se donner du courage, elle avança encore de quelques pas, se tint à quelques mètres de la porte entrouverte de la salle d'eau, les mains dans le dos, et au moment où Gabriel en sorti, elle prit une profonde inspiration et se lança :

BLACKBURN SANGRE ( La musique du sang)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant