[REECRITURE] Ame de Sang

Chapitre 31

L'école est juste gigantesque. A peine je mets les pieds dedans que je me suis sens déjà perdue. Des milliers d'élèves parcourent la cour, entre dans les différents bâtiments, les gens qui rigolent avec leurs amis, et autres. Cette nouveauté me perturbe, me sentant déconcertée. Séléna semble remarquer mon regard, perdu dans cet environnement. Elle me touche légèrement le bras pour qu'elle ait mon attention, ce qui marche. Je la regarde, lui demandant à travers mon regard comment j'allais survivre à tout ceci. Elle me sourit juste légèrement, comme pour me rassurer d'une certaine manière.

- Allons-y. Dit-elle, on doit aller voir le directeur pour avertir ta venue, et ton intégration.

J'hoche simplement la tête, puis nous marchons à travers cette masse de gens. Je scrute les alentours, toutes ces personnes, rien que de les voir me rend presque malade, n'étant pas habituée a être entourée d'autant de personnes. Nous nous faisons légèrement bousculer à travers tout ce monde, mais nous continuons notre chemin, en direction du bâtiment principal, se trouvant juste devant nous, à quelques mètres de nous. Les gens nous jettent quelques regards interrogatifs, mais retournent à leur conversation avec les personnes autour d'eux. Néanmoins, je ne m'en préoccupe pas, et continue ma marche, jusqu'à atteindre l'entrée de la bâtisse. On entre à l'intérieur, les couloirs se trouvant eux aussi bondés d'élèves. On tourne vers des couloirs déserts, menant certainement vers les bureaux des dirigeants du lycée. On arrive devant une double porte, assez éloignée des autres. Séléna toque, puis une voix masculine répond, nous disant d'entrer, ce que nous faisons par la suite. On atterrit dans une salle à moitié vide, ornée par un bureau à quelques pas de nous et quelques meubles à côté.

- Oui ? Commence le directeur du lycée.

- Bonjour monsieur, je viens vous avertir de la venue de Lyra. Dit Séléna.

- Oh.

Il se lève de son fauteuil noir puis contourne son bureau pour s'approcher de ma jumelle et moi. Il s'arrête devant nous, et me scrute.

- Quelle charmante jeune fille.

Il sourit, me faisant frissonner de dégout. Je retiens ma langue qui veut lui lancer des insultes dessus pour m'avoir définit comme charmante. Séléna sourit poliment.

- J'espère que tu te plairas ici, Lyra. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux venir me voir.

Non merci.

- D'accord.

Le directeur pose sa main sur ma tête. C'est très gênant et énervant. Je prends vraiment sur moi pour ne pas lui casse le bras. Il enlève enfin sa main, puis, avec Séléna, nous sortons de son bureau, fermant la double porte par la suite. Nous sortons de ce couloir, et je dis enfin :

- Je ne l'aime pas.

Elle soupire, désespérée, mais je vois un sourire orner ses lèvres.

- Tu n'aimes personne de toute façon !

Elle rigole légèrement.

- Je t'avoue que moi non plus.

Je la regarde, étonnée. Elle ?

- Bon, continue-t-elle, on doit passer à l'accueil maintenant !

Génial.

Je rentre chez moi, fermant la porte d'entrée derrière moi. Je vais dans le salon, je jette mon sac et me jette à la seconde d'après sur le canapé, fatiguée par cette journée, totalement ennuyeuse. Pourquoi je me suis engagée là-dedans ? Je grogne de frustration. Quelle journée de merde. Et dire que je vais devoir faire l'effort d'y aller toute la semaine ! Pas moyen. J'allume la télé, sans pour autant la regarder, juste histoire qu'il y est un bruit sonore, dans la maison.

Je me lève du canapé, et me dirige dans la cuisine, me cherchant quelque chose à boire. Séléna m'a dit que si je le voulais, je peux passer au QG après les cours. Mais personne ne m'a interdit d'y aller pendant les cours. Aujourd'hui, je n'y suis pas allée, voulant quand même découvrir l'école où vont les filles.

Je monte à l'étage, partant dans la salle de bain, allant prendre une douche. Je n'ai pas envie d'aller en cours demain, je pense aller à la forêt demain encore, m'entrainer là-bas. Ah, mais Séléna veut me voir demain à l'école. Bon, la forêt sera pour après-demain alors. Ma douche finie, je pars en bas, éteignant la télévision, puis je monte direction ma chambre. Je ne perds pas plus de temps, je me dirige dans mon lit, ce dernier m'appelant. Je saute dedans, m'engouffre dans les couettes et les oreillers, laissant le sommeil m'emporter. .

Encore une surface dure. Je suis sûre que c'est encore cette forêt. Et c'est sans surprise qu'en ouvrant les yeux, j'aperçois la même forêt que je rêve depuis quelques jours. Cette dernière encore en feu. Je m'aventure une fois encore dans la végétation, mais cette fois-ci, loin des personnes vivantes, et des cadavres. Loin des bruits et des cris. Je cours, comme si je fuyais quelqu'un. Evidemment que je fuis quelqu'un, ce squelette me tue à chaque fois ! Mais alors que je cours, un os se plante dans l'arbre, se trouvant à côté de moi, me faisant sursauter de surprise. Je ne prends pas la peine de me retourner, je crie juste :

- Mais tu vas arrêter de vouloir me tuer, espèce de malade ! Je ne sais même pas qui tu es !

Plus aucune peur ne surgit en moi, et c'est avec aisance que je fais apparaitre des couteaux à mes côtés, avant de les envoyer derrière moi, sans savoir si c'est bien lui que je vise. Je continue de courir, même si je sens l'épuisement arriver, je continue. Un os me rentre dans l'épaule, encore une fois. Je lâche un juron, avant de crier une insulte pour le squelette qui doit se fendre la gueule en me voyant galérer à le fuir.

Mais c'est alors que ce monstre apparait devant moi, me faisant brusquement arrêter. Ce dernier semble mal au point au niveau des côtes gauches. Je souris fièrement. Bien fait pour toi. Il commence à faire apparaître des os, avant de me les envoyer dessus. C'est avec difficultés que je les esquive. Mais d'autres sont apparus par la suite, sans que je ne les appréhende. Ils me foncent dessus, me transperçant un à un. Je m'effondre au sol, crachant du sang, à bout de force. J'aurais tenu plus que les autres fois. Le squelette s'approche naturellement vers moi.

- Je t'aurais la prochaine fois. Dis-je.

Mes paupières deviennent lourdes, le noir devenant tout ce que je vois. Mais, avant que je ne sombre, j'entends une voix grave, légèrement buggée dire :

- J'attends de voir ça.

Est-ce vraiment ce tas d'os qui a dit ça ? Je ne le saurais pas. Je sombre, avant d'ouvrir grands les yeux, me redressant vivement, et de remarquer que je ne suis que dans mon lit. Je m'agite toute seule, frustrée d'être encore morte dans mon rêve. Je commence à crier, c'est qui ce monstre qui s'amuse à m'en coller une à chaque fois ? Et dans mon propre rêve en plus !

- Non mais, c'est quoi cette blague.

Je regarde vivement l'horloge murale, indiquant deux heures. J'insulte ouvertement le squelette avant de retourner rageusement sous mes couettes, ne voulant plus vraiment dormir. Mais, c'est après être restée couchée environ une demi-heure à ne rien faire, que le sommeil revient de nouveau, m'obligeant à partir dans le pays des rêves.

Si je te revois le squelette, tu peux dire adieu à ta vie.