Chapitre 16

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On avance doucement avec Séléna, cette dernière restant près de moi si jamais je m'écroule après toutes ces décharges électriques que j'ai reçues plus tôt. On ne parle pas, ce n'est pas comme si on avait quelque chose à se dire de toute manière. Les seuls bruits sont nos pas, résonnant dans ces couloirs vides. Ces derniers ont plusieurs fissures entre eux. Des objets cassés ornent le sol, des tâches de sang peut même être aperçues à certains endroits, rendant cet établissement plus chaotique qu'il ne l'est déjà. Le fait qu'on entende personne est vraiment extravagant, même les malades ne font aucun bruit, même pas une respiration. Je me tourne lentement vers ma soeur, et je lui demande, intriguée :

- Dis-moi, pourquoi y'a-t-il un énorme silence ici ? Même ceux qui sont internés ici, je ne les entends pas.

- Pour les malades, ils ont été évacués par nous, avant que l'on s'occupe des dirigeants de cet endroit. Mais je t'avoue que ce silence est limite angoissant, personne ne m'a encore contactée, je me demande où ils sont tous passés.

On ne dit plus rien et continuons notre route pour l'extérieur. C'est vraiment trop calme, c'est suspect. Je savais que cette liberté était trop facile ! Il va forcément se passer quelque chose ! Avec Séléna, on tourne à notre droite, toujours en silence. Au fond du couloir, les escaliers sont présents, quelques débris de l'immeuble sont posés sur les marches mais ce n'est pas un problème pour les dépasser. L'institut a l'air d'avoir été abandonné, tellement il est en mauvais état. On descend les escaliers, toujours aucun signe de vie dans les environs. Nous nous regardons puis nous continuons, espérant ne pas rencontrer d'empêchement à ma liberté.

Nous arrivons enfin au rez-de-chaussée, dans le plus grand des calmes, encore et toujours. Du coin de l'oeil, j'aperçois Séléna prendre quelque chose dans sa poche. Elle sort un talkie-walkie, puis appuie sur le bouton pour ensuite dire :

- Allô ? Quelqu'un me reçoit ? Où vous êtes ?

On attend quelques instants. Aucune réponse. Elle soupire, quelque chose s'est passé, c'est sûr maintenant. Néanmoins, on marche toujours, toujours en direction de la sortie. Je sens la boule qui se situe dans mon ventre s'intensifier, le fait d'arriver petit à petit en dehors de cet endroit où j'ai vécu pendant plusieurs années me fait tout bizarre. Se dire que je ne retournerais plus dans cet horrible endroit, ayant enfin droit à ma liberté, comme tout le monde. Un fin sourire orne mes lèvres, c'est trop beau pour que cela arrive.

Pourtant, après avoir attendu très longtemps, un grésillement surgit du talkie-walkie, puis une voix en sort par la suite. Séléna prend rapidement l'objet de communication dans ses mains, écoutant ce que dit la personne à l'autre bout.

- Allô ? On a évacué tout le monde, la voix est libre pour vous.

- Message reçu. Où sont passés les scientifiques ?

- Aucune idée, ils ont dû partir quand ils ont vu qu'on était plusieurs, peut-être partis alerter les autorités. Dépêchez-vous de sortir, nous ne devons pas rester aux alentours.

- Message reçu, on arrive.

- Passez à l'arrière du bâtiment, on vous attend là-bas.

- OK.

Ma soeur finit la conversation et range son talkie dans sa poche arrière avant de me regarder. On ne parle pas, mais notre regard en dit long. Je vais enfin pouvoir partir d'ici. Sans perdre plus de temps, nous tournons à gauche, en direction de l'arrière du bâtiment. Les murs sont délabrés, il y a encore quelques heures, l'institut était encore en état, sans fissure qui atteint le plafond, ce dernier tombant morceau par morceau au sol.

Séléna et moi arrivons enfin vers la porte qui mène derrière le bâtiment, sans porte maintenant, cette dernière étant sûrement défoncée par l'intervention de la bande de Séléna. Nous courrons, ne pouvant plus attendre, et se dépêchant, avant que les forces de l'ordre ne viennent rappliquer ici. Le vent souffle doucement vers nous, caressant mes joues rouges, épuisées de cette journée éprouvante. Je fixe la sortie, ne voulant plus la lâcher. Cette impression d'avoir été enfermée pendant plusieurs semaines se fait ressentir de plus en plus en moi. Sortir est devenu un besoin pour ma santé mentale.

[REECRITURE] Ame de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant