Chapitre 1

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Mes yeux s'ouvrent doucement. Ma vision, encore brouillée par le réveil, prend un peu de temps à s'habituer à la lumière du jour qui traverse les rideaux blancs. Je reste dans la même position quelques minutes, mes pensées dérivants sur la vie que j'ai menée jusque là. Enfin, après ces longs instants à repenser aux choses que je devrais oublier, je me lève difficilement de ce lit tout plat. Des courbatures intenses sont au rendez-vous, comme tous les jours.

Mes yeux scrutent attentivement la pièce dans laquelle je me trouve. Elle est entièrement blanche, rendant la pièce fade et sans vie. Pas que je n'aime pas les choses sans vie, mais le noir aurait été mieux. Le blanc ça fait mal aux yeux. Très peu de meuble sont là, l'endroit étant en majorité rempli de vide. La pièce qui n'est autre que ma chambre n'a seulement un lit, une armoire, une table de chevet ainsi qu'un miroir plaqué sur le mur près de l'armoire en guise de meubles. Le lit ne me sert que pour dormir, et l'armoire n'est là que pour ranger mes habits, ces derniers étant tous les mêmes. De longs tee-shirts à manches longues et des pantalons de la même couleur que les tee-shirts. La table de chevet n'est décorée que d'une horloge numérique, cette dernière indiquant le début de midi. J'ai loupé le petit-déjeuner, dommage. Dans l'un des tiroirs de la table de chevet, une photo y est précieusement installée. Une photo de moi avec une personne dont le prénom ne mérite plus d'être connu. D'autres choses utiles sont rangées dans d'autres tiroirs.

J'enfile paresseusement mes chaussures toutes aussi blanches que mes habits postés au pied de mon lit. Je ne perds pas plus de temps, et pars en direction de la petite table de chevet près de mon lit, puis sors une brosse à cheveux. Je me dirige par la suite vers le miroir pour les brosser. Je ne prends pas énormément de temps, démêler mes courts cheveux n'est pas si compliqué après tout. Après ceci, j'observe mon corps. Il est un peu mince, voir maigre pour ma taille. Mes cheveux auburns avec cette mèche violette qui orne le devant de mon visage, ainsi que mes yeux rouges. Ce rouge si envoutant et de couleur sang. Je reste figée devant mon reflet. Les gens diraient que je ferais peur à voir, que je ressemblerais à une folle. Pourtant, je ne me trouve pas comme ça. Je me trouve juste différente. Et c'est vrai, je suis différente des Humains Purs. Je ne suis d'ailleurs même plus définie comme étant humaine.

Ils renient moi et mes semblables.

Je me regarde une dernière fois, puis décide de faire apparaître mon âme. Je touche délicatement ma cage thoracique avec ma main droite. Je la visualise dans mon esprit, puis, d'un geste précis, je recule ma main, faisant apparaître mon âme par la suite. Celle-ci est transparente mais au fur et à mesure des secondes qui suivent, elle devient plus opaque, faisant parfaitement ressortir sa couleur rouge. L'âme se met à briller de sa couleur, tout en lévitant devant moi, au-dessus de ma main. Je l'observe attentivement jusqu'à ce que je m'aperçoive qu'au centre de mon âme s'est logée une petite fissure noire. Comment ai-je fait pour ne pas l'avoir remarquée plus tôt ? Je ne me pose pas plus de questions et la fais disparaître d'un geste de la main. De toute manière, c'est pas mon âme qui va me répondre.

J'ignore le miroir et me dirige d'un pas lent à la porte de ma chambre, ouverte à l'heure qu'il est. Je l'ouvre et sors de mon petit coin, qui est ma seule pièce d'intimité, pour me retrouver dans les couloirs blanchâtres de l'endroit où on me loge.

À l'heure qu'il est, le repas est servi au réfectoire se trouvant dans la salle d'en dessous. Je pars donc en direction de celui-ci, entendant mon estomac me supplier d'aller manger quelque chose. C'est avec l'âme reposée que je pars manger le repas du midi.

Le self est peint d'une couleur grise, changeant un peu des autres couleurs fades de l'Institut. La pièce est remplie d'une vingtaine de personnes, toutes dérangées mentalement. Je prends le repas que me propose le cuisinier sans dire un seul mot et pars m'installer sur une table vide pour engloutir mon repas et partir de cet espace au plus vite. Le fait que je me trouve trop longtemps dans un endroit en leur présence, ces personnes avec des troubles me dérange. Les entendre se plaindre et péter les plombs pour rien m'est... insupportable.

[REECRITURE] Ame de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant